Le Projet IOTA était en expérimentation dans des classes françaises depuis 2021. Il fait partie d’un partenariat de recherche scientifique entre le ministère de l’Éducation nationale en France et le Réseau 42. L’un des objectifs de la recherche est de mesurer les impacts de la pédagogie propre au Réseau 42, appliquée à un public jeunes : apprentissage par projets, entraide et évaluation par les pairs, ludification, droit à l’erreur, etc.
« L’expérimentation, qui s’est déroulé dans des centaines de classes, situées dans 50 départements différents, s’est terminée début juillet et notre équipe de recherche commence tout juste son travail d’analyse. Les premiers résultats sortiront cet automne et la mesure d’impact sera prête au début de 2025 », indique la chargée de projet, Taninna Portebos.
Elle ajoute que, bien que les résultats officiels ne soient pas encore diffusés, les retombées sont bien présentes dans les classes qui ont participé depuis trois ans au projet : développement des compétences numériques des élèves et des enseignants, amélioration du climat de classe, gestion des émotions, plus grande autonomie des élèves, évolution des pratiques pédagogiques. Quelque 7 000 élèves ont participé à l’expérimentation.
« En attendant les résultats officiels, le projet IOTA continue son déploiement, toujours en partenariat avec le ministère de l’Éducation en France. C’est ainsi que toutes les classes de CE2 à CM2 pourront y prendre part dès novembre », ajoute-t-elle. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 4 novembre.
Grâce à différents partenariats, des classes du Maroc, du Liban, de Madagascar et de la Côte d’Ivoire ont aussi pu expérimenter la plateforme. Les écoles à l’extérieur de la France peuvent y avoir accès moyennant un frais de licences.
En quoi consiste le Projet IOTA?
Le Projet IOTA est construit autour d’une trame narrative : la galaxie IOTA est en danger, il faut sauver ses planètes, regroupées en cinq systèmes. À travers le parcours pédagogique, les élèves doivent réaliser des activités ludiques qui les mettent en action et favorisent le développement de différentes compétences en lien avec le numérique, mais également la collaboration, la résolution de problème et l’autonomie.
Ils peuvent réaliser les activités dans l’ordre qu’ils désirent, ils récoltent des récompenses au fur et à mesure qu’ils les complètent. Des activités sont à réaliser seul, d’autres doivent se faire en groupe de 3 à 4 élèves (choisi aléatoirement par la plateforme). Les travaux sont commentés et évalués par les pairs. Un certificat est décerné à la fin.
Les 5 domaines de compétences du Cadre de référence des compétences numériques européen (DIGICOMP) sont représentés, en trois niveaux de difficulté possibles :
- Citoyenneté numérique
- Pensée algorithmique
- Programmation
- Création de contenus
- Intelligence artificielle, fausses nouvelles (fake news), réseaux sociaux
- Sensibilisation au cyberharcèlement
« Une séance d’une heure par semaine permet aux élèves de progresser dans leurs apprentissages. Tout le contenu est intégré à la plateforme. L’enseignant n’a pas besoin de maîtriser les tâches à accomplir. Il peut se concentrer sur son rôle d’accompagnateur et de guide auprès de ses élèves », fait valoir Taninna. D’ailleurs, l’enseignant dispose aussi d’une interface enseignant dans laquelle il peut suivre la progression de chacun des élèves.
Les élèves récoltent des badges de coopération lorsqu’ils aident leurs camarades.
Elle ajoute que les enseignants sont parfois déstabilisés lorsqu’ils commencent à utiliser la plateforme. « Il n’y a pas de solutionnaire. Les réponses peuvent être aussi variées qu’il y a d’élèves. Ce qui compte, c’est qu’ils apprennent et développent les bons réflexes et des habiletés pour utiliser les technologies de façon adéquate et responsable », dit la chargée de projet.
« Il y a une urgence de former les élèves pour qu’ils deviennent des citoyens responsables, capables de se protéger des dangers des nouvelles technologies », affirme Irène Dabadie, enseignante de CM2 à l’École Blaise-Pascal en France. « J’ai vu de gros progrès chez mes élèves et même pour moi. Je peux mieux les accompagner à réguler leurs émotions. »
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