Il y a dix ans, la Commission scolaire Eastern Township faisait le pari audacieux d’équiper tous ses élèves d’ordinateurs portables afin d’augmenter leur performance. L’organisation avait l’un des pires taux de décrochage au Québec. Depuis, il a chuté de 42 % à 22 % alors qu’il grimpait dans le reste de la province.
Le lien de cause à effet entre l’implantation des ordinateurs et la réussite scolaire est difficile à établir. Néanmoins, celle-ci a bonifié le contexte pédagogique, estiment les chercheurs de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et des communications en éducation.
Les chercheurs ont constaté que la technologie avait des impacts positifs sur l’écriture des élèves. « Ils rapportent écrire plus vite, plus et mieux – tant sur le plan du fond que de la forme – et, de surcroît, ils ont plus de plaisir à écrire », notent-ils dans leur rapport (PDF). De nombreuses compétences transversales seraient aussi influencées positivement, comme la créativité, la communication, le travail d’équipe, les méthodes de travail efficaces et le jugement critique.
La motivation des jeunes est aussi accrue. Ce n’est pas étonnant puisque 94 % d’entre eux disent aimer utiliser l’ordinateur à l’école. De plus, 89 % estiment que les technologies leur permettent de mieux apprendre.
Intégrer la technologie en classe pose néanmoins certains défis. Plus de la moitié des enseignants (53 %) souhaitent avoir accès à de meilleurs équipements, particulièrement au primaire. Le temps et la gestion de classe demeurent aussi des défis quotidiens pour 14 % d’entre eux.
Dans leurs recommandations, les chercheurs proposent notamment d’étendre cette expérience à d’autres commissions scolaires « afin de faire du Québec un leader en matière d’innovation par un usage réfléchi et pédagogique des technologies en classe ».