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Des souhaits pour un meilleur climat professionnel dans nos écoles en 2019

2018 a redonné à l’éducation une place de choix dans l’actualité. Voici maintenant six souhaits pour améliorer le climat professionnel dans l'école en 2019.

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2018 a redonné à l’éducation une place de choix dans l’actualité. Voici maintenant six souhaits pour améliorer le climat professionnel dans l’école en 2019.

Nous entrons tranquillement dans l’année 2019 et laissons 2018 derrière nous. Cette dernière année aura certainement été celle qui aura vu l’éducation occuper une place de choix dans l’actualité et aura fait d’elle un thème incontournable lors de la campagne électorale québécoise de l’automne dernier.

Maintenant, que pourrions-nous souhaiter de mieux aux différents intervenants de nos écoles pour 2019? Quelles résolutions simples pourraient-ils tenir pour améliorer leur propre sort et, bien entendu, celui de nos élèves?

1- Revenir à la source d’une situation conflictuelle

Remarquez-vous qu’on peine à s’adresser aux bonnes personnes lorsqu’il y a une situation potentiellement conflictuelle en éducation? Nous employons souvent deux réflexes : s’adresser à la personne en autorité ou médire de la personne concernée. Prenons l’exemple d’une situation désagréable pour un élève en lien avec son enseignant. Elle est rapportée à un parent, qui, préoccupé, contacte la direction pour se plaindre ou en parle à d’autres parents.

Dans les deux cas, l’enseignant supposément fautif n’aura jamais pu expliquer sa version des faits ou encore contextualiser son intervention. Et ceci n’est qu’un exemple; de tels réflexes existent dans des conflits entre membres du personnel avec ou sans relation hiérarchique, entre les élèves et même, parfois, entre des parents dans le contexte scolaire.

Pourtant, en s’adressant directement à la personne concernée, nous pouvons souvent dédramatiser la situation en comprenant mieux ce qui a forcé une personne à agir de la sorte. Cela donne aussi l’occasion à la personne d’assumer ses responsabilités et ses décisions. De plus, ne l’oublions pas : il est de notre responsabilité, surtout dans un contexte éducatif, de donner l’exemple à nos jeunes afin qu’ils aillent eux-aussi à la rencontre de ceux avec qui ils peuvent être en conflit pour, à leur tour, prendre une part active dans la résolution de conflits potentiels.

2- Ne pas céder à la rumeur

Désormais, les perceptions ont autant de valeur que les faits ou les vérités. Or, ce n’est pas parce qu’on constate directement quelque chose que cela devient nécessairement un fait inéluctable et universel!

Soyons conscients de notre propre subjectivité, surtout lorsqu’il s’agit de la reconnaissance du travail d’un membre du personnel d’une école, d’un autre parent et même d’un élève.

Ce qu’on croit être vrai devient rumeur lorsque communiqué, et non seulement ces rumeurs sont-elles rarement fondées, mais elles sont nuisibles. Elles ont un impact direct sur nos élèves et la perception qu’ils ont de ceux qui les accompagnent dans leur démarche scolaire.

3- Ajouter des pistes de solutions aux plaintes

Oui, il est facile de dénoncer ce qui ne fonctionne pas dans une école. On a tendance à s’attendre à la perfection, alors qu’il s’agit d’un milieu humain, avec ce que cela implique d’imperfection. Chaque année, je m’émerveille devant les parents ou membres du personnel qui sont capables de communiquer de façon constructive ce qui peut être amélioré dans divers aspects de la vie scolaire. Se plaindre est tellement facile, mais proposer une piste de solution concrète est plus difficile parce que la personne est directement impliquée. Dénoncer une situation, c’est se donner le loisir de garder une distance critique, mais en proposant des avenues de solution, cela devient de la collaboration et c’est gagnant pour tous! C’est un vrai travail d’équipe qui consiste à adopter une posture proactive dans le bénéfice de l’école entière au lieu de décharger son lot de doléances et de s’en déresponsabiliser.

4- Éviter autant que possible les « oui, mais moi je… »

On discute d’une nouvelle idée? D’une avenue différente? De faire les choses autrement? Et si on laissait tomber le « oui, mais moi je… » et les « sauf que pour moi… », au profit du « comment pourrions-nous mieux? » (dans le jargon organisationnel, on dit les CPM). Malheureusement, à l’école, les intérêts des uns se butent souvent à ceux des autres. Pourtant, les seuls intérêts qui devraient primer sont ceux des élèves et ceux du projet éducatif de l’école. Pour y parvenir, il faut savoir s’oublier au bénéfice de l’autre… et c’est une tâche difficile, mais à la portée de tous.

5- Exit la théorie du complot

Peut-être remarquez-vous également que la théorie du complot devient de plus en plus populaire dans nos écoles? Rien de surprenant, on entend souvent ce discours dans la société lors qu’il est question d’actualité politique, policière, médiatique, technologie. Même les Canadiens de Montréal n’y échappent pas! On entend ceci régulièrement dans nos écoles : un enseignant qui n’aime pas tel élève, un directeur qui favorise toujours les mêmes enseignants, un parent qui s’implique à l’école dans le but de s’attirer des faveurs, etc. Si jamais vous avez cette impression, rapportez-vous aux points 1, 2 et 4 dans ce texte!

Et en passant, dans nos écoles, il n’y a qu’un seul complot : celui de mettre tout en œuvre pour voir à la réussite des élèves. Cela se fait parfois de façons qui peuvent paraitre hors des sentiers battus. Il faut poser des questions quand on ne comprend pas et non porter des jugements négatifs inopportuns sans connaitre tous les tenants et aboutissants inhérents à ladite démarche.

6- Éliminer l’anxiété à la source

Dans le milieu scolaire, on remarque récemment une augmentation des troubles liés à l’anxiété. Cela n’est pas surprenant! Nos jeunes vivent sur les mêmes rythmes que ceux qui évoluent à leurs côtés. Cessons de nous inquiéter pour tout ce qui concerne nos jeunes. Non seulement nos inquiétudes s’avèrent rarement fondées, mais surtout, nous négligeons leur capacité de résilience et nous leur transmettons nos peurs et notre propre anxiété.

2019…

Une année où nous parlerons aux bonnes personnes selon la situation, où nous ne cèderons pas à la rumeur, où nous accorderons plus d’importance à ce qui fonctionne et proposerons des solutions pour ce qui ne fonctionne pas, où nous tenterons d’innover et d’oser au profit de l’école comme communauté. Enfin, 2019 sera une année sans théorie du complot et avec des efforts pour diminuer l’anxiété à la source.

Bonne année 2019 à tous les élèves, leurs parents, les membres du personnel de soutien, les enseignants, les directions et à tous les partenaires.

À propos de l'auteur

Marc-André Girard
Marc-André Girard
Marc-André Girard est détenteur d’un baccalauréat en enseignement des sciences humaines (1999), d’une maitrise en didactique de l’histoire (2003), d’une maitrise en gestion de l’éducation (2013) et d’un doctorat en éducation (2022). Il s’est spécialisé en gestion du changement en milieu scolaire ainsi qu’en leadership pédagogique. Il s’intéresse également aux compétences du 21e siècle à développer en éducation. Il occupe un poste de direction dans une école publique et donne des conférences sur le leadership en éducation, les approches pédagonumériques, le changement en milieu scolaire ainsi que sur la professionnalisation de l’enseignement. Il a participé à des expéditions pédagogiques en France, en Finlande, en Suède, au Danemark et au Maroc. En septembre 2014, il a publié le livre « Le changement en milieu scolaire québécois » aux Éditions Reynald Goulet et, en 2019, il a publié une trilogie portant sur l'école du 21e siècle chez le même éditeur. Il collabore fréquemment à L’École branchée sur les questions relatives à l’éducation. Il est très impliqué dans tout ce qui entoure le développement professionnel des enseignants et des directions d'école ainsi que l’intégration des TIC à l’éducation. En mars 2016, il a reçu un prix CHAPO de l’AQUOPS pour l’ensemble de son implication. Il est récipiendaire de la bourse Régent-Fortin 2022 octroyée par l’ADERAE pour la contribution importante de ses études doctorales au développement de la pratique et des savoirs en administration de l’éducation.

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