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La pandémie de COVID-19, qui nous a confinés dans nos chaumières il y a quelques années, aura eu au moins cela de bon : elle a propulsé plusieurs professionnels de l’éducation dans la découverte du potentiel pédagogique des outils numériques. Réflexion de notre collaborateur, Marc-André Girard. (2e partie)
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Table des matières

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Faisant suite au texte précédent, plusieurs questionnements ou commentaires doivent être formulés de façon courageuse.

Premièrement, selon les principes de la mentalité de croissance, énoncés par la psychologue, professeure et chercheuse américaine de renom, Carol Dweck (2006), tout le monde peut apprendre et se développer. Cela est bon pour n’importe quelle situation. Or, quand on se perçoit comme étant limité à faire quelque chose ou, pire, quand on perçoit autrui, un élève par exemple, comme étant limité ou inapte à réaliser une tâche, ce que Dweck appelle notre mentalité fixe devient un frein à notre propre croissance ou à celle de ceux qui nous entourent et qui ont besoin de notre reconnaissance, de notre approbation ou de notre confiance. 

Autrement dit, se considérer comme « n’étant pas techno » a fait son temps. C’était mignon, il fut un temps, et ça faisait sourire, mais cela témoigne aujourd’hui non seulement de l’illectronisme, mais aussi de la mentalité fixe qui nous anime à cet égard. Évidemment, si cela est un appel à l’aide, il en est tout autre !

Deuxièmement, j’ai pu constater des progrès significatifs chez une panoplie de professionnels de l’éducation pendant la pandémie, et ce, autant chez les enseignants que chez les directions d’établissement. Nous n’avions pas le choix, pour poursuivre notre travail auprès de nos élèves, nous avons dû utiliser les outils mis à notre disposition pour enseigner aux élèves absents en employant diverses stratégies.

Maintenant, voici des questionnements qui suivent ce constat : 

  1. Nos progrès des temps pandémiques sont-ils loin derrière, au point où nous avons repris nos bonnes vieilles pantoufles, la progression du développement de notre compétence numérique s’est-elle ralentie? 
  1. Fait-on des pas de géants seulement lorsque nous y sommes contraints par une situation nous étant imposée ou par l’imposition d’une décision de la ligne hiérarchique ? Revendiquer son autonomie professionnelle se fait grâce à l’exercice de son jugement professionnel. Pour appuyer son jugement professionnel, il faut s’investir dans des activités de développement professionnel et de formation continue. 
  1. Posez-vous cette question q-u-o-t-i-d-i-e-n-n-e-m-e-n-t : est-ce que je prépare les élèves qui me sont confiés aux défis du siècle actuel ou à ceux des siècles derniers ? Oui, les élèves qui débuteront leur parcours secondaire en septembre 2024 sont ceux qui entreront sur le marché du travail en 2034 (en suivant un parcours typique… comme si cela existait encore !) et prendront leur retraite pendant les années 60. Les années 60… pas celles du Peace and love ou du patchouli… les années 2060. Les préparons-nous à prendre leur place d’apprenant, de travailleur, de citoyen, de conjoint pendant le restant de leur vie au 21ᵉ siècle ? Nous sommes à l’aube du quart de siècle, il est donc plus que temps d’aborder de front les compétences pour le 21ᵉ siècle
  1. Êtes-vous capable d’expliquer comment les algorithmes qui modèlent les IA sont biaisés ? Vous connaissez les métadonnées, aussi appelées big data ? L’apprentissage profond ? Non ? Pas de panique… mais il faut s’y mettre ! Vous, moi, nos élèves, nous utilisons déjà toutes des IA qui rendent notre vie plus facile : domotique, assistant à la Siri ou Alexa, jeux vidéo, médias sociaux, etc. Quelles sont les conséquences de ces utilisations ? Sachant que l’IA est particulièrement datavore, comment alimente-t-on la bête et quelles sont les incidences sur notre vie privée ? 

Enfin, trois mots-clés me semblent incontournables pour faire le saut et ainsi développer sa compétence numérique, peu importe les fonctions que nous occupons dans une école : 

  • Volition : manifester le désir de développer ladite compétence numérique. Accepter de faire les efforts nécessaires pour parvenir à ses fins. Cette volonté traduit notre mentalité de croissance (Dweck, 2006) et elle nous pousse à nous engager. Pas de volonté, pas d’engagement. C’est bon pour nos élèves, c’est bon pour les adultes qui travaillent à leurs côtés. Cette volonté sera aussi l’étincelle de la persévérance de ceux qui sont en mutation et qui rencontreront des obstacles. 
  • Agentivité : c’est la capacité à se mettre en action pour se transformer. C’est non seulement manifester sa volonté, mais se mettre à pied d’œuvre pour, justement, se transformer. C’est passer de la parole aux actes. De façon plus importante, c’est agir sur son environnement plutôt que le subir. Il y a donc une double influence : celle de l’usager de l’environnement envers ce dernier et l’environnement vers l’usager. Il y a une certaine réciprocité.
  • Affordance : le principe s’articule avec la volition et l’agentivité. Lorsque nous sommes volontaires pour nous transformer et que nous sommes en action pour agir sur notre environnement plutôt que le subir, nous transformons l’environnement et les outils proposés pour leur donner une utilité qui est propre à nos besoins pédagogiques et pédagonumériques. Pour en revenir aux outils numériques, cela dicte une certaine façon d’utiliser ces derniers en fonction de nos besoins pédagogiques, qui eux sont dictés, à leur tour, par les besoins de nos élèves sur le plan des apprentissages. 

Références

Audet, A. (2024). Illectronisme : comment un illettré peut-il enseigner ? https://maudet112.wordpress.com/2024/01/06/lillectronisme-comment-un-illettre-peut-il-enseigner/ 

Dweck, C. S. (2006). Mindset: The New Psychology of Success. Random House.

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