L'École branchée, un organisme à but non lucratif

Apprendre et vivre la citoyenneté à l’école

À l’occasion du plus récent congrès de l’ACFAS, Marjorie Flon, spécialiste en participation citoyenne et publique à l’Institut du Nouveau Monde, a présenté certaines lacunes actuelles en lien avec l’éducation à la démocratie, tout en insistant sur la nécessaire prise en compte de ce sujet dans les écoles.

Publié le :

Classé dans :

Attention! Ce contenu a été mis à jour il y a plus de 3 ans. Il pourrait contenir des liens qui ne fonctionnent plus. N'hésitez pas à nous écrire si vous en trouvez!

Array

À l’occasion du plus récent congrès de l’ACFAS, Marjorie Flon, spécialiste en participation citoyenne et publique à l’Institut du Nouveau Monde, a présenté certaines lacunes actuelles en lien avec l’éducation à la démocratie, tout en insistant sur la nécessaire prise en compte de ce sujet dans les écoles.

La présentation de Marjorie Flon s’est faite au cours du colloque « L’éducation, rempart contre le populisme? », présenté par le Conseil supérieur de l’éducation. Par ce colloque, le Conseil souhaitait entre autres alimenter la réflexion sur le rôle de l’éducation pour préparer les futurs citoyens à affronter les enjeux auxquels ils devront faire face au cours du 21e siècle. (voir texte précédent)

D’entrée de jeu, Mme Flon a tenu à rappeler que seulement 8,4 % de la population mondiale vit dans une démocratie complète (source : EIU 2021) et que, même dans ce contexte, la participation électorale est en déclin, de même que la confiance des populations envers les institutions sociales – et ce partout.

Le message de Mme Flon était clair : « Alors que nous vivons nous-mêmes dans une démocratie, nous devons reconnaître que l’équilibre est fragile. L’éducation à la citoyenneté devient assurément un rempart pour le maintien de la démocratie. Celle-ci repose sur la participation citoyenne ».

Elle a d’ailleurs énuméré certains des bénéfices associés à l’éducation à la démocratie qui ont déjà été documentés :

  • Compréhension plus fine des enjeux et problématiques sociales;
  • Plus grande qualité des décisions;
  • Adhésion accrue aux décisions politiques;
  • Confiance accrue envers les institutions démocratiques (et donc meilleure cohésion sociale);
  • Sentiment d’accomplissement personnel et collectif.

L’éducation à la citoyenneté est insuffisante

L’éducation à la citoyenneté est bel et bien présente dans le Programme de formation de l’école québécoise (PFEQ). Pourtant, selon Mme Flon, il existe de grandes différences entre ce qui est prévu au programme et ce qui est concrètement vécu dans les classes.

« Les enseignants disposent de peu d’outils. L’enseignement se fait de façon parcellaire, n’est pas uniforme et certains volets sont oubliés ou négligés », dit-elle. De même, les activités de citoyenneté active dans les écoles (ex. conseils d’élèves) ne rejoignent qu’une poignée de jeunes puisqu’ils sont offerts sur une base volontaire et souvent en parascolaire.

Mme Flon reconnaît que l’éducation à la citoyenneté peut aussi se passer à la maison. Elle a d’ailleurs mentionné que les projets de démocratie participative qui jumellent école et famille sont ceux qui sont les plus porteurs à son sens.

Les jeunes ont soif d’apprendre

Malgré tout, Mme Flon se fait rassurante. Les jeunes cherchent à comprendre la société et à y prendre leur place. Ils sont conscients de l’importance de s’informer, de débattre et d’agir.

À travers des témoignages recueillis pour la réalisation du balado Nous autres, Mme Flon a constaté que les jeunes « décrochent de la vie démocratique » parce qu’ils ne comprennent pas le fonctionnement des institutions en place. Ainsi, ils délaissent les formes de participation traditionnelles pour explorer de nouvelles et trouver de nouveaux moyens d’influencer la société.

« D’un côté, cela peut sembler positif puisqu’ils ont le désir de s’engager, mais s’ils ne se retrouvent pas dans les véhicules démocratiques actuels, ils n’y seront pas bien représentés ».

Mme Flon croit qu’il faut multiplier les occasions d’éveiller l’intérêt pour la démocratie et la participation citoyenne chez les jeunes. Cela peut simplement être en abordant des enjeux d’actualité avec eux (ex. racisme, immigration, vaccination), en discutant du fonctionnement des institutions démocratiques (ex. dépôt d’un projet de loi). Pour ce faire, les enseignants gagneraient quand même à être mieux outillés.

« La révision du cours ECR (Éthique et culture religieuse) est une opportunité de combler certaines lacunes dans l’enseignement des savoirs nécessaires à l’exercice de la citoyenneté. Pour l’instant, nous ne savons pas dans quel sens cette réforme va aller », a conclu Marjorie Flon.

Vous réalisez des activités d’éducation à la citoyenneté et à la démocratie avec vos élèves? Écrivez-nous! On aimerait en savoir plus sur votre expérience!

À propos de l'auteur

Martine Rioux
Martine Rioux
Martine Rioux est rédactrice et gestionnaire de projets d’éditions numériques. Au fil de ses expériences, elle a développé une solide expertise en lien avec la transformation numérique dans divers secteurs d’activités (éducation, culture, administration publique, etc.). Elle maîtrise les subtilités de l’univers numérique, ses enjeux, ses possibilités et sait les vulgariser en deux clics de souris. Elle est notamment rédactrice en chef des médias de l’École branchée. Son rêve : que chacun ait accès à la technologie et puisse l'utiliser comme outil d’apprentissage et d’ouverture sur le monde.

À lire aussi

Contrer la désinformation en y exposant les enfants

Pour rendre les enfants plus vigilants face à la désinformation, il faut les exposer… à plus de désinformation. Tout en les initiant à des stratégies de base de vérification des faits, précise une étude menée auprès d’enfants âgés seulement de 4 à 7 ans.

Votre coffre à outils pour préparer la Semaine éducation médias

La Semaine éducation médias se déroulera partout au Canada du 21 au 25 octobre. L’École branchée y contribue grâce à différentes ressources pour aider le personnel scolaire à développer la littératie médiatique des jeunes et à aiguiser leur esprit critique face aux médias numériques. Découvrez-les ici!

Comment combattre la désinformation : renouez avec le robot conversationnel de Radio-Canada.ca

Communiqué - La désinformation ne prend pas de répit. Et les Décrypteurs l’ont bien compris! C’est pourquoi l’équipe d’Innovation numérique de Radio-Canada a procédé à une mise à niveau de son robot conversationnel contre la désinformation, axée notamment sur les nouvelles technologies d’intelligence artificielle et les apprentissages liées à la pandémie de COVID-19.

Reproduction de textes et usage de l'intelligence artificielle

Sauf dans les cas où la licence est expressément indiquée, les articles de l'École branchée sont soumis au droit d'auteur. Toute demande de reproduction doit être adressée à l'organisme de gestion des droits Copibec.

Dans son processus éditorial, notre équipe fait appel à des technologies intégrant l'intelligence artificielle pour améliorer les textes, entre autres par la reformulation de passages, la révision linguistique, la traduction et la synthèse des idées. Tous les textes sont révisés par des humains avant leur publication.

Vos commentaires

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur Facebook, Twitter, Instagram ou LinkedIn.

Recevez l'infolettre Hebdo

Recevez l'infolettre Hebdo mardi #Actu et vendredi #DevProf pour ne rien manquer des nouveautés de l'École branchée!


Faites briller vos projets pédagogiques et pratiques gagnantes!

Chaque histoire positive a le potentiel d'inspirer d'autres acteurs de l'éducation à innover pour améliorer la réussite éducative! L'École branchée vous offre ses pages pour faire circuler l'information dans le milieu scolaire, alimenter la veille professionnelle et valoriser les initiatives émanant du terrain. Allez-y, proposez-nous un texte! >