Le gouvernement du Québec a récemment lancé son Plan d’action jeunesse 2021-2024. Celui-ci est le reflet des priorités exprimées par les jeunes de 15 à 29 ans, recueillies dans les derniers mois au cours d’une consultation. L’éducation et la citoyenneté y trouvent des places de choix.
Le Plan d’action jeunesse 2021-2024 a pour « objectif d’accompagner les jeunes de 15 à 29 ans dans leur parcours vers l’autonomie en leur offrant des milieux stimulants, sains et sécuritaires et en les soutenant dans leurs apprentissages et leur projet de vie ». Il est la seconde mouture d’un premier plan lancé en 2016.
Il est composé de 21 objectifs, répartis selon sept axes d’intervention : l’emploi, l’entrepreneuriat, l’environnement, la culture, l’éducation, la santé et la citoyenneté. Afin de tenir compte des préoccupations des jeunes d’aujourd’hui, les axes Culture et Environnement ont été ajoutés par rapport à 2016. De même, de nouveaux objectifs ont fait leur apparition :
- Former et outiller les jeunes pour les métiers du futur (axe Emploi);
- Promouvoir l’entrepreneuriat responsable (axe Entrepreneuriat);
- Soutenir le développement de la pensée critique et l’engagement civique (axe Citoyenneté).
Axe Éducation
L’éducation a été le sujet le plus commenté au cours de la consultation publique. Les jeunes qui y ont participé ont dit vouloir « plus d’apprentissages par l’action et l’expérimentation. Ils désirent participer à la réalisation de projets concrets. Ils aiment les activités parascolaires qui favorisent la connaissance de soi. Ils les souhaitent plus accessibles et variées, pour qu’elles correspondent mieux à leurs champs d’intérêt ».
« Si des progrès importants ont été réalisés ces dernières années en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, plusieurs défis demeurent d’actualité », lit-on dans le rapport. Ainsi, l’augmentation de la persévérance scolaire, de la diplomation et de qualification de jeunes, l’accès à des activités parascolaires et à des services d’orientation scolaire et professionnelle, la valorisation des différents parcours de formation sont les objectifs énoncés.
Pour les atteindre, des mesures sont déjà prévues, comme la mise en place de programmes expérientiels en arts, en science et génie, en design, ainsi qu’en leadership et en entrepreneuriat (Fusion Jeunesse), un service de mentorat virtuel (Academos Cybermentorat), des stages d’exploration en milieu de travail (JeunesExplo).
Axe Citoyenneté
« Si les jeunes s’engagent de multiples façons dans leur communauté, notamment dans des actions bénévoles, leur taux de participation électorale demeure en diminution. L’univers numérique dans lequel ils baignent offre de nouvelles possibilités d’engagement citoyen, mais il entraîne aussi des défis. Face à la quantité d’informations accessibles, à la multiplication des fausses nouvelles et à la polarisation des opinions, il peut être difficile, pour les jeunes, de s’y retrouver, ce qui représente un frein à la participation citoyenne », lit-on en introduction de l’axe Citoyenneté.
Une récente étude conclut d’ailleurs que 60 % des 18 à 24 ans avaient de la difficulté à distinguer les sources fiables à travers le flot d’informations qu’ils consultent en ligne. Le développement de la pensée critique et l’engagement civique des jeunes devient donc un objectif, accompagné de mesures comme les formations 30 secondes avant d’y croire, de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, et les activités numériques jeunesse du Printemps numérique.
Jeunes autochtones
Par ailleurs, une section est entièrement dédiée aux jeunes des Premières Nations et aux jeunes Inuit. Alors que les moins de 30 ans ne constituent que le tiers de l’ensemble de la population du Québec, ils représentent la moitié de la population autochtone.
« Qu’ils habitent en communauté ou en milieu urbain, les jeunes Autochtones font face à des problématiques multiples qui peuvent avoir des conséquences majeures sur leur développement, ce qui les positionne parmi les plus vulnérables du Québec », lit-on en introduction.
Une intensification des actions auprès des jeunes Autochtones, notamment par le soutien à de nouvelles stratégies jeunesse élaborées par les jeunes des Nations Atikamekw et Naskapie, est donc prévue.
Vitrine statistique
Finalement, le Secrétariat à la jeunesse, en collaboration avec l’Institut de la statistique du Québec, a créé la Vitrine statistique sur les jeunes de 15 à 29 ans. Celle-ci présente des données mises à jour sur la situation des jeunes Québécois en lien avec les sept axes d’intervention. À terme, elle comprendra 60 indicateurs jeunesse qui seront graduellement diffusés.