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L’esprit critique à l’heure de l’intelligence artificielle

L’abondance de fausses nouvelles complexifie le travail de nombre d’enseignants qui « avaient déjà de la difficulté à faire différencier un fait d’une opinion et à leur faire repérer une source » à leurs élèves. C’est ce que rapportait Alexandra Coutlée, de l’École Branchée, dans le cadre d’une table ronde sur L’esprit critique à l’heure de l’intelligence artificielle, organisée par le CQÉMI le 23 mai. 
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Par Roxanne Lachapelle

L’abondance de fausses nouvelles complexifie le travail de nombre d’enseignants qui « avaient déjà de la difficulté à faire différencier un fait d’une opinion et à leur faire repérer une source » à leurs élèves. C’est ce que rapportait Alexandra Coutlée, de l’École Branchée, dans le cadre d’une table ronde sur L’esprit critique à l’heure de l’intelligence artificielle, organisée par le CQÉMI le 23 mai. 

Elle ajoute que le développement accéléré de l’IA accentue l’urgence de développer la pensée critique chez les jeunes.

C’est aussi l’avis de Frédérick Bruneault, chercheur principal au Laboratoire d’éthique de numérique et de l’intelligence artificielle. « Le besoin de la pensée critique a toujours existé, mais il devient d’autant plus pressant et important aujourd’hui. » Selon lui, les professeurs n’ont souvent pas la formation nécessaire pour aider leurs élèves à comprendre l’impact des innovations technologiques. «. Il faudra qu’il y ait une place qui soit faite par rapport à l’éthique de l’IA et du numérique. Pour l’instant, ça relève de l’initiative personnelle. »

Animée par la journaliste Eve Beaudin, la table ronde rassemblait quatre experts œuvrant dans les milieux de l’information et de l’éducation. Elle a été l’occasion de présenter différents conseils visant à « outiller les jeunes et le grand public face aux enjeux soulevés par la fabrication de fausses informations et de photos produites par l’intelligence artificielle. »

Un manque d’outils dédiés aux enseignants

Même si le ministère de l’Éducation incite au développement des compétences numériques, force est de constater que peu d’enseignants en parlent réellement en classe.

Le futur cours de culture et citoyenneté québécoise (CCQ) pourrait changer cette tendance. Dans la version provisoire du cours, publiée en août dernier, il est question d’aborder des questions liées au numérique tout au long du parcours scolaire de l’élève. Des discussions sur les réseaux sociaux, les médias et la fiabilité des sources seront amorcées dès la troisième année du primaire. Le reste du programme prévoit un module complet sur l’IA, ainsi que des cours en lien avec la cyberintimidation, les algorithmes et l’impact des innovations technologiques sur la démocratie.

L’esprit critique comme arme contre la désinformation

Tous les panélistes s’entendent : l’esprit critique est l’une des meilleures armes pour lutter contre les fausses nouvelles, surtout à l’heure où 60% des publications sont partagées sans même que l’utilisateur ait ouvert le lien de la publication, la conseillère pédagogique au RÉCIT (développement des compétences des élèves par l’Intégration des technologies), Annie Turbide, invite les jeunes internautes à prendre un pas de recul avant de partager une nouvelle. « Tout va vite, et ce qu’on essaie de suggérer est de prendre un temps d’arrêt pour réfléchir (à) l’effet que va avoir ce que je vais envoyer dans l’univers. »

En plus de favoriser le développement de la pensée critique, l’école peut aussi montrer aux élèves comment utiliser l’IA correctement. Si de nombreux professeurs tentent de bannir des logiciels comme ChatGPT des salles de classe, Chloé Sondervorst, réalisatrice à CBC/Radio-Canada, estime plutôt que d’offrir aux élèves un espace d’expérimentation encadré s’avère plus formateur : « Jouer avec les outils (d’IA) pour découvrir nous-mêmes leurs limites peut être une bonne piste pour le développement de l’esprit critique des jeunes. »

Alexandra Coutlée aborde dans le même sens, et rappelle l’importance d’inclure les jeunes dans des discussions et expérimentations liées à l’IA, plutôt que de les tenir à l’écart : « Il faut qu’ils se sentent impliqués pour devenir des agents de changements », conclut-elle.

L’événement « L’esprit critique à l’heure de l’intelligence artificielle » a été rendu possible grâce au soutien financier de la Fondation René-Lévesque et de Patrimoine canadien. Le CQÉMI remercie également Printemps numérique pour leur collaboration et AtWorkBase pour le bel espace offert pour la tenue de la table ronde.

Pour écouter ou réécouter la table ronde : 

Source image: Eve Beaudin

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