Quelle aventure, la mise en oeuvre des mesures de santé publique dans le contexte de la COVID-19! Cette semaine, on annonce la réouverture des écoles primaires de manière progressive. Les mesures de sécurité préoccupent le milieu de l’éducation puisque cela transforme les façons de faire. C’est aux parents que revient la décision du retour en classe ou non de leurs enfants d’âge primaire, alors que les élèves du secondaire devront poursuivre à distance jusqu’à la prochain rentrée. Comment envisager le retour en classe dans ces conditions et permettre aux jeunes d’être disposés pour apprendre?
Cette chronique propose des idées pour la maison et des réflexions sur la vie au temps du confinement. N’hésitez pas à participer vous aussi!
Nombreuses et diversifiées ont été les réactions des gens touchés par cette annonce. Chacune des émotions et des réactions que cette annonce a créées est légitime et fait partie d’un processus nécessaire afin de reprendre la vie à l’école et envisager le comment. Oui, vous avez bien lu. Peu importe votre réaction, de peur, de doute ou l’émotion que vous avez eue suite à cette annonce, c’est tout à fait normal. Maintenant, il appartient à chacun de nous, parents et enseignants de l’accueillir pour créer l’espace nécessaire dans notre esprit pour composer avec ces nouvelles contraintes de santé publique.
Dans cette chronique, je vous partage une publication Facebook qui élèvent les échanges actuels sur le retour en classe. L’auteure de cette publication est une enseignante au primaire. Elle propose une vision constructive et bénéfique pour le climat scolaire qui repose entre autre sur le bien-être et l’état d’esprit des adultes responsables des jeunes.
Comment transformer nos craintes pour voir les possibilités et composer avec les contraintes actuelles?
Je vous partage le texte de Mme Sophie Lambert, enseignante au primaire. Elle a rédigé cette publication Facebook en réponse à un texte d’une enseignante qui relevait les contraintes des mesures de santé imposées et les craintes que cela génère face à la réouverture des écoles. Sa réponse est empreinte de positivisme et inspire la créativité et l’ouverture de tous face au contexte. Sachez que les deux enseignantes ont pris le temps d’échanger sur leur différentes perspectives dans le plus grand respect et la plus grande ouverture.
Le texte de Mme Sophie a été légèrement adapté afin qu’il s’adresse à tous les enseignants qui accueilleront leurs élèves le 11 mai prochain. Je vous le partage dans le but de rassurer les parents qui devront prendre leur décision quant au retour en classe de leurs enfants. Ils peuvent ainsi avoir confiance dans la bienveillance et le professionnalisme des enseignants pour créer un contexte pédagogique accueillant pour les jeunes, même dans ces conditions hors du commun.
« Cher enseignant, chère enseignante,
Pas de récréation commune? As-tu pensé aux différentes courses, parcours et jeux sans contact que vous pourriez organiser? Je pense organiser une grande course à obstacles (sans matériel) pour mes élèves. Trois sauts de grenouille, 4 pas à reculons, 2 pas de géants… à vos marques! Partez!
Des dîners en classe, à son bureau? Bien oui, pourquoi ne pas en profiter pour échanger sur nos passions avec eux et apprendre à les connaitre. Je manque parfois de temps pour échanger spontanément avec mes élèves sur leur vie et leur quotidien. Avec les évènements des derniers jours, je pense que ce serait une occasion à saisir.
Pas de cours d’éducation physique? Non, parce que pour des raisons de logistique, les gymnases et les enseignants spécialistes seront mobilisés autrement. Est-ce que ça veut dire que l’on ne peut pas bouger? Mes élèves adorent faire des mathématiques en faisant des mouvements derrière leur bureau. On compte jusqu’à 10 en sautant sur un pied, on compte jusqu’à 20 en faisant des squats.
Ni de cours de musique? Et pourquoi ne pas travailler une chanson tous ensemble? On pourrait même pousser l’audace jusqu’à utiliser les technologies pour partager notre chanson avec les autres classes de l’école. On peut aussi écouter des mélodies. Pourquoi pas une causerie sur nos chansons préférées?
Pas de cours d’arts plastiques? Et si on ajoutait une belle production d’art pour donner de la vie à un beau poème écrit en classe? Ce n’est pas parce que les pots de peinture et les pinceaux ne sont pas accessibles que l’art ne l’est pas.
Lavage des mains en entrant dans l’école. Avant la collation. Après la collation. Avant la récréation. Après la récréation. Avant le dîner. Après le dîner. Avant de (peut-être) sortir après le dîner. En rentrant de la (peut-être) sortie de l’après-dîner. Avant la récréation de l’après-midi. Après la récréation de l’après-midi. Avant de quitter l’école pour la maison. Oui, et tu sais quoi? C’est important. Ce sera la même chose partout. En partant pour l’épicerie, en revenant à la maison, en allant au travail. C’est une excellente habitude à maintenir. C’est une procédure supplémentaire, j’en conviens, mais combien nécessaire. Qu’on le veuille ou non, le virus sera dans nos vies un bon moment. Et même sans le retour à l’école, il faudra se laver les mains. Mieux vaut y accorder du temps et rendre cela agréable et naturel pour que ça devienne automatique pour nos élèves de le faire.
Pas d’accès aux modules de jeux. Au matériel en commun (ballons, jouets de sable …). On peut jouer à la tag en chassant des ombres, on peut danser dans la cour, on peut faire des courses, des défis sportifs et bien plus encore. On apprendra avec nos élèves de nouveaux jeux qui leur permettront de s’amuser tout en respectant les règles. Qui sait, ils reproduiront peut-être ces jeux avec les autres jeunes de leur quartier qui ne viendront pas à l’école? Ce sera bénéfique pour la communauté.
Pas de bibliothèque d’école. Pas de bibliothèque de classe. Pas de livre envoyé à la maison. Non, mais avant tout, le livre c’est une histoire. Pourquoi ne pas inventer des histoires? Pourquoi ne pas lire une histoire aux enfants et leur demander d’échanger? On pourrait discuter de nos lectures, apprécier différents textes.
Distance de deux mètres en tout temps. Donc, pas d’atelier, de rassemblement au tapis, de jeu coopératif … Effectivement, mais ça ne veut pas dire pas de collaboration ou d’échanges. Pourquoi ne pas écrire une histoire collaborative ensemble? On pourrait partager une belle version numérique avec les élèves du préscolaire. Quoi de plus motivant que d’écrire pour un auditoire. Et si on faisait un recueil pour les personnes âgées?
Pas de caresse. Pas de marque d’affection sous forme de câlins. Plus d’affection? Je ne suis pas d’accord. Il y a tellement plus d’une manière d’exprimer son affection. J’aime les câlins, mais les danses rigolotes ont du succès dans ma classe. Les paroles douces ont un impact tout aussi important. Les moments privilégiés et les services à rendre sont autant de sources d’affection qu’on peut encourager et partager avec les élèves.
Plusieurs enfants ne retrouveront pas leur enseignant(e). Maximum de 15 élèves par classe oblige. Ils seront jumelés à un autre titulaire, un spécialiste ou un suppléant. C’est dommage si c’est la modalité privilégiée par ton école. Dans mon cas, mes élèves retrouveront mon duo d’enfer formé avec la plus merveilleuse des stagiaires.
L’école est en continuel changement. On peut choisir d’y retourner à reculons. On peut aussi choisir d’explorer toutes les autres avenues qui s’offrent à nous et être créatifs. Les évènements des dernières semaines ont mis en lumière des tonnes d’initiatives plus créatives les unes que les autres. Au retour en classe, je serai fidèle au poste, souriante, prête à accueillir mes petits loups.
Miss Sophie »
Revenir à l’essentiel avec la réouverture de l’école, ça veut dire plus que jamais de cultiver le goût d’apprendre chez les enfants dans un climat bienveillant. Je ne vous apprends rien de nouveau assurément. Je l’entends depuis des années de la bouche de tellement de grands pédagogues. C’est tout simplement encore plus important que jamais puisque nous sommes humains et c’est humain de se laisser emporter par le stress et plus particulièrement dans le contexte actuel. Plus que jamais, il importe de s’appuyer les uns les autres et d’être solidaires, en mode coéducation équipe-école, école-famille pour le bien-être et l’épanouissement des jeunes.
Prenez soin de vous, ça va bien aller! 🌈
Idées en vrac
Télé-Québec en classe
Cette plateforme soutient les élèves et les parents pour contribuer à maintenir les acquis scolaires et apprendre dans le plaisir. Plusieurs professionnels du milieu de l’éducation y ont contribué, dont notre collaboratrice Judith Cajelais.
Parcours Alloprof
Des circuits d’activités amusantes pour garder les neurones actifs, conçus par l’équipe d’enseignants d’Alloprof. Les activités et les parcours sont conçus pour les élèves du primaire (1re à 6e année) et bientôt, du premier cycle du secondaire (1re et 2e secondaire). On aime!
Yoga en classe
Les capsules récré-yoga sont des outils clé en main pour l’introduction du yoga et de la méditation à même votre classe.