En 2011, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) du Québec avait entamé le déploiement des tableaux numériques interactifs (TNI) dans les écoles primaires et secondaires de la province. Près de cinq ans après, une étude dresse le portrait de l’utilisation de ces outils chez les enseignants.
Ghislain Samson et Sonia Lefebvre, du Département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Trois-Rivières, avaient été mandatés par le MELS afin d’étudier les impacts des TNI dans les classes québécoises de niveau primaire et secondaire. Le rapport de recherche, intitulé « L’impact de l’utilisation des tableaux numériques interactifs (TNI) sur les pratiques pédagogiques des enseignants du primaire et du secondaire », a été publié en février dernier.
Lors des travaux, le groupe de chercheurs a recueilli des données auprès d’environ 400 enseignants, provenant à la fois du milieu primaire et du milieu secondaire. Leur objectif était de dresser un inventaire des usages qu’ils font de du TNI, ainsi que d’obtenir des données perceptuelles sur le sentiment d’efficacité des enseignants face à son utilisation et d’identifier les principaux obstacles relatifs à son usage et à son implantation
L’un des constats des chercheurs est que, dans l’ensemble, les enseignants du primaire et du secondaire n’ont pas les mêmes préoccupations à l’égard des TNI. Les enseignants du secondaire, chez qui l’utilisation apparait moindre, sont encore généralement au stade d’éveil et d’appropriation de l’outil. Leurs préoccupations se situent, par exemple, au niveau de la pertinence et des questions techniques. De leur côté, les enseignants du primaire, plus grands utilisateurs des TNI, ont des préoccupations de stade plus avancé, relatives par exemple à la logistique ou à la pédagogie.
Un autre constat de l’étude est que les enseignants d’expérience, ceux possédant plus de 10 années d’expérience en enseignement, se sentent plus à l’aise, efficaces et compétents avec les TNI que les enseignants moins expérimentés. Cela peut paraître surprenant et aller à l’encontre de la perception voulant que les jeunes œuvrant dans le milieu de l’éducation sont plus à l’aise pour intégrer et utiliser les technologies que leurs confrères plus âgés.
Les raisons d’ordre contextuel, par exemple relatives à la formation, à l’accompagnement et à la logistique, sont celles qui sont le plus souvent évoquées pour évoquer l’utilisation réduite du TNI.
Parmi les pistes de solution proposées par les auteurs pour développer l’utilisation des TNI, il y a le facteur temps. Selon eux, la période de familiarisation et d’intégration devra se poursuivre afin que ces outils soient davantage utilisés par les enseignants. L’offre de formation et un accompagnement plus soutenu figurent aussi parmi les pistes de solution.
Pour en savoir plus, on peut consulter les faits saillants de l’étude dans ce résumé du rapport.