L'École branchée, un organisme à but non lucratif

Redéfinir le laboratoire de sciences pour offrir des contextes d’apprentissage authentique

Dominic Tremblay, consultant en éducation qui a enseigné pendant plus de dix ans dans une école francophone de la région de Toronto, invite les enseignants à revoir leur définition de ce qu’est un « laboratoire scientifique ». « On peut faire des sciences partout », dit-il.

Publié le :

Classé dans :

Au fil des ans, Dominic Tremblay, consultant en éducation qui a enseigné pendant plus de dix ans dans une école francophone de la région de Toronto, a acquis la certitude que « faire des sciences » à l’école ne devrait pas se limiter à réaliser une expérience dans le laboratoire de sciences. Il invite aujourd’hui les enseignants à revoir leur définition de ce qu’est un « laboratoire scientifique ».

« On peut faire des sciences partout et on n’a surtout pas besoin d’acheter des kits pour le faire », dit-il. Selon lui, le seul matériel que les écoles devraient acheter est ce qui permet de faire des observations qui vont au-delà de nos cinq sens ou qui permettent de prendre des mesures (ex. loupe, thermomètre, balance).

Il déplore du même souffle les stéréotypes en lien avec la science qui sont entretenus dans la culture populaire : l’image du scientifique âgé un peu fou, le bécher qui fait de la fumée, le mélange coloré qui explose, etc. « Les élèves ne se reconnaissent pas dans ces images. Elles présentent des contextes artificiels qui n’ont pas de lien avec le quotidien et dans lesquels ils ont de la difficulté à se projeter », dit-il.

La science au quotidien

Pour faire des sciences, il suffit pourtant d’explorer le monde autour de soi, d’interagir avec des éléments de son environnement. La forêt, la plage, le jardin, le garage, la ruelle, le bord de l’eau, le cabanon, la cuisine, le gymnase, le parc et l’étang sont tous des lieux qui ont le potentiel de devenir des « laboratoires », selon lui. Des phénomènes scientifiques s’y produisent et deviennent prétextes à l’exploration et à l’apprentissage. Il s’agit alors d’éveiller la curiosité des élèves pour ceux-ci.

Un enfant joue avec un boyau d’arrosage. Il est en relation avec la physique des fluides, la viscosité, la pression, la température qui sont tous des concepts scientifiques. De même, au contact de la nature, il est possible de répondre à des questions comme : Pourquoi des champignons poussent sur le gazon? Comment contrôler le taux de chlore de la piscine? Pourquoi un arc-en-ciel apparaît-il après un orage? Comment expliquer la formation du compost?

Des contextes authentiques

Tout au long d’une conférence dans le cadre du plus récent Congrès en éducation entrepreneuriale consciente (IDÉE), il a donné une multitude d’autres exemples de la vie quotidienne qui permettent d’aborder la science autrement. Il a aussi présenté une foule de lieux pouvant devenir des laboratoires scientifiques pour les élèves. Parfois, ceux-ci peuvent être visités pour prélever des informations qui seront ensuite analysées en classe. À cette occasion, de petits microscopes portatifs, de même que la simple application de la loupe sur un téléphone intelligent ou une tablette, peuvent permettre d’observer des phénomènes surprenants.

Deux applications en bonus 

Seek par iNaturalist : une application qui permet de faire l’identification des plantes

Arduino Science Journal : une application qui donne accès à l’ensemble des capteurs inclus dans son téléphone intelligent (gyroscope, accéléromètre, capteur de son, de luminosité, etc.).

Dans tous les cas, Dominic Tremblay invite les enseignants à explorer les notions du programme qu’ils désirent transmettre à leurs élèves et à partir à la recherche d’éléments du quotidien pour les soutenir. « Il est possible de créer des contextes authentiques qui alimenteront la curiosité des élèves et leur donneront une certaine liberté pour explorer la science », dit-il. Ce faisant, il est convaincu que les jeunes développeront un plus grand intérêt pour les sciences.

À propos de l'auteur

Martine Rioux
Martine Rioux
Martine Rioux est rédactrice et gestionnaire de projets d’éditions numériques. Au fil de ses expériences, elle a développé une solide expertise en lien avec la transformation numérique dans divers secteurs d’activités (éducation, culture, administration publique, etc.). Elle maîtrise les subtilités de l’univers numérique, ses enjeux, ses possibilités et sait les vulgariser en deux clics de souris. Elle est notamment rédactrice en chef des médias de l’École branchée. Son rêve : que chacun ait accès à la technologie et puisse l'utiliser comme outil d’apprentissage et d’ouverture sur le monde.

À lire aussi

Les outils numériques expérimentés durant la pandémie sont là pour rester

Le passage à l’enseignement à distance aura été l’occasion pour les enseignants, chargés de cours et professeurs de tous les ordres primaire, secondaire, collégial et universitaire) d’expérimenter de nouveaux outils numériques. À l’heure où les élèves et les étudiants sont de retour en classe, des acteurs du milieu de l’éducation posent un regard sur les usages pour que certains acquis demeurent.

Le Conseil supérieur de l’éducation invite à une nouvelle normalité

Le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) a récemment publié un de ses rapports les plus complets et les plus intéressants. Sans détour, l’objectif du CSE avec cette publication est d’éviter un retour à une « normalité » et ainsi profiter de la prise de conscience collective pour améliorer pour de bon le système d’éducation. Voici notre résumé.

L’accès et l’utilisation des ressources numériques en enseignement des mathématiques

Jocelyn Dagenais, enseignant de mathématiques de formation au secondaire et personne-ressource du RÉCIT au Centre de services scolaire des Hautes-Rivières, présente le texte qu'il a proposé dans le cadre de la conférence de consensus sur l’utilisation du numérique en éducation organisée par le CTREQ. « Le numérique transforme les façons de faire des mathématiques. Or, nous enseignons encore les mêmes méthodes de calculs », écrit-il.

Reproduction de textes et usage de l'intelligence artificielle

Sauf dans les cas où la licence est expressément indiquée, les articles de l'École branchée sont soumis au droit d'auteur. Toute demande de reproduction doit être adressée à l'organisme de gestion des droits Copibec.

Dans son processus éditorial, notre équipe fait appel à des technologies intégrant l'intelligence artificielle pour améliorer les textes, entre autres par la reformulation de passages, la révision linguistique, la traduction et la synthèse des idées. Tous les textes sont révisés par des humains avant leur publication.

Vos commentaires

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur Facebook, Twitter, Instagram ou LinkedIn.

Recevez l'infolettre Hebdo

Recevez l'infolettre Hebdo mardi #Actu et vendredi #DevProf pour ne rien manquer des nouveautés de l'École branchée!


Faites briller vos projets pédagogiques et pratiques gagnantes!

Chaque histoire positive a le potentiel d'inspirer d'autres acteurs de l'éducation à innover pour améliorer la réussite éducative! L'École branchée vous offre ses pages pour faire circuler l'information dans le milieu scolaire, alimenter la veille professionnelle et valoriser les initiatives émanant du terrain. Allez-y, proposez-nous un texte! >