Tous les deux ans, la Commission de l’éthique en science et technologie – Jeunesse, organise une activité de réflexion portant sur des enjeux éthiques. Cette année, le thème portait sur les enjeux éthiques des technologies de l’information et des communications en éducation.
Dans le cadre de cette commission, des étudiants collégiaux, dirigés par des enseignants de philosophie, devaient étudier les enjeux éthiques soulevés par la place grandissante des TIC dans le milieu scolaire. Pour ce faire, ils étaient appelés à lire différents documents, à consulter des sources de données variées et à s’abreuver auprès d’écoles de pensée différentes. Cette documentation devait servir à alimenter des questions sous-jacentes à l’exercice. Les TIC à l’école engendrent-elles des inégalités scolaires? Si oui, sont-elles imputables aux compétences informatiques des élèves? Les TIC dans les établissements scolaires peuvent-elles creuser l’écart entre les classes socioéconomiques? Quels rôles jouent les lobbyistes et les entreprises privées dans l’implantation des TIC? Voilà autant de questions sur lesquelles les participants ont été invités à réfléchir et à se prononcer.
Le travail final de cette commission jeunesse a pris la forme d’un avis intitulé L’éthique et les TIC à l’école : un regard posé par des jeunes. Ce document formule neuf recommandations et invite à la prudence relativement à l’utilisation et à l’implantation des TIC en milieu scolaire.
On peut notamment y lire que les membres sont d’avis que les entreprises privées, l’engouement de la nouveauté et les modes peuvent avoir des impacts souvent importants sur l’utilisation de telle ou telle technologie, et que cela ne confère pas de facto une vertu pédagogique au produit. On peut aussi y lire que les membres sont inquiets de l’intégration et de l’adoption souvent rapides des technologies, alors que peu ou pas d’études sur leurs effets ont été menées. C’est d’ailleurs la deuxième recommandation de l’avis : « Que le ministère de l’Éducation réalise ou commande des études rigoureuses permettant de démontrer l’efficacité pédagogique des différentes applications de TICE avant de procéder à leur implantation. »
Parmi les autres recommandations, certaines touchent les inégalités scolaires qui peuvent être, selon les membres de la commission, amplifiées par la présence accrue des TIC. Le revenu des parents, le fait de posséder tel ou tel appareil à la maison ou les capacités financières des établissements constituent des facteurs qui pourraient favoriser ou défavoriser les élèves sur le plan de leurs apprentissages et de leur parcours scolaire. Des recommandations portent par ailleurs sur l’utilisation de logiciels libres et la sensibilisation des enseignants aux disparités financières et matérielles des élèves.
Se basant sur des études stipulant que la prise de notes à l’aide d’un crayon développe des aptitudes et des habiletés, les membres de la commission recommandent que les enseignants continuent de favoriser et de promouvoir l’écriture manuelle.
Des recommandations mentionnent aussi l’importance que les enjeux éthiques des TIC soient abordés, non seulement auprès des élèves, mais aussi auprès des enseignants, notamment par le biais de formations.
Et vous, qu’en pensez-vous?