L’apprentissage mobile ne peut pas encore être qualifié de tendance, mais il a un potentiel énorme, estime Alain Stockless, conseiller pédagogique en technologies de l’information et des communications à la Commission scolaire des Affluents.
Dans un atelier présenté dans le cadre du colloque de l’AQUOPS, M. Stockless a défini le concept ainsi : un type d’apprentissage où l’endroit n’est pas déterminé. Contrairement à l’apprentissage traditionnel qui se fait dans une classe, des outils comme le iPod, le téléphone intelligent, l’ordinateur portable ou la tablette permettent d’apprendre en tout temps, en tout lieu. On croise un monument célèbre? Hop, on sort le téléphone intelligent, on fait une petite recherche sur le Web et on découvre son histoire.
Pour Alain Stockless, qui appuie ses propos par différentes recherches, le potentiel de l’apprentissage mobile est immense. Avec la disponibilité des appareils, les dispositifs de formation en ligne servent maintenant à tout le monde, pas seulement à la formation à distance. D’ailleurs, il rappelle que la philosophie de la classe inversée s’en inspire beaucoup.
M. Stockless mène actuellement quelques expérimentations dans sa commission scolaire pour voir comment exploiter davantage les outils que les élèves ont dans leurs poches. Par exemple, il a encouragé quelques enseignants à monter leurs cours sur la plateforme d’apprentissage Moodle, dont la version mobile permet une consultation particulièrement intéressante, même sur des petits écrans. « Il est important d’avoir une infrastructure adaptée au contenu mobile, comme Moodle, sinon les élèves ne s’y intéressent pas autant », insiste M. Stockless. C’est l’un des constats de l’expérience de l’université Stanford, qui a développé son offre autour du concept d’apprentissage mobile : si le matériel de cours ne se consulte pas bien sur les écrans d’appareils mobiles, les étudiants ne l’utilisent pas.
Même si quelques initiatives se pointent timidement ici et là chez nous, Alain Stockless estime que l’apprentissage mobile n’est actuellement pas une tendance dans nos écoles. « C’est peu utilisé dans nos milieux, car il faut d’abord contourner les règlements imposés par les commissions scolaires, notamment en ce qui a trait à l’accès sans fil et à la possibilité d’apporter les appareils mobiles en classe ». Cependant, certaines écoles sont en train de revoir leurs règlements à cet effet, comme c’est le cas à l’école secondaire Les Compagnons de Cartier. D’autres commissions scolaires, comme l’a souligné une participante, appliquent leur règlement de façon plutôt laxiste, laissant la porte entrouverte…
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