Animé par Laetitia Lacroix, du Printemps numérique, le webinaire a réuni plus d’une trentaine de personnes. Tour à tour, trois intervenants ont pris la parole : Julie April, conseillère pédagogique au Service national du RÉCIT, domaine du développement de la personne, Daria Marchenko, fondatrice du projet d’impact social Ecoist Club visant à sensibiliser le public à la pollution numérique, et Guy Desrosiers, PDG chez Capsana, entreprise derrière l’initiative de la campagne sociétale PAUSE, pour inviter les utilisateurs du numérique vers des événements de déconnexion.
D’entrée de jeu, Guy Desrosiers a affirmé que, selon certains sondages, 90 % des jeunes sont d’avis qu’il y a des effets sur la santé à trop utiliser les appareils numériques. Selon lui, ce constat fait par les jeunes qui sont de grands utilisateurs des technologies, devrait nous inciter à sensibiliser davantage la population en général aux impacts potentiels d’une trop grande utilisation des divers écrans.
Pour Julie April, au-delà de certaines initiatives gouvernementales sonnant l’alerte sur l’utilisation du numérique, il importe « que les adultes soient aussi des modèles pour les jeunes ». Elle est d’avis qu’avant l’âge de deux ans, les parents ne devraient pas tolérer l’utilisation d’écran par leur bambin. Et de deux à cinq ans, la pratique devrait se limiter à une heure quotidienne au maximum.
Un projet de société, la sobriété numérique?
À cette question lancée par l’animatrice de la rencontre, la fondatrice d’Ecoist Club a répondu qu’il faudra d’abord créer des expériences de sobriété numérique. « Il faut devenir des consommacteurs au lieu d’être des consommateurs. Il faut, par exemple, arrêter d’encourager l’obsolescence programmée en achetant continuellement de nouveaux téléphones. » Elle prône aussi « le droit à la déconnexion ». Par contre, elle constate qu’il s’agit d’un sujet tabou, car « être connecté est synonyme d’engagement professionnel » dans notre société.
Se déconnecter, pour Guy Desrosiers, c’est une question de santé physique, car la sédentarité est favorisée par les écrans. Et c’est aussi une question de socialisation : « Pourquoi ne pas se promener avec sa voisine au lieu de faire un FaceTime? »
De son côté, Julie April précise que la compétence numérique exige qu’on agisse aussi comme des citoyens éthiques. Chaque utilisateur devrait être capable de mesurer l’impact carbone de l’envoi d’un texto et de l’utilisation de l’intelligence artificielle!
Pistes d’action de sensibilisation
Après la table ronde avec les trois intervenants, le webinaire a permis aux divers participants d’élaborer des pistes d’action pour sensibiliser les jeunes à la sobriété numérique.
Les principaux points qui sont ressortis ont été :
- de prendre plus au sérieux le droit à la déconnexion,
- de rassembler les ressources permettant d’offrir des alternatives au temps d’écran, comme un jeu ou du sport,
- d’intégrer la notion de sobriété numérique dans les apprentissages de façon ludique,
- de s’interroger et de s’outiller sur sa propre consommation numérique en tant que parents ou éducateur,
- Collectivement, établir un consensus sur comment aborder la sobriété numérique auprès des jeunes, avec une approche bienveillante.
Pourquoi ne pas parler aussi de sevrage progressif? Après tout, comme l’a conclu Guy Desrosiers, « ce n’est pas normal que, lorsqu’on s’ennuie, la seule chose que l’on trouve à faire soit de se “scotcher” sur un écran! ».
Avez-vous des suggestions à partager? Des actions qui ont été posées dans vos milieux pour encourager la sobriété numérique pour vous ou votre entourage? Nous voulons vous entendre!
Pour en apprendre plus sur la Table de concertation en littératie numérique, visitez le site.
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