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Aide technologique : les fausses croyances limitent l’utilisation

Les fausses croyances sont le plus grand frein à l’innovation pédagogique en matière de soutien technologique aux élèves en difficulté, selon Nadia Rousseau, psychopédagogue et professeure à l’Université du Québec à Trois-Rivières.
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Les fausses croyances sont le plus grand frein à l’innovation pédagogique en matière de soutien technologique aux élèves en difficulté, selon Nadia Rousseau, psychopédagogue et professeure à l’Université du Québec à Trois-Rivières.

Des « fausses croyances », elle en a corrigées plusieurs dans le cadre d’une recherche-action conclue récemment sur les technologies d’aide au premier cycle du secondaire. « Ce que nous avons constaté au départ, c’est que les enseignants connaissaient peu les technologies et les craintes étaient très élevées. La perception était qu’on rendait la vie pas mal facile aux jeunes qui bénéficiaient des technologies d’aide et que ce n’était pas juste pour les autres. Certains enseignants se demandaient si ce n’était pas préférable que ces élèves fréquentent des classes d’adaptation scolaire », note la chercheuse.

La première étape a donc consisté à sensibiliser les enseignants aux troubles d’apprentissages puis à l’utilisation des technologies d’aide. « Nous avons placé les différents intervenants devant un ordinateur où ils devaient exploiter la technologie d’aide en faisant des tâches complexes. Ils ont réalisé que la technologie ne faisait pas le travail à leur place. Pour plusieurs, elle ralentissait même la tâche et nuisait à leur concentration, raconte Mme Rousseau. Lorsqu’on n’en a pas besoin, ce n’est pas aidant. »

Ensuite, différentes stratégies (technologiques ou non) ont été identifiées afin de déterminer lesquelles utiliser en fonction de quels critères. « Il faut bien comprendre la nature de la difficulté du jeune. La technologie d’aide doit être choisie en fonction du besoin spécifique et non du diagnostic, précise-t-elle. Ce n’est pas parce qu’un jeune a un problème d’apprentissage qu’il doit utiliser WordQ, ça dépend de son besoin. »

Grâce à un guide développé par la chercheuse, les différents intervenants, incluant le jeune en difficulté, identifient les forces et les faiblesses de l’élève et tout est consigné au plan d’intervention. L’information est ensuite compilée pour en arriver à des solutions non technologiques. Si ça ne suffit pas, d’autres interventions sont effectuées. Les aides technologiques arrivent à la troisième étape seulement.

La compilation des documents est toutefois une tâche très fastidieuse. Voilà pourquoi Mme Rousseau est à la recherche de financement pour développer une plateforme informatique qui serait utilisable dans l’ensemble des commissions scolaires. Celle-ci permettrait aussi une meilleure communication puisque tous les intervenants seraient informés automatiquement dès qu’il y aurait un changement au plan d’intervention d’un élève.

Au terme de sa recherche, Mme Rousseau a constaté beaucoup plus d’ouverture de la part des enseignants. « Ils ont vraiment réalisé à quel point c’était bénéfique pour le jeune au niveau de son engagement, de son attitude, de sa participation et de sa réussite. Avec cet outil, ils peuvent très bien réussir dans la classe au même titre que les autres. Mais il ne faut pas mettre de côté le soutien orthopédagogique pour autant », prévient-elle.

De plus, un certain nombre de conditions doivent être réunies pour que l’implantation des technologies d’aide soit un succès, selon Mme Rousseau. Parmi celles-ci, notons le support et le leadership de la direction, une ouverture de la commission scolaire, au chapitre du soutien technique entre autres, et la formation des enseignants. De plus, les outils devraient être utilisés dans l’ensemble des matières en fonction de la tâche et des besoins de l’élève. Enfin, ce dernier doit devenir le spécialiste de son trouble et de sa technologie d’aide.

 

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