« J’adore l’expérience que nous vivons en ce moment. Pour nous, c’était crucial d’aller à la rencontre des jeunes pour les entendre sur leurs usages des technologies et en apprendre plus sur leur dynamique familiale. Nous vivons à l’ère numérique, les écrans sont incontournables pour tous et ils demeureront présents. Nous devons trouver des bonnes pratiques d’usage qui seront saines pour la santé physique et mentale », indique la députée de Rivière-du-Loup–Témiscouata et présidente de la CSESJ, Amélie Dionne.
Dans la semaine du 4 novembre, les députés ont visité une dizaine d’écoles. Ils ont commencé sur la Côte-Nord, à Pessamit et Baie-Comeau. Ils ont ensuite traversé le fleuve pour se rendre en Gaspésie (Cap-Chat et Sainte-Anne-des-Monts). Ils ont terminé la semaine au Bas-Saint-Laurent (Matane, Mont-Joli, Rivière-du-Loup et Saint-Arsène). Des écoles primaires, secondaires, publiques et privées, ont été visitées afin d’avoir une diversité de contexte.
Les jeunes étaient rencontrés par petits groupes pour leur permettre de s’exprimer ouvertement. Ils avaient répondu à un document préparatoire et discuté avec des enseignants dans le but de se préparer. Les échanges entre les députés et les jeunes ont été animés par Thomas Desrosiers, de l’équipe des programmes éducatifs de l’Assemblée nationale du Québec.
« Les jeunes avaient beaucoup de choses à nous dire. Ils ont été très volubiles et nous ont parlé à cœur ouvert. Ils sont conscients des effets pervers de l’usage des technologies. Par contre, leur cellulaire représente un véritable moyen de communication pour eux. Pour plusieurs, c’est un lien social. Il faut prendre cela en considération dans nos réflexions en tant qu’adulte », indique Mme Dionne.
Quelques constats au terme de la semaine
- Les réalités sont très différentes d’un milieu à l’autre (ex. dans les milieux agricoles, les jeunes disent passer beaucoup plus de temps à l’extérieur que sur leurs écrans.).
- Les jeunes sont très présents sur les réseaux sociaux. Ils n’hésitent pas à mentir sur leur âge pour se créer des comptes, souvent avec la permission de leurs parents.
- La majorité ont des règles d’usage des écrans à la maison.
- Néanmoins, ils sont nombreux à déplorer que leurs parents passent trop de temps sur leurs propres écrans (ex. pendant les repas ou activités familiales).
- Les jeunes ont tendance à se tourner vers les écrans dès qu’ils s’ennuient ou n’ont rien de précis à faire.
- Ceux qui sont engagés dans des activités parascolaires ou sportives utilisent moins leur cellulaire.
- Ceux qui ont des passions s’en servent pour enrichir leurs connaissances sur ces sujets, en lisant sur des sites d’information et en écoutant des balados, par exemple.
L’un des aspects qui a le plus surpris la présidente lors de ses échanges avec les jeunes est le fait que ceux-ci ont beaucoup de difficulté à faire la différence entre le vrai et le faux quand ils naviguent sur le Web. « C’est difficile pour eux de séparer le réel du virtuel, d’identifier ce qui n’est pas vrai ou qui est de la mauvaise information. Cela a été mentionné à plusieurs reprises. »
Concernant les habitudes familiales, Mme Dionne souligne qu’elle espère que les travaux de la Commission auront conduit à une « prise de conscience collective » sur les usages des technologies. Par rapport aux usages des technologies à l’école, elle constate que les enseignants savent choisir les bons usages et le « bon dosage ».
Autres témoignages à venir
Les travaux de la Commission se poursuivront jusqu’à la fin de l’hiver 2025. Dans la semaine du 18 novembre, les députés se rendront dans les régions de la Capitale-Nationale (Québec), de Montréal (Châteauguay, Montréal et Westmount) et de l’Outaouais (Gatineau) pour discuter avec d’autres jeunes.
Le 25 novembre, les députés recevront des représentants des entreprises Meta et TikTok à l’Assemblée nationale pour leur poser des questions. D’autres invités seront entendus au début de l’année 2025. « À la lumière des premiers témoignages, nous ressentons le besoin d’approfondir certains sujets, notamment en lien avec la sécurité des jeunes en ligne et l’utilisation de leurs données personnelles ».
Consultation en ligne
Afin de rejoindre un plus grand nombre de personnes, la Commission tient une consultation en ligne jusqu’à la fin janvier 2025. Le formulaire de réponse se personnalise selon les personnes qui répondent. Ainsi, des questions différentes sont posées aux jeunes, aux parents et au personnel éducatif.
Rappelons que le mandat de la CSESJ couvre :
- le temps d’écran chez les jeunes;
- les mesures d’encadrement des écrans, notamment à l’école et sur le Web;
- l’accès aux réseaux sociaux;
- l’utilisation des jeux vidéo;
- la cyberintimidation.
À lire aussi : nos deux premiers comptes-rendu des travaux de la CSESJ : le premier et le deuxième.