Lorsqu’on parle du rôle des technologies dans les salles de classe, on doit sans cesse se rappeler que ce n’est pas la technologie qui est bonne ou mauvaise en soi, mais l’usage qu’on en fait. De récents travaux suggèrent que les médias sociaux en classe peuvent aider les jeunes à s’affirmer et à se définir. Explications.
S’épanouir en utilisant le Web 2.0
On entend beaucoup parler de la toxicité de certains échanges sur les médias sociaux ces jours-ci. Mais on parle rarement des bienfaits d’une saine utilisation de ces derniers, encore moins lorsqu’il s’agit de leur utilisation en classe. Or, à travers la création de pages personnelles, de profils de type Facebook et de blogues, les jeunes qui utilisent ce que les chercheurs appellent le Web 2.0 explorent et définissent leur identité en ligne (à ce sujet, voir l’étude Web 2.0 and Classroom Research: What path should we take now). Ces activités qui peuvent être réalisées dans le cadre d’un projet spécial et encadrées par un enseignant ont plusieurs avantages. Les jeunes qui s’y impliquent trouvent mille façons de s’exprimer, que ce soit en publiant sur leur compte des photos qu’ils ont prises ou en abordant un problème personnel qui les embête. Les médias sociaux leur permettent également de confronter leurs idées et leurs repères en interagissant avec leurs pairs. La publication d’un texte d’opinion peut être le point de départ d’une discussion enrichissante qui les mènera à reconsidérer des croyances qu’ils croyaient solides. En somme, l’utilisation de ces médias, tout comme les anciennes méthodes, mènent l’adolescent à s’épanouir, mais cette fois avec de nouvelles possibilités.
Aider les jeunes plus vulnérables
Chez nous aussi, des chercheurs s’intéressent à l’implantation des médias sociaux en milieu scolaire. Deux chercheurs de l’Université Concordia, à Montréal, se sont penchés sur les médias sociaux utilisés comme outil pour que les jeunes acquièrent des compétences « professionnelles, civiques et sociales qu’ils exerceront tout au long de leur vie adulte. » Leurs observations se basent sur l’expérience entamée à la Maison Kekpart, un organisme communautaire de Longueuil qui s’occupe de jeunes « à risque ». Cet organisme cherche à mobiliser davantage les jeunes dans leur scolarité. Les chercheurs en arrivent à la même conclusion : les médias sociaux amènent les jeunes à forger leur identité. Les Facebook, Instagram et YouTube sont utilisés dans le cadre de projets qui leur demandent de produire du contenu qui reflète leur personnalité. Ces jeunes, qui ont perdu leur motivation à l’école, la retrouvent grâce à ce projet parce que le lien entre les tâches qu’ils apprennent et celles qu’exige le marché du travail est plus direct. Selon les deux chercheurs, l’intégration des médias sociaux en milieu scolaire pourrait freiner le décrochage parce qu’ils maintiennent l’intérêt pour l’école chez les jeunes.
Mais attention! S’ils ne sont pas encadrés, les médias sociaux seront perçus comme l’ennemi qui vole l’attention de vos élèves. À vous d’en faire un partenaire pour les aider à se réaliser!