On connaissait déjà le côté cour et le côté jardin. Avec la pandémie, il y a eu et il y aura dorénavant le côté virtuel. Du moins, en ce qui concerne le théâtre destiné au jeune public, et ce grâce à un partenariat entre l’École en réseau (EER) et la Maison Théâtre de Montréal.
Diffuseur spécialisé en théâtre pour l’enfance et la jeunesse depuis 1984, la Maison Théâtre n’a pas arrêté ses activités en dépit de la pandémie. En plus des diverses activités numériques proposées, comme les « Scènes à jouer », l’organisme montréalais a aussi offert des ateliers.
Depuis octobre 2020, plus de 700 ateliers, dont 40 % en format virtuel, ont rejoint quelque 13 500 élèves de 149 écoles différentes à travers le Québec. Une grande partie des ateliers se sont tenus grâce à une entente avec l’EER.
« L’EER nous a permis d’être en lien avec des gens habitués au numérique et aux échanges virtuels », souligne Manon Claveau, coordonnatrice du développement scolaire et médiatrice théâtrale à la Maison Théâtre.
Lise Cayouette, enseignante à Maria en Gaspésie et enseignante ressource au sein de l’EER, estime que le regroupement des écoles en réseau a « beaucoup de valeurs en commun » avec la Maison Théâtre. À commencer par le désir de développer chez les enfants des compétences de spectateurs, c’est-à-dire de se placer dans une position d’ouverture, d’être attentif et de « mieux écouter l’autre », que ce soit un comédien sur scène, un enseignant devant la classe ou un camarade de classe.
Clés en main
En tout, une centaine d’ateliers se sont tenus à travers le réseau de l’EER. Les classes participantes ont pu bénéficier des services offerts par la Maison Théâtre qui étaient, à chaque fois, adaptés en fonction du public cible.
Chaque atelier comprenait des extraits de spectacles ainsi que diverses capsules vidéo expliquant comment donner vie, par exemple, à des objets pour en faire des marionnettes. D’autres portaient sur les différents métiers entourant le monde du théâtre, sur le jeu de mémoire du spectateur expert, etc.
Les extraits de pièces misaient, par exemple, sur une réflexion philosophique pour les adolescents, qui devaient faire preuve de courage, de curiosité ou de persévérance pour défricher de nouveaux territoires de pensée. Pour les jeunes de la 3e à la 6e année, l’accent était mis sur les objets et les rêves pour développer l’imagination des élèves. Il y a même un atelier destiné aux centres de la petite enfance.
Soucieuse que les enseignants n’aient rien à préparer, les ateliers numériques de la Maison Théâtre, d’une durée de 50 minutes, ont été conçus dans un souci de « démocratiser l’échange, d’écouter l’autre et de favoriser le vivre ensemble », explique la médiatrice culturelle.
Selon Lise Cayouette et Manon Claveau, ils « sont faciles et agréables » à vivre et ils ont tout pour proposer aux élèves et à leur enseignant « une petite bulle de bonheur ».