L'École branchée, un organisme à but non lucratif

Les enseignants sont des apprenants à vie

Lors d'une récente activité en ligne présentée par l'Association Edteq sur le développement des compétences numériques des enseignants, Maxime Pelchat, stratège numérique au CADRE21, a échangé avec Pierre-Olivier Garand, doctorant en éducation et chargé de cours à l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Un plaidoyer senti à réécouter en balado.

Publié le :

Classé dans :

« En devenant enseignant, on accepte de devenir apprenant à vie. Le développement professionnel pourrait même faire partie des réflexes à acquérir dès la formation initiale. C’est d’autant plus vrai lorsqu’il est question de développer sa compétence numérique », estime Maxime Pelchat, stratège numérique au CADRE21.

Dans le cadre de la Semaine des enseignantes et enseignants, l’Association Edteq présentait le 11 février dernier une activité en ligne sur le développement des compétences numériques des enseignants. À cette occasion, Maxime Pelchat échangeait avec Pierre-Olivier Garand, doctorant en éducation et chargé de cours à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

Il est possible de réécouter l’intégralité de cet échange très dynamique sur la chaîne de l’École branchée à partir de votre plateforme de balado préférée, ou directement ici :

D’entrée de jeu, les deux intervenants ont convenu qu’il existe encore certains défis lorsqu’il est question d’amener les enseignants à se former aux usages pédagogiques des technologies numériques. Bien qu’il existe des documents de référence comme le Plan d’action numérique en éducation, le Continuum de développement de la compétence numérique et le Référentiel de compétences professionnelles de la profession enseignante, des réticences demeurent bien présentes. 

De même, les programmes universitaires conduisant à la pratique enseignante sont encore très inégaux quant à l’intégration des technologies dans leur parcours de formation, et ceci est sans compter que l’utilisation du numérique ne fait pas nécessairement partie des critères d’évaluation des stages des futurs enseignants.

« On observe un amalgame de craintes, et elles sont toutes légitimes », convient Pierre-Olivier Garand. Dans son cours d’introduction pédagogique des technologies, il se donne comme objectif d’amener ses étudiants à nuancer l’utilisation du numérique en éducation. 

D’abord, ce qu’on appelle « le numérique en éducation » peut prendre plusieurs formes : les outils administratifs ou pédagogiques et ceux que les enseignants utilisent de façon personnelle, les technologies en classe, celles qui sont utilisées pour enseigner à distance, etc. Par exemple, même si une personne se décrit comme peu à l’aise avec les technologies, elle n’aura pas le choix d’utiliser celles qui sont imposées par son employeur. « Il suffit de penser aux plateformes pour consigner les notes des élèves en vue de la production des bulletins. Le système est ainsi fait, ce n’est pas une question personnelle. »

Ensuite, « pour un enseignant, le but est de donner son cours de la meilleure façon possible pour engager ses élèves. Il doit se demander si la technologie peut être un bon outil pour y arriver. » Puisque le temps d’écran est déjà relativement élevé chez les jeunes (médias sociaux, jeux vidéos, etc.), le réflexe est parfois de se dire que c’est déjà trop et qu’il vaut mieux privilégier le papier et le crayon. « Par contre, on ne peut pas faire comme si le numérique n’existait pas et sortir les écrans de la classe. Au contraire, l’enseignant a un rôle de guide à jouer auprès de ses élèves. Ça devient alors une occasion de les accompagner dans leur utilisation. Bref, il faut développer son esprit critique autour de l’utilisation des technologies. »

Et c’est ici que l’on revient au besoin de formation chez les enseignants. « La formation continue est un impératif et devrait s’ancrer dans les mentalités », soutient Maxime Pelchat. Il reconnaît que maintenir à jour sa compétence numérique peut représenter un défi de taille pour certains enseignants, alors que le temps manque pour accomplir plusieurs tâches. « En ce sens, le numérique devient aussi un outil pour faciliter le développement professionnel », fait-il valoir en mentionnant les communautés d’enseignants qui partagent des ressources en ligne sur les différents médias sociaux.

Un mot sur la recherche scientifique et le numérique en éducation

Les sciences de l’éducation ne sont pas des sciences exactes où l’on peut étudier des phénomènes en « double aveugle » (comme on le ferait avec la prise d’un médicament et de son placebo dans une recherche pharmaceutique). « Les études sont lourdement dépendantes des contextes et il ne sera pratiquement jamais possible de reproduire deux études semblables », dit Pierre-Olivier Garand. 

Cela concerne aussi les études sur l’utilisation du numérique en classe. Plusieurs facteurs peuvent influencer les résultats (contexte socio-économique, compétence de départ des apprenants, etc.) et les études peuvent concerner l’utilisation d’un outil précis. Les généralisations ne sont alors pas possibles. Selon le doctorant, on obtient un portrait dans un contexte donné. On peut s’en inspirer pour aller plus loin, mais il ne s’agit pas de conclusions à prendre au pied de la lettre.

« Puisqu’il y a du flou autour de l’intégration du numérique en classe, faudrait-il attendre avant de l’utiliser? Je ne crois pas », conclut-il.

À propos de l'auteur

Martine Rioux
Martine Rioux
Martine Rioux est rédactrice et gestionnaire de projets d’éditions numériques. Au fil de ses expériences, elle a développé une solide expertise en lien avec la transformation numérique dans divers secteurs d’activités (éducation, culture, administration publique, etc.). Elle maîtrise les subtilités de l’univers numérique, ses enjeux, ses possibilités et sait les vulgariser en deux clics de souris. Elle est notamment rédactrice en chef des médias de l’École branchée. Son rêve : que chacun ait accès à la technologie et puisse l'utiliser comme outil d’apprentissage et d’ouverture sur le monde.

À lire aussi

Les #Édubrèves – édition du 2 décembre 2024

En complément de nos articles d'actualité complets qui paraissent pendant la semaine, voici les #Édubrèves, de courtes nouvelles qui pourraient vous intéresser. Dans cette édition : 10e congrès biennal du Comité québécois pour les jeunes en difficulté de comportement, concours d'écriture des fêtes de Troubadour, l'impact de l'intelligence artificielle sur les enfants, webinaire sur une éducation bienveillante au CSS de la Beauce-Etchemin, webinaire Faire de l'histoire quand on ne sait pas lire, ni écrire, la rédaction sur les réseaux sociaux, la Journée du numérique en éducation en rediffusion, la santé des jeunes en déclin, et bien plus!

Les #Édubrèves – édition du 26 novembre 2024

En complément de nos articles d'actualité complets qui paraissent pendant la semaine, voici les #Édubrèves, de courtes nouvelles qui pourraient vous intéresser. Dans cette édition : appel à témoignage d'enseignants sur l'IA, le documentaire Grandir en ligne, l'intelligence artificielle au service de l'éducation en Belgique, Qu'est-ce qu'un bon enseignant ou une bonne enseignante au secondaire?, Réseauter pour réduire les inégalités numériques, Quel est l'impact de l'IA sur le conseil et la conception pédagogique?, Dans les coulisses du premier dictionnaire en langue des signes québécoise, des balados à écouter, et bien plus!

Les #Édubrèves – édition du 19 novembre 2024

En complément de nos articles d'actualité complets qui paraissent pendant la semaine, voici les #Édubrèves, de courtes nouvelles qui pourraient vous intéresser. Dans cette édition : Comment intégrer les technologies éducatives de manière judicieuse et responsable, appel à communications pour la Semaine de la FAD 2025, deux activités pour encourager la gratitude chez les jeunes, un nouveau balado sur les enjeux du système scolaire québécois, mieux comprendre les biais cognitifs, 4 mesures pour sécuriser les données, pour un dialogue pancanadien sur l'éducation artistique, et bien plus!

Reproduction de textes et usage de l'intelligence artificielle

Sauf dans les cas où la licence est expressément indiquée, les articles de l'École branchée sont soumis au droit d'auteur. Toute demande de reproduction doit être adressée à l'organisme de gestion des droits Copibec.

Dans son processus éditorial, notre équipe fait appel à des technologies intégrant l'intelligence artificielle pour améliorer les textes, entre autres par la reformulation de passages, la révision linguistique, la traduction et la synthèse des idées. Tous les textes sont révisés par des humains avant leur publication.

Vos commentaires

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur Facebook, Twitter, Instagram ou LinkedIn.

Recevez l'infolettre Hebdo

Recevez l'infolettre Hebdo mardi #Actu et vendredi #DevProf pour ne rien manquer des nouveautés de l'École branchée!


Faites briller vos projets pédagogiques et pratiques gagnantes!

Chaque histoire positive a le potentiel d'inspirer d'autres acteurs de l'éducation à innover pour améliorer la réussite éducative! L'École branchée vous offre ses pages pour faire circuler l'information dans le milieu scolaire, alimenter la veille professionnelle et valoriser les initiatives émanant du terrain. Allez-y, proposez-nous un texte! >