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Information ou opinion?

Comment fabrique-t-on de l’information? Dans le cadre d'une collaboration entre l’Agence Science-Presse et l’École branchée, nous nous intéressons aujourd’hui aux façons de distinguer l'information de l'opinion.

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Les activités principales visent :

Comment fabrique-t-on de l’information? Dans le cadre d’une collaboration entre l’Agence Science-Presse et l’École branchée, nous nous intéressons aujourd’hui aux façons de distinguer l’information de l’opinion.

👀 Le contexte

Il est difficile pour beaucoup de gens de différencier information et opinion. Nous voulons être confortés dans nos croyances, alors il arrive qu’un complotiste qui se fait prêter un micro puisse réussir à convaincre une partie de la population à se rallier à une cause qui n’est nullement soutenue par des faits scientifiques. Les gens ont besoin d’être rassurés, de connaître les réponses, d’avoir une impression de contrôle sur la situation. Il est souvent facile de laisser les émotions prendre le dessus sur la raison. C’est pourquoi on retrouve autant de contenu aux intentions douteuses, ce qui peut mener à développer différents biais cognitifs et altérer du même coup notre jugement critique.

Certains gourous et charlatans n’hésitent pas à profiter d’une situation pour influencer et rallier un maximum de gens à leur cause :

« Le lundi 3 août (2020), l’Institut national de santé publique du Québec publiait les résultats d’une étude qui relevait les croyances des québécois au sujet de la pandémie, notamment leur tendance à adhérer aux théories du complot. L’étude révélait que plus du tiers de la population adhère à une forme de complotisme. Plus tôt en mai, une étude de l’Université de Carleton révélait également que 46 % des Canadiens sondés souscrivaient à au moins une théorie du complot.»

Le Devoir, 17 août 2020

Un exemple à la radio

Fin septembre 2020, suite au refus de la station de radio CHOI FM à Québec de diffuser une publicité du gouvernement concernant la désinformation liée la COVID-19, plusieurs annonceurs ont décidé de suspendre leurs achats publicitaires.

Hydro-Québec, Desjardins, Qualinet, Uniprix, La Capitale Assurance, Pizza royale, IA Groupe financier, Groupe Paquet et Mercedez-Benz Québec sont quelques-uns des noms qui ne veulent plus être associés pour l’instant à CHOI Radio X. La Ville de Québec avait été la première à retirer ses publicités des ondes de cette radio. Le maire de l’époque, Régis Labeaume, a indiqué avoir reçu une mise en demeure de RNC Média, propriétaire de CHOI Radio X, le sommant de retirer les « accusations diffamatoires » qui auraient mené à la perte de nombreux annonceurs.

Ces « accusations diffamatoires » faisaient référence aux critiques du maire Labeaume où il est question de CHOI Radio X qui « fait la promotion de l’opposition aux mesures sanitaires durant cette période de grave pandémie » et de leur discours de « banalisation » de la pandémie qui est « dangereux » pour la santé de la population.

Concrètement, ce qui était reproché à CHOI Radio X était de faire dans la désinformation plutôt que dans l’information à quelques égards. Par exemple, le fait de donner du temps d’antenne à des négationnistes de la pandémie comme Alexis Cossette-Trudel, Lucie Laurier et Ken Pereira n’aidait en rien à avoir l’heure juste sur la COVID-19. Leurs opinions risquent de miner la crédibilité d’experts en science et d’apporter leur lot de confusion auprès de la population.

Qui plus est, quand ce sont les médias traditionnels qui font dans la désinformation, il y a de quoi s’inquiéter, car cela vient effriter encore un peu plus la ligne souvent trop mince entre information et opinion.

« En 2018, l’OCDE nous rapportait d’ailleurs que moins d’un élève de 15 ans sur dix était capable de faire la distinction entre un fait et une opinion. C’est dire que nous assistons depuis maintenant plusieurs années à une dégradation rapide et constante de notre capacité collective à distinguer le vrai du faux. »

Le Devoir, 17 août 2020

Il est important, voire essentiel, de choisir des sources d’information crédibles quand vient le temps de s’informer, telles que Radio-CanadaLe DevoirL’actualitéAgence Science-Pressel’École branchée. En plus de faire confiance à ces médias qui publient du contenu fiable, des spécialistes du Web ont mis en place des plateformes où ils passent au crible une quantité impressionnante de nouvelles pour ainsi démêler le vrai du faux. Les Décrypteurs de Radio-Canadale détecteur de rumeurs de l’Agence Science-Presse et les Décodeurs du journal Le Monde sont des experts dans le traitement des fausses nouvelles qui se propagent sur les réseaux sociaux.

Voici comment effectuer ce travail de vérification en trois étapes simples lorsque l’on consulte des sources d’information :

1- Vérifier l’énoncé.

On peut copier les citations importantes de l’article dans Google pour voir si d’autres médias en parlent de la même façon. Si l’on aperçoit plusieurs fautes d’orthographe, on peut douter de la crédibilité. Bien sûr, il faut lire plus loin que le titre pour prendre connaissance adéquatement du contenu. Regardez également la date de l’article. De vieilles publications reviennent souvent dans le fil d’actualité et passent pour des faits nouveaux. L’argumentaire est-il fondé sur le point de vue d’amateurs ou y a-t-il des preuves qui sont fournies par des experts?

2- Vérifier la source.

On peut vérifier le nom de la source dans Wikipédia. Si c’est crédible, il y a de bonnes chances de l’y retrouver. Remarquez bien comment est écrite l’adresse Web (URL). Par exemple, radio-canada.ca est fiable, mais radio-canada.co l’est sûrement moins. On peut aussi écrire l’URL d’un site Web ou son nom dans le Décodex du journal Le Monde pour vérifier si la source est digne de confiance. Il faut également faire attention au contenu commandité ou au partenariat. S’il y a un parti pris ou une rémunération qui n’est pas clairement indiquée, douter de la crédibilité est légitime!

3- Vérifier l’image.

On peut vérifier la crédibilité d’une photo en faisant une recherche inversée dans Google Images. On pourra alors constater si l’image en question a été utilisée ailleurs. Vérifiez aussi la légende sous l’image. Une source fiable donnera le crédit au propriétaire de la photo. Des sites comme Tineye.com ou le YouTube DataViewer d’Amnistie internationale fournissent plusieurs informations sur la provenance de photos et de vidéos. Le jugement et le sens de l’observation peuvent aussi indiquer si une photo a été modifiée dans Photoshop…

Voici d'ailleurs une affichette à télécharger et à mettre bien en vue dans votre local!
Obtenez ici une version pour le primaire >

🎯 Intention pédagogique

Au terme de ces activités, les élèves parviendront à distinguer l’information de l’opinion. Ils seront encouragés à développer des réflexes de lecture qui les aideront à aiguiser leur esprit critique.

💡 Suggestions d’activités

Disciplines et niveaux visés

  • Français
    • 4e secondaire : Lire et écrire un texte d’opinion argumentée : Connaître différents arguments et thèses sur un sujet ou se construire une opinion sur un sujet controversé.
  • Culture et citoyenneté québécoise
    • 3e année : Fiabilité de l’information sur les plateformes numériques : Types d’informations (faits et opinions), types de sources (médias d’information)
    • 4e secondaire: Culture et productions symboliques: Cultures numériques: Formes de communication, de création et d’interaction au moyen des technologies numériques, types de discours numériques

Outils numériques suggérés

  • Application de nuages de mots telle que Mentimeter;
  • Application d’écriture collaborative telle que Padlet, Google Documents ou Microsoft Word;
  • Outil de publication en ligne de type blogue tel que Wix ou Blogger.

Objectifs des activités

  • Créer un document collaboratif dans lequel se retrouvent des extraits d’articles relevant de l’information et d’autres de l’opinion.
  • Écrire un billet de blogue dans lequel des informations et des opinions sont présentes.
  • À l’aide de la fonction « commentaires » du blogue, départager l’information de l’opinion dans les billets des autres élèves.

☝️ Activités : Information vs opinion

Au menu de cette fiche d’activités :

  • Exercice 1 : Plusieurs études démontrent que de plus en plus de Canadiens s’informent via les réseaux sociaux. Quelles sont les conséquences de cette habitude?
  • Exercice 2 : Faites le portrait de votre bulle informationnelle. Ces questions pourraient vous aider à trouver quelques éléments de réponse : (…)
  • Exercice 3 : Identifiez deux moyens de sortir de votre bulle informationnelle.

🔎 À PROPOS DE CETTE SÉRIE SPÉCIALE

À travers huit fiches pédagogiques, les élèves seront amenés à se placer dans la peau d’un journaliste et à réaliser des activités créées spécialement pour les éclairer sur diverses facettes de la production de l’information à l’ère des réseaux sociaux. 

La conception des différentes fiches pédagogiques a été rendue possible grâce à la collaboration entre l’Agence Science-Presse et l’École branchée. Chaque fiche renferme une partie théorique sur un sujet précis touchant la production d’information, en plus d’activités qui tendent à développer diverses compétences disciplinaires et numériques chez l’élève.

Consultez les autres guides de ce dossier spécial :
Fiche #2 : Infodémie : comment reconnaître un site d’information fiable
Fiche #3 : Fiables ou pas? Comment identifier les sources journalistiques crédibles
Fiche #4 : Le biais de confirmation : un levier de désinformation
Fiche #5 : Les influenceurs sous la loupe ou comment reconnaître la publicité cachée
Fiche #6 : Qu’est-ce qu’un média d’information?
Fiche #7 : Évaluer la validité de l’information scientifique en ligne
Fiche #8 : « Désinformateurs » : comment font-ils pour nous tromper?

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Conçues pour combler de courtes périodes ou inspirer de plus grands projets, les activités proposées dans les guides SCOOP! permettent à l’enseignant(e) d’aborder la matière au programme en plus de développer la culture informationnelle et la compétence numérique des élèves.

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