L'École branchée, un organisme à but non lucratif

Dyspraxie : Quand chaque activité quotidienne se transforme en défi

Canada – Si dessiner, écrire, attraper un ballon, faire du vélo, s’habiller, se laver, et même manger, semblent laborieux pour un enfant, la dyspraxie en est peut-être la cause.

Publié le :

Classé dans :

Attention! Ce contenu a été mis à jour il y a plus de 3 ans. Il pourrait contenir des liens qui ne fonctionnent plus. N'hésitez pas à nous écrire si vous en trouvez!

Array

Canada – Si dessiner, écrire, attraper un ballon, faire du vélo, s’habiller, se laver, et même manger, semblent laborieux pour un enfant, la dyspraxie en est peut-être la cause.

La dyspraxie est un trouble de coordination, de planification et de production motrice, selon l’Association québécoise des troubles d’apprentissage (AQETA). Présente dès la naissance, la dyspraxie se caractérise par une immaturité de la région du cerveau qui dirige la séquence de mouvements nécessaire afin d’accomplir un acte moteur.

La dyspraxie n’est pas un trouble d’origine musculaire ni une déficience intellectuelle. Les capacités de compréhension et de raisonnement ne sont aucunement affectées. La personne dyspraxique est capable d’exprimer clairement le but qu’elle veut atteindre et les moyens à prendre pour l’atteindre.

Par exemple, l’enfant est capable de dire : « Je veux attacher mes lacets » et peut même décrire la séquence de mouvements requis pour les attacher. En apparence, l’enfant a l’air de fonctionner tout à fait normalement. C’est pourquoi on parle souvent du « handicap fantôme ».

Concrètement, la dyspraxie est un trouble d’apprentissage relié au « comment faire ». Elle se répercute dans toutes les activités quotidiennes, et ce, dès l’enfance. Par le fait même, l’acquisition de l’autonomie par l’enfant se fait beaucoup plus lentement et tardivement. L’aide des parents et de l’entourage est requise plus longtemps pour éviter que l’enfant dyspraxique se retrouve sans cesse face à des situations d’échec.

La diversité des apprentissages qui se font au cours des premières années de vie représente un réel défi pour les enfants dyspraxiques. Ce défi se transforme souvent en une longue période de stress et d’inquiétude pour l’enfant. Il ne parvient pas à réaliser certaines activités au même rythme que ses pairs et régulièrement, il n’y parvient tout simplement pas.

Types de dyspraxie
Des études estiment qu’environ 10 % des enfants sont dyspraxiques, selon l’AQETA. Ce qui représente entre deux et trois enfants dyspraxiques par classe. Il existe deux types de dyspraxie : dyspraxie orale et dyspraxie motrice.

La dyspraxie orale concerne la coordination des muscles de la langue, des lèvres, de la mâchoire et du palais. La séquence de mouvements articulatoires nécessaires à la transformation des sons en mots se fait difficilement. Ce qui entraîne généralement un retard du langage. Plus précisément, les mots sont mal articulés, le langage n’est pas clair et le débit et l’intensité de la parole sont difficilement contrôlés.

La dyspraxie motrice, quant à elle, touche la coordination des muscles et des articulations du corps. Les séquences de mouvements et de gestes permettant de réaliser un acte moteur sont perturbées.

Difficultés à tous âges
Des difficultés causées par la dyspraxie, principalement la dyspraxie motrice, sont présentes autant à l’âge préscolaire et scolaire qu’à l’âge adulte.

Chez le tout-petit, on observe un retard dans les activités comme se rouler, s’asseoir, se lever et marcher. Tenir son équilibre, courir, sauter, monter et descendre les escaliers, tenir un crayon, manipuler les ustensiles et bricoler sont des actions où il éprouve des difficultés.

Un peu plus tard, à l’âge scolaire, l’enfant dyspraxique rencontre les mêmes difficultés, en plus de celles qui s’ajoutent. Par exemple, il est difficile pour lui d’organiser son sac d’école ou d’attacher ses lacets. Les cours de lecture, d’écriture, de géométrie et d’éducation physique sont particulièrement problématiques.

L’adulte dyspraxique fait aussi face à de nombreux défis quotidiens comme se raser, se maquiller et se coiffer. Accomplir les tâches ménagères pose aussi problème. L’utilisation d’un ouvre-boîte, par exemple, représente tout un casse-tête pour une personne dyspraxique.

Interventions
Une évaluation complète de l’enfant par un neuropsychologue est nécessaire pour diagnostiquer la dyspraxie. Si l’évaluation indique une dyspraxie orale, un plan de rééducation intensif en orthophonie est conseillé. Si l’évaluation correspond à une dyspraxie motrice, un plan de rééducation en ergothérapie est plutôt suggéré.

L’école semble être un milieu particulièrement problématique pour un dyspraxique puisque les parents ne sont pas là pour l’encourager et l’aider. C’est pourquoi il est très important de favoriser l’intégration des enfants dyspraxiques et d’adapter certaines tâches.

Les enseignants et autres intervenants doivent fournir à l’enfant des trucs comme utiliser une règle pour suivre la ligne et ainsi, faciliter la lecture. Tolérer une écriture imparfaite et maximiser le travail fait à l’oral peuvent également aider l’enfant. Dans les cours d’éducation physique comme en mathématiques, il est primordial de séparer en étapes simples ce qu’il faut faire. Allouer un peu plus de temps à l’enfant peut aussi être une bonne solution. L’objectif est de favoriser l’estime de soi.

En complément, Vivre la dyspraxie, le blogue de Sylvie Breton, vice-présidente de l’Association québécoise pour les enfants dyspraxiques (AQED), est riche en conseils. Toutefois, l’AQED, un organisme à but non lucratif qui offre du soutien aux parents, ne possède pas de site web. Pour informations, écrivez à dyspraxieaqed@hotmail.com

Par Marie-Christine Leblanc

À propos de l'auteur

École branchée
École branchée
L'École branchée, organisme à but non lucratif, est votre partenaire de développement professionnel en lien avec la compétence numérique en éducation. Nous croyons que l'éducation doit pouvoir bénéficier des avancées pédagogiques et technologiques actuelles pour mieux répondre aux besoins de plus en plus diversifiés des apprenants et favoriser leur réussite, aujourd'hui et pour toute leur vie. Nous y oeuvrons à travers nos services d'information professionnelle, de formation continue et de création d'outils pédagogiques.

À lire aussi

Les troubles dys, 10 ans après l’introduction des aides technologiques

Dix ans ont passé depuis l'introduction des aides technologiques et force est de constater que la situation a beaucoup changé pour les élèves ayant des troubles d’apprentissage, plus spécifiquement les troubles dys. Dans ce dossier, nous présentons un état des lieux sur les ressources, en plus de donner des exemples de pratiques gagnantes pour les enseignants, les élèves et les parents.

Soutenir l’apprenant ayant un trouble dys : une nouvelle formation du CADRE21

Le CADRE21 offre depuis peu une toute nouvelle formation, Soutenir l'apprenant ayant un trouble dys, qui permettra aux acteurs de l'éducation de se familiariser avec cette dimension relative aux troubles d’apprentissage, afin de mieux soutenir les apprenants lors d’actions concertées dans le cadre scolaire.

Congrès annuel de l’Institut des troubles d’apprentissage – Tout un village…plus que jamais

Le 46e Congrès annuel de l’Institut des troubles d’apprentissage se tiendra du 24 au 26 mars prochain. Dans le cadre de cet événement, plus de 120 conférences seront proposées sur une variété de sujets d’actualité, notamment la résilience, la collaboration et l’inclusion.

Reproduction de textes et usage de l'intelligence artificielle

Sauf dans les cas où la licence est expressément indiquée, les articles de l'École branchée sont soumis au droit d'auteur. Toute demande de reproduction doit être adressée à l'organisme de gestion des droits Copibec.

Dans son processus éditorial, notre équipe fait appel à des technologies intégrant l'intelligence artificielle pour améliorer les textes, entre autres par la reformulation de passages, la révision linguistique, la traduction et la synthèse des idées. Tous les textes sont révisés par des humains avant leur publication.

Vos commentaires

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur Facebook, Twitter, Instagram ou LinkedIn.

Recevez l'infolettre Hebdo

Recevez l'infolettre Hebdo mardi #Actu et vendredi #DevProf pour ne rien manquer des nouveautés de l'École branchée!


Faites briller vos projets pédagogiques et pratiques gagnantes!

Chaque histoire positive a le potentiel d'inspirer d'autres acteurs de l'éducation à innover pour améliorer la réussite éducative! L'École branchée vous offre ses pages pour faire circuler l'information dans le milieu scolaire, alimenter la veille professionnelle et valoriser les initiatives émanant du terrain. Allez-y, proposez-nous un texte! >