Les systèmes d’éducation les plus performants paient davantage leurs enseignants en général, selon les enquêtes menées par l’OCDE. Toutefois, lier le salaire à la performance des enseignants améliorerait la qualité de l’éducation seulement lorsque ceux-ci ont un salaire peu élevé par rapport au reste de la population.
C’est ce qui ressort du plus récent bulletin PISA à la loupe de l’OCDE. Dans les pays où la rémunération des enseignants est relativement élevée, on observe l’inverse : les résultats des élèves sont plus élevés lorsque le salaire n’est pas lié à la performance de l’enseignant.
Actuellement, environ la moitié des pays de l’OCDE récompensent financièrement la performance des enseignants, soit en fonction de barèmes salariaux ou avec des primes annuelles ou ponctuelles. Pour que ce système fonctionne bien, « il est nécessaire de garantir la validité et la fiabilité des mesures de la performance des enseignants et de s’assurer que les enseignants eux-mêmes sont satisfaits de l’objectivité et de l’exactitude de ces dernières », écrit-on.
Toujours selon le document, les primes individuelles peuvent pousser les enseignants à s’investir davantage dans leur travail et en leur permettant d’avoir un impact sur la possibilité d’être récompensé ou non. Cela dit, d’autres éléments peuvent entrer en ligne de compte. Il y a donc la possibilité de récompenser la performance d’un groupe d’enseignants. Cette méthode a notamment pour avantage de « renforcer la cohésion du personnel » et de favoriser l’apprentissage mutuel parmi les enseignants. Par contre, elle peut atténuer le lien entre l’effort individuel et la récompense. Autrement dit, des enseignants pourraient être récompensés simplement parce qu’ils œuvrent dans une école donnée.
« Le niveau des salaires ne peut constituer qu’une partie de l’environnement professionnel : les pays qui ont réussi à faire de l’enseignement une profession attractive y sont souvent parvenus non seulement grâce à la rémunération, mais aussi en revalorisant la profession d’enseignant, en offrant de réelles perspectives de carrière et en donnant à leurs enseignants des responsabilités en tant que professionnels et meneurs de changements. Pour ce faire, les enseignants doivent être formés pour devenir les innovateurs et les chercheurs de la pédagogie de demain, et pas uniquement des fonctionnaires chargés de dispenser un programme », conclut-on.
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