L’Université d’été Ludovia a lieu du 25 au 27 août. Infobourg est sur place pour observer et comparer les enjeux du numérique en éducation d’une perspective québécoise. Nos chroniques vous permettront de suivre une partie des discussions.
La onzième édition de l’Université d’été Ludovia s’ouvrait hier à Ax-les-Thermes, en Ariège (France). Entourés de montagnes et de sources thermales, enseignants, représentants d’académies (l’équivalent de nos commissions scolaires) et autres acteurs de l’éducation se retrouvent pour discuter d’enjeux qui touchent le numérique en éducation. Cette année, le thème se concentre sur la consommation et la création de ressources numériques.
J’ai eu l’occasion de participer à une session du colloque scientifique où se sont succédés trois exposés. En premier lieu, Jean-François Cerisier, professeur de Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Poitiers, ouvrait le bal en présentant un modèle théorique, « l’hypothèse d’une zone proximale de genèse instrumentale ». Arrivée un peu sur le tard, je ne peux réellement l’expliquer, mais il a certainement permis quelques pensées savoureuses.
Par exemple, il définit l’innovation comme étant la façon dont un individu aborde une activité qui n’a pas encore été réalisée par quelqu’un, mais que tous pourraient ensuite refaire. Il rappelle cependant que les buts et motifs de quelqu’un qui innove ne sont pas toujours les mêmes : on innove souvent pour soi, mais on peut bien sûr innover au bénéfice de l’apprentissages des élèves. Ensuite, il distingue l’invention comme étant quelque chose que personne n’avait encore réalisé, et auquel personne n’avait encore pensé. En citant l’article « On demande toujours des inventeurs », paru en 1981 et toujours d’actualité selon lui, il estime que l’éducation n’a pas besoin d’inventeurs, mais surtout d’ingénieurs (gens qui assemblent et conçoivent à partir de ce qui est disponible), et de quelques innovateurs.
Il explique l’expérimentation de 3500 tablettes déployées en Saône-et-Loire depuis deux ans. « Ce qui frappe [dans les observations], c’est que les usages des enseignants relèvent de l’utilisation de la tablette pour des activités qu’ils proposaient déjà à leurs élèves. » À son avis, les « success stories » TIC qu’on relaie si facilement proviennent d’autres secteurs d’activités. Il cite par exemple l’arrivée des téléphones portables qui ont révolutionné la société. « En éducation, on ne peut pas passer de rien à tout aussi vite. »
Il termine en expliquant que les pratiques pédagogiques numériques peuvent être inférieures aux mêmes pratiques réalisées sans les TIC. Il suggère ainsi aux enseignants de les utiliser uniquement quand ils pensent que ce sera vraiment utile.
Au cours des prochains jours, je poursuivrai les résumés de conférences. N’hésitez pas à suivre les discussions sur Twitter via #ludovia11. Vous êtes invités à laisser un commentaire en utilisant le formulaire plus bas.