ANNONCE
L'École branchée, un organisme à but non lucratif
ANNONCE
La pandémie de COVID-19, qui nous a confinés dans nos chaumières il y a quelques années, aura eu au moins cela de bon : elle a propulsé plusieurs professionnels de l’éducation dans la découverte du potentiel pédagogique des outils numériques. Réflexion de notre collaborateur, Marc-André Girard. (1re partie)
Temps de lecture estimé : 4 minutes
PARTAGER VIA :

Table des matières

ANNONCE

Quand j’étais jeune, et cette jeunesse apparait de plus en plus lointaine, j’en conviens, une des problématiques à la fois sociale et scolaire mettait en relief les effets dévastateurs de l’illettrisme sur notre société. À ce sujet, il y a quelques mois, je publiais dans mon fil LinkedIn qu’après avoir combattu l’illettrisme pendant des décennies, l’école fait désormais face à un nouveau fléau, l’illectronisme : la difficulté aigüe ou l’incapacité flagrante qu’une personne éprouve à utiliser divers outils numériques pour mener à bien une tâche importante pour son confort, son travail ou sa survie. Voilà un nouveau mot à mettre dans notre vocabulaire, et il sera certainement de plus en plus utilisé, malheureusement ! 

En faisant quelques recherches sur le sujet ou en lisant simplement les nombreux articles qui inondent le flux d’actualité de nos médias sociaux et traditionnels, on se questionne : l’intelligence artificielle poursuivra-t-elle l’accroissement du fossé numérique ? 

L’illectronisme, c’est quelque chose qu’on voit chez nos élèves, leurs parents et le personnel scolaire, incluant le personnel enseignant et les directions. Par exemple, combien de fois avons-nous entendu, de la bouche d’un collègue ou d’un parent, la réplique désormais élevée au titre de cliché numérique : « Ah moi, je ne suis tellement pas techno » ! Faut-il nécessairement être technophile pour utiliser efficacement les outils numériques dans le cadre de nos tâches liées au monde scolaire ? Est-ce inné ?

Le collègue ontarien Alexandre Audet a récemment publié un article de blogue au titre à la fois évocateur et provocateur : L’illectronisme : comment un illettré peut-il enseigner ? En gros, il identifie l’intelligence artificielle (IA) comme étant la prochaine grande disruption dans le monde de l’éducation et que, malgré tout le battage médiatique que cela suscite dans nos écoles depuis l’avènement de Chat GPT en novembre 2022, plusieurs continuent à enseigner comme si cela n’existait pas, en sous-estimant clairement la puissance de l’IA générative. 

Alexandre Audet enchaine en soulignant l’important choix qui s’offre encore et toujours à chacun de ceux qui sont à pied d’œuvre dans les écoles : embarquer dans le virage de l’IA à l’école ou subir le changement imposé par une société où l’IA, qui en est à ses balbutiements, finira par prendre d’assaut chaque sphère de notre vie personnelle !

Chaque fois qu’une technologie d’importance surgit, elle laisse derrière elle des personnes qui refusent ou qui sont incapables de l’adopter. Le fossé technologique a été mis en évidence lors de la pandémie et l’arrivée de l’IA ne fera rien pour réduire cet écart (Audet, 2024).

Avec l’avènement de l’IA dans nos écoles, le fossé se creuse doublement. D’une part, l’écart s’agrandit entre les enseignants qui prennent le virage et ceux qui ne le prennent pas. Cela s’observe depuis une quinzaine d’années à travers l’introduction du portable ou de l’iPad en mode 1:1 ; l’utilisation des portails et environnements numériques de travail (par exemple : saisie des commentaires sur le quotidien des élèves en difficultés, saisie des notes au fur et à mesure, etc.) ou l’utilisation des suites Google Workspace, Apple ou Microsoft 365. L’IA ne fera pas exception à la règle, mais cette fois-ci le potentiel disruptif de cette technologie est à ce point subversif qu’il impose non seulement l’apprentissage technique, mais aussi la transformation de l’enseignement pour laisser plus de place aux compétences disciplinaires et transversales. C’est un changement de paradigme majeur qui est en filigrane du potentiel révolutionnaire de l’IA ! 

Dans le cadre qui nous intéresse, les élèves qui baignent déjà dans un environnement numérique dynamique et qui y sont sensibilisés seront ceux qui sauront tirer parti de l’IA et qui, à terme, y seront les mieux préparés. Il faut à tout prix empêcher que la situation empire pour les autres et que le fossé s’élargisse…

Et donc, qu’est-ce qu’on fait ? Tout ce qui précède implique plusieurs questionnements et commentaires courageux à formuler. Cela fera l’objet d’un second texte. À suivre demain !

À propos de l'auteur(e)
Ça pourrait être vous!
Chaque histoire positive a le potentiel d'inspirer des centaines de personnes à innover pour améliorer la réussite éducative. L'École branchée est VOTRE média! Profitez de ses pages virtuelles pour mettre en valeur vos réalisations tout en alimentant la veille professionnelle de vos collègues, d'ici et d'ailleurs. Allez-y, proposez un texte! >
NOS ANNONCEURS ET PARTENAIRES :
PROPAGER VIA :
À lire aussi
Le Top 10 des articles de l’École branchée en 2024-2025

De août à juin, notre équipe vibre au rythme de l’année scolaire et publie régulièrement de nouveaux articles (à un rythme effréné, diront certains). Alors que la période estivale est plus calme, nous vous proposons de (re)découvrir nos articles les plus populaires de l’année scolaire 2024-2025. Ils ont été publiés entre août 2024 à juin 2025. Bonne lecture!

Lire la suite
L’évaluation à l’ère de l’IA : un changement « exogène, institutionnel, brutal et imposé »

L’intelligence artificielle (IA) bouleverse les pratiques éducatives traditionnelles, notamment en matière d’évaluation. Comment les directions peuvent-elles accompagner au mieux le personnel enseignant dans cette transformation? C’est la question centrale abordée par Marie-Luce Leclerc, directrice adjointe dans une école privée pour filles de Montréal et doctorante à l’Université de Montréal, lors d’une récente communication présentée à l’Acfas.

Lire la suite
Printemps numérique lance « IA & Toi » : un programme gratuit pour initier les jeunes Québécois à l’intelligence artificielle

Communiqué – Alors que l’intelligence artificielle transforme rapidement nos façons d’apprendre, de créer et de communiquer, Printemps numérique dévoile IA & Toi, une nouvelle plateforme éducative entièrement gratuite, conçue pour outiller les jeunes de 15 à 17 ans, et les aider à devenir des citoyennes et citoyens numériques éclairés.

Lire la suite
Commentaires, reproduction des textes et usage de l'intelligence artificielle

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur FacebookX, Instagram, Bluesky ou LinkedIn.

Sauf dans les cas où la licence est expressément indiquée, il n’est pas permis de reproduire les articles de l’École branchée. Toute demande de reproduction doit être adressée directement à l’organisme.

Dans son processus éditorial, notre équipe fait appel à des technologies intégrant l’intelligence artificielle pour améliorer les textes, entre autres par la reformulation de passages, la révision linguistique, la traduction et la synthèse des idées. Tous les textes sont révisés par des humains avant leur publication.

Recevez l'infolettre Hebdo