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Compte-rendu des travaux de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes

Premiers de nombreux intervenants et groupes attendus, la Fédération des comités de parents du Québec, l’Association Edteq et le Centre pour l’intelligence émotionnelle en ligne (CIEL) ont témoigné jeudi dernier devant la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes, qui débutait à Québec.

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Notre équipe suit attentivement les travaux de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes (CSESJ). En plus d’avoir assisté à la conférence de presse du 12 septembre, nous avons écouté les premiers témoignages, dont nous donnerons un aperçu dans cet article.

Les travaux de la CSESJ permettront aux députés membres de la commission d’entendre une quarantaine d’experts d’ici au 26 septembre. Ceux-ci proviennent de l’éducation, de la santé et des services sociaux, de la sécurité publique, du droit et du numérique.

L’Assemblée nationale du Québec a créé cette commission parlementaire le 6 juin 2024 pour étudier les enjeux liés, entre autres, au temps que les jeunes consacrent aux écrans, aux mesures d’encadrement de ces derniers, notamment à l’école et sur le Web et à la cyberintimidation, y compris le partage de matériel sexuellement explicite.

Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) 

Première personne à se présenter devant la Commission, la présidente de la FCPQ, Mélanie Laviolette, a soutenu que le gouvernement devra être prudent et éviter d’adopter une approche dite « mur à mur », qui risquerait d’être trop étroite, dans le dossier de la gestion des écrans à l’école. « Les décisions qui influencent la vie des élèves doivent respecter les besoins et les particularités des milieux, ainsi que les pouvoirs des conseils d’établissement », a-t-elle dit, rappelant que la réalité peut ne pas être la même dans une toute petite école de la Côte-Nord comparativement à une grande école secondaire de Montréal. 

Elle a également indiqué que, dans une optique d’éducation, il vaudrait mieux privilégier l’éducation numérique et une utilisation saine et éthique des écrans, plutôt que l’interdiction. Elle a mentionné que les parents ont aussi des besoins afin d’être mieux outillés pour accompagner leurs enfants dans l’univers numérique.

Pour en savoir plus sur le point de vue de la FCPQ, on peut consulter ici le mémoire déposé.

Association Edteq

De leur côté, la directrice générale Anny Gagné et le président Shawn Young de l’Association Edteq ont insisté sur le fait que « l’intégration des technologies à l’école présente de nombreux avantages pédagogiques ». Ils ont aussi rappelé que ces usages doivent « être accompagnés d’une approche prudente et équilibrée ». De là, la nécessité de favoriser la formation continue du personnel enseignant. Les deux intervenants ont aussi mentionné que les règles d’encadrement devraient être laissées à la discrétion de chaque établissement scolaire selon sa réalité. 

« L’un des points cruciaux souvent négligés dans les débats sur l’utilisation des outils numériques est que le temps d’écran en classe est probablement un des seuls moments où les jeunes sont exposés au numérique dans un environnement contrôlé et encadré. »

M. Young a fait valoir que le temps d’écran ne devrait pas se compter en minutes, mais bien en fonction des usages faits avec les appareils numériques. Corriger un texte avec un logiciel d’aide à la rédaction, ce n’est pas la même chose que de faire défiler TikTok. « Il y a différents types de temps d’écran. Tout est question de nuance. Manger du “fast-food”, ce n’est pas la même chose que de manger un repas santé, mais ça reste l’acte de manger », a-t-il imagé. Il a rappelé l’importance pour les parents de proposer des activités stimulantes à leurs enfants pour éviter que tout moment d’ennui ne se termine sur un écran.

On peut en apprendre plus sur leur point de vue en consultant le mémoire de l’Association Edteq déposé pour l’occasion

Centre pour l’intelligence émotionnelle en ligne (CIEL)

Emmanuelle Parent, la cofondatrice et directrice générale de l’organisme qui offre des ateliers de prévention aux méfaits des écrans chez les élèves du primaire et du secondaire, a fait un passage remarqué à la Commission. 

Elle a insisté sur le fait qu’« il n’y a pas que les jeunes qui passent leur temps le nez rivé sur leur cellulaire. Les adultes ont une responsabilité quant à la place qu’occupent les écrans dans la vie des enfants et adolescents québécois ». Elle ne s’est d’ailleurs pas gênée pour énumérer des témoignages de jeunes qui déploraient que leurs parents avaient constamment leur téléphone en main.

Il est possible d’en apprendre plus sur le point de vue du CIEL en consultant le mémoire déposé devant la Commission.

Autre témoignage

Un autre témoignage, hors de la commission celui-là, a retenu l’attention. Il s’agit de la sortie du député de Vanier-Les Rivières, Mario Asselin, ancien directeur d’établissement scolaire, bien connu du milieu de l’éducation. 

M. Asselin avait fait parvenir en juillet dernier un mémoire aux membres de la Commission afin de leur transmettre un message clair : 

« L’école d’aujourd’hui reste notre meilleure alliée pour agir sur le temps d’écran. »

Dans le mémoire, il écrit : « Les institutions scolaires (du préscolaire à l’université) peuvent faire une grosse différence dans la vie des jeunes au niveau de l’encadrement des écrans et de l’accès au contenu et il importe plus que jamais de les mettre dans le coup! »

Ses propos ont aussi été rapportés dans le journal Le Devoir : 

« Il faut moins diminuer le temps d’écran chez les jeunes qu’il faut surtout s’occuper MIEUX des écrans dans nos écoles ».

« L’important, c’est de sensibiliser les jeunes au fait qu’il y a des pertes de temps qui doivent être bannies, mais qu’il y a des applications pédagogiques qui doivent, elles, continuer. Les profs ont la formation pour pouvoir distinguer la nuance entre les deux. »

Pour suivre les travaux de la Commission

Accédez à la webdiffusion en direct sur le site de l’Assemblée nationale du Québec.

Consultez la liste des organisations qui témoigneront ainsi que l’horaire sur cette autre page.

  • 16 septembre 2024 14 h à 18 h 50
  • 17 septembre 2024 9 h 45 à 12 h 10 et 15 h 15 à 19 h 20
  • 18 septembre 2024 11 h 15 à 12 h 50
  • 19 septembre 2024 11 h 15 à 12 h 50 et 14 h à 16 h 25
  • 24 septembre 2024 9 h 45 à 12 h 10 et 16 h à 19 h 20
  • 26 septembre 2024 11 h 15 à 19 h 15

Il est également possible de visionner les séances passées sur le site.

À propos de l'auteur

Martine Rioux
Martine Rioux
Martine Rioux est rédactrice et gestionnaire de projets d’éditions numériques. Au fil de ses expériences, elle a développé une solide expertise en lien avec la transformation numérique dans divers secteurs d’activités (éducation, culture, administration publique, etc.). Elle maîtrise les subtilités de l’univers numérique, ses enjeux, ses possibilités et sait les vulgariser en deux clics de souris. Elle est notamment rédactrice en chef des médias de l’École branchée. Son rêve : que chacun ait accès à la technologie et puisse l'utiliser comme outil d’apprentissage et d’ouverture sur le monde.

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