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Écriture à l’ordinateur : meilleure orthographe, moins bonne syntaxe

Grâce aux correcteurs des logiciels de traitement de texte, les jeunes font moins de fautes d’orthographe lorsqu’ils écrivent à l’ordinateur. Toutefois, les fautes de syntaxe sont plus fréquentes. C’est la conclusion d’une étude réalisée par Simon Collin, professeur en didactique des langues à l’UQAM.
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Grâce aux correcteurs des logiciels de traitement de texte, les jeunes font moins de fautes d’orthographe lorsqu’ils écrivent à l’ordinateur. Toutefois, les fautes de syntaxe sont plus fréquentes. C’est la conclusion d’une étude réalisée par Simon Collin, professeur en didactique des langues à l’UQAM.

Le chercheur a comparé les écrits à l’ordinateur et sur papier de deux classes de 4e et 5e année et d’une classe d’élèves en difficultés graves d’apprentissages de l’école primaire Perce-Neige de la Commission scolaire Marie-Victorin. Les trois classes sont équipées d’un ordinateur portable par élève. Ceux-ci utilisent le correcteur de base inclus dans le traitement de texte.

Les enseignants ont aussi perçu une plus grande compétence à écrire des élèves, notamment en ce qui a trait à la diversification du vocabulaire. La recherche montre aussi que le côté ludique de l’ordinateur a su captiver les jeunes. Leur motivation est plus grande que lorsqu’ils doivent écrire sur papier et elle se maintient dans le temps.

On ignore toutefois si l’ordinateur a contribué à améliorer les connaissances en orthographe des enfants. « Nous avons noté moins de fautes d’orthographe dans les textes écrits sur ordinateur. Cependant, il est difficile de savoir si ça vient d’un usage raisonné du correcteur par les élèves ou s’ils se sont contentés de cliquer sur les passages du texte soulignés et de sélectionner la première suggestion donnée par le correcteur, sans plus de réflexion. Dans le premier cas, on pourrait déduire que le correcteur aide à développer les compétences orthographiques des élèves. Dans le second, le correcteur contribue à améliorer la qualité orthographique des textes, mais ne sollicite pas pour autant la réflexion et les compétences des élèves », explique M. Collin. Le développement de la compétence orthographique sera étudié dans le prochain volet de l’étude.

Milieu défavorisé

L’établissement situé en milieu défavorisé accueille principalement des enfants immigrants dont la langue maternelle n’est pas le français. On y retrouve aussi des élèves en difficulté d’apprentissage et d’adaptation. Ce n’est pas un hasard s’il a opté pour une école avec ce profil. « La majorité des études portant sur les classes-portables ont lieu dans des milieux scolaires aisés. Les élèves sont donc relativement bons à l’école d’une manière générale, ils disposent généralement d’un équipement informatique bien fourni à la maison, les parents sont impliqués dans la réussite scolaire de leurs enfants, etc. Il est possible de penser que ces élèves réussissent bien à l’école, qu’ils utilisent des portables ou non, note le chercheur. Dans le cas d’une école en milieu défavorisé, la réussite scolaire des enfants est relativement moins assurée, pour une pluralité de raisons. Il est également raisonnable de penser qu’ils sont moins familiers des ordinateurs à cause de moyens financiers parfois plus limités. L’apport des ordinateurs au développement de la compétence écrite est donc susceptible d’être plus observable dans ce type de milieu que dans un milieu plus aisé. Par ailleurs, ces élèves connaissant plus de difficultés scolaires, il nous semble que notre recherche est plus pertinente, sur le plan social, auprès d’eux. »

Écriture collaborative

Dans le prochain volet de la recherche, les jeunes vont être amenés à utiliser des logiciels d’écriture collaborative, soit où ils peuvent travailler en équipe simultanément. « Pour les élèves, c’est une occasion de collaborer, de mutualiser leur compétence à écrire et de questionner et justifier leurs décisions en matière d’écriture. C’est précisément ces aspects et leurs apports au développement de la compétence scripturale que nous souhaitons étudier. Quelles sont les pratiques enseignantes qui favorisent l’écriture collaborative, dans quel type d’activités et avec quels rôles pour les élèves? Comment le processus d’écriture collaborative se différencie et s’apparente au processus d’écriture individuelle? Quelles sont les conséquences observables sur la compétence à écrire des élèves? Voilà les points qui retiennent notre attention. »

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