« L’enseignante avait déjà réalisé des activités de production de bande dessinée avec des élèves en utilisant de nombreux outils numériques. L’année dernière, elle a décidé d’ajouter la réalité augmentée afin de permettre aux élèves d’innover », explique Julie Noël, conseillère pédagogique au Service national du RÉCIT, domaine des langues, qui a accompagné l’enseignante dans la réalisation du projet ainsi que dans la production des divers tutoriels. « Il fallait d’ailleurs que les éléments augmentés aient une valeur ajoutée pour l’histoire. Puisque le genre littéraire choisi était l’enquête policière, les élèves ont pu ajouter des indices permettant de dénouer celle-ci à travers leur histoire », ajoute-t-elle.
Un des éléments distinctifs de ce projet, selon Julie Noël, est le fait qu’une véritable activité de transfert a été organisée à la fin de l’année scolaire. « Les élèves n’ont pas seulement exposé leur œuvre lors d’une exposition. Ils s’étaient bien préparés à présenter le processus de création aux autres élèves de l’école et à leur famille. Cela leur a permis de démontrer les apprentissages réalisés et de s’exprimer oralement dans un contexte authentique, en ajustant leur vocabulaire en fonction de la personne devant eux. »
Trois phases de réalisation
L’ensemble de la démarche a été documenté. Le tout est disponible sur le site du Service national du RÉCIT, domaine des langues. On y retrouve des vidéos explicatives, des tutoriels et différentes ressources utiles pour celles et ceux qui souhaiteraient reproduire le projet.
1- La préparation : comprendre le travail de l’auteur et de l’illustrateur pour s’inspirer
- Les élèves ont d’abord découvert les caractéristiques et divers styles de bandes dessinées. Ils ont examiné et analysé des couvertures. Ils ont produit, à l’aide du numérique, un personnage asiatique, un personnage haïtien et un personnage québécois.
- Pour se plonger dans le style policier, les élèves ont vécu un cercle de lecture en lisant un roman policier sur Biblius. Au cours de celui-ci, ils ont été encouragés à se questionner sur les stratégies utilisées par l’auteur pour maintenir l’intérêt du lecteur tout au long de l’histoire.
- Ils ont ensuite exploré différents livres qui proposent des éléments complémentaires en réalité augmentée. Ils ont cherché à comprendre l’apport de la réalité augmentée dans le contexte de la lecture.
- Ils ont eu du temps pour explorer les outils numériques mis à leur disposition pour la création de leur bande dessinée (application de création de bande dessinée, outil de dessin, site de diffusion en ligne, etc.).
2- La réalisation : créer une bande dessinée et innover
- Les élèves ont d’abord procédé à un essai d’une case de bande dessinée afin d’identifier leurs points forts et des aspects à améliorer.
- Ils ont ensuite entrepris la scénarisation d’une bande dessinée en utilisant un outil collaboratif. Ils ont choisi un mystère comme thème central et ont généré des idées de péripéties.
- Puis, ils ont déterminé le déroulement général de l’histoire pour établir l’ordre des événements.
- En parallèle, les élèves ont choisi les éléments en réalité augmentée à ajouter.
- Finalement, ils ont créé la bande dessinée au format numérique.
- Tout au long du processus de création, les élèves ont été invités à tenir compte de leur destinataire et à adapter leur travail pour bien répondre aux attentes et aux intérêts de leur public cible (trois versions ont été produites pour les élèves du 1ᵉʳ, du 2ᵉ et du 3ᵉ cycle du primaire).
- Ils ont également enregistré le texte pour permettre à certains lecteurs de l’écouter plutôt que de le lire.
Dans cette vidéo, il est possible de voir le résultat final, tel qu’il a été présenté par les élèves lors de l’exposition.
3- L’intégration : présenter le processus créatif et les bandes dessinées dans le cadre d’une exposition (activité de transfert)
- En préparation de l’exposition, les élèves ont consacré du temps à s’exercer à communiquer oralement. Il ne s’agissait pas seulement de présenter leur création, mais également l’ensemble des étapes par lesquelles ils étaient passés.
- Ils ont pu constater que certaines stratégies de communication sont plus efficaces que d’autres selon les destinataires, qu’il s’agisse des élèves des différents cycles du primaire ou des parents.
- Ils ont aussi participé à la planification de l’événement : préparé leur kiosque de présentation, envoyé des invitations, réservé le matériel numérique nécessaire à l’exposition, préparé une démarche pour accéder aux bandes dessinées numériques et aux éléments de réalité augmenté, etc.
Tout au long du projet, des activités connexes ont été proposées aux élèves, dont les Douze travaux d’Astérix en éducation physique, ce qui impliquait la création de parcours ludiques et stimulants, l’exploration du mouvement dans un cours d’art dramatique et la prise de photos jumelée à l’utilisation d’un outil numérique de suppression des arrière-plans en arts plastiques.
Les outils numériques utilisés
Pour en savoir plus sur le projet, visitez https://www.reseaupedagonumerique.ca/mot/realite-augmentee
Le Service national du RÉCIT, domaine des langues tient à ajouter les remerciements suivants :
Tout d’abord, un grand merci à l’extraordinaire enseignante Julie Godin et à ses élèves pour leur créativité et leur esprit d’innovation qui ont été le cœur vibrant de ce projet.
Nous sommes également reconnaissantes envers Pascal Raymond-Bellenchombre et Mihai Florin-Son pour leur talent exceptionnel dans la prise d’images et le montage vidéo. Votre touche magique a su capturer l’essence même du projet.
Un remerciement tout particulier à la directrice de l’école Val-des-Ormes, Marie-Ève Ouellet, ainsi qu’à la coordonnatrice du service des ressources des technologies de l’information du CSSMI, Mélissa Bricault, qui ont grandement facilité la réalisation de ce projet.
Enfin, nous adressons un merci spécial aux conseillères pédagogiques qui ont collaboré, de près ou de loin, au projet : Laury Bédard, du RÉCIT local du CSSMI, Karine Saucier, CP en arts au CSSMI, ainsi que les CP du RÉCIT du domaine des langues, Julie Noël et Sonia Blouin, et du domaine des arts, Audrey Hill-Lavoie.