Saint-Polycarpe – Les aides technologiques à l’écriture offrent une meilleure chance de réussite scolaire aux élèves présentant un trouble d’apprentissage. Ces outils ne sont pas une béquille mais une occasion pour l’élève de reprendre confiance en ses propres capacités.
« Lorsque les élèves voient leurs résultats augmenter, leur confiance et leur estime d’eux-mêmes augmentent aussi. Maintenant, ils savent qu’ils peuvent réussir », se réjouit Sophie Cadieux, orthopédagogue à l’école secondaire Soulanges de la Commission scolaire des Trois-Lacs.
Depuis septembre 2008, Mme Cadieux utilise le logiciel d’aide à la rédaction WordQ (prédiction de mots et synthèse vocale) avec des élèves dyslexiques et dysorthographiques. Le logiciel permet aux élèves ayant des difficultés en orthographe de « se concentrer sur la composition plutôt que de paniquer sur la correction », explique-t-elle. De fait, ils écrivent des textes plus longs.
Selon Mme Cadieux, quelques utilisations sont suffisantes pour constater une amélioration. « WordQ n’écrit pas à la place de l’élève, mais il l’aide à écrire. » Ainsi, les notes de français en production écrite sont passées de 40 % ou 50 % à environ 65 %. « Cela les valorise beaucoup », ajoute l’orthopédagogue.
Mme Cadieux intervient notamment auprès des élèves de première et deuxième secondaire en classes régulières. « Le but est de les rendre autonomes dans leur apprentissage et dans la gestion de leurs outils d’aide afin qu’ils soient assez outillés pour fonctionner seuls à leur arrivée en troisième secondaire. »
Fait intéressant, aucun des élèves rencontrés par l’orthopédagogue n’utilisait les aides technologiques avant son arrivée au secondaire. Or, il est souhaitable que les enfants avec un trouble d’apprentissage soient introduits à ces outils le plus tôt possible. Cela leur permet de « développer des stratégies adaptées », croit-elle.
« Ce n’est pas une dépendance, mais une méthode de travail » qui résulte de l’utilisation de ces outils, défend Mme Cadieux. Elle cite l’exemple d’une mère croyant à tort que le logiciel « corrige tout pour l’enfant ». Ce n’est pas le cas, puisque l’élève doit analyser le texte et se poser des questions pour trouver la bonne réponse. « Il n’est pas passif dans sa production, il doit être actif! », réplique-t-elle.
Penser que WordQ, ou un autre logiciel, va régler tout le problème est irréaliste. « Il faut quand même que l’élève écoute en classe de prime abord », rappelle Mme Cadieux. Elle insiste sur la nécessité de sensibiliser l’élève au rôle du logiciel. « Il faut que l’élève soit conscient de sa situation, de la raison pour laquelle il utilise tel outil et de ses différences. »
D’ailleurs, le choix d’un outil est spécifique aux difficultés de l’élève. « Il faut cibler l’élève et la problématique », dit Mme Cadieux.
Par Elsa Iskander