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Des portables à l’université : panacée ou fléau?

Montréal - Il y a déjà 14 ans que HEC Montréal exige que ses étudiants se procurent un ordinateur portable. Les universités qui obligent les portables sont cependant une exception au Québec. Certains professeurs de l’Université de Montréal se sont intéressés à l’utilisation des portables par les étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation. Nos futurs enseignants sont-ils des pros du portable?
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Montréal – Il y a déjà 14 ans que HEC Montréal exige que ses étudiants se procurent un ordinateur portable. Les universités qui obligent les portables sont cependant une exception au Québec. Certains professeurs de l’Université de Montréal se sont intéressés à l’utilisation des portables par les étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation. Nos futurs enseignants sont-ils des pros du portable?

C’est dans le cadre du colloque Odyssée des classes portables…du primaire au postsecondaire, présenté lors du 78e congrès de l’ACFAS que divers intervenants ont discuté de l’utilisation des portables dans les classes de cégep et d’université. Les organisateurs du colloque ont présenté les résultats d’une recherche effectuée auprès de 530 étudiants en enseignement de l’Université de Montréal.

Selon cette étude, 69 % des étudiants affirment que l’utilisation du portable est utile en classe. 61 % estiment que son usage est de plus en plus inévitable. Certains professeurs s’inquiètent toutefois que certains étudiants utilisent Facebook ou YouTube durant leurs cours. Or, il semble que l’utilisation du portable durant les cours soit majoritairement académique, bien que les élèves avouent faire parfois du multitâche.

En classe, les étudiants qui utilisent leur portable se butent à certaines contraintes physiques : il y a très peu de prises de courant pour brancher les portables et le réseau Internet sans fil est difficilement accessible dans certaines classes. En stage, c’est plutôt des limites humaines qui rendent l’utilisation du portable ardue. L’appui du maître associé fait alors toute la différence.

Les professeurs de l’Université de Montréal constatent que leurs étudiants sont mal formés pour intégrer les TIC à leurs méthodes d’enseignement. Les professeurs de la faculté eux-mêmes semblent avoir de la difficulté à aller plus loin que de simples présentations PowerPoint. L’étude est toutefois rassurante puisqu’il semble que plus les futurs maîtres reçoivent de formation, plus ils intègrent les TIC dans leur enseignement.

La compétence informationnelle
Gabriel Dumouchel, doctorant en psychopédagogie à l’Université, a présenté lors du colloque une revue de littérature des recherches portant sur la compétence informationnelle. Ce qui ressort de sa présentation, c’est d’abord que les études sont plutôt divisées lorsque vient le temps de déterminer si l’utilisation d’un portable aide les étudiants à acquérir cette compétence.

Il semble aussi que les étudiants se trouvent compétents et ont confiance lorsqu’ils utilisent les TIC. Or, les études consultées prouvent le contraire : leur stratégie de recherche est inefficace et ils ont de la difficulté à évaluer l’information trouvée sur internet. Le plagiat, qu’il soit conscient ou non, reste aussi un enjeu majeur de l’utilisation d’Internet au postsecondaire. Les professeurs ont donc intérêt à eux-mêmes changer leurs méthodes d’enseignement pour former adéquatement leurs élèves à l’utilisation des TIC.

Ce colloque sur les classes portables s’est conclu sur une réflexion de l’un des organisateurs, Thierry Karsenti. Selon lui, il est essentiel de poursuivre les recherches et la réflexion sur l’utilisation des TIC à l’école en visant la réussite des élèves. Il faut donc prendre le temps de réfléchir, tout en continuant à aller de l’avant en équipant les classes et en formant les enseignants.

Pour visiter le site Internet du colloque et consulter les présentations des conférenciers : http://acfas2010.crifpe.ca/

Pour en savoir plus : http://www.crifpe.ca/

Par Marie-Philippe Gagnon-Hamelin

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