En libérant du temps d’une enseignante pour stimuler l’innovation technologique au sein de son établissement, une directrice d’école du Centre de services scolaire des Bois-Francs a réussi à créer un véritable engouement au sein de la communauté éducative, améliorant le climat scolaire et permettant aux enseignants de gagner en confiance.
En tant que directrice de l’École Sainte-Famille, à Victoriaville, Anne-Marie Couture considère qu’il est nécessaire qu’elle agisse comme facilitatrice dans le déploiement de projets technologiques dans son école. Elle considère en effet qu’au final, ces projets permettent à son école de rayonner dans son milieu, ce qui crée un effet d’entraînement dans tout le Centre de services scolaire des Bois-Francs (CSSBF).
Pour l’année scolaire 2022-2023, elle a fait en sorte qu’une enseignante de son école, Cindy St-Hilaire, puisse être libéré une journée par cycle afin de travailler avec le conseiller RÉCIT au CSS, Sébastien Bergeron (voir autre texte). Cela a été rendu possible grâce à la mesure 15081 du ministère de l’Éducation.
Ensemble, ils ont consacré ce temps à la conception de tutoriels et de scénarios d’apprentissage, que Mme St-Hilaire a pu pour tester dans sa classe, avec ses élèves. Des ajustements ont été faits au besoin, dans une boucle de prototypage, jusqu’à satisfaction des deux concepteurs. Toutes les activités sont maintenant partagées avec la communauté éducative dans ce document Padlet.
« Ce genre de libération se planifie à l’avance. Par exemple, j’ai pu embaucher une suppléante qui se charge de l’enseignement lors de ces journées. Il n’y a pas de surprise pour les élèves. C’est toujours la même personne qui est là quand Mme Cindy est absente. Cela permet d’assurer le suivi de l’enseignement régulier », dit Mme Couture. Des tablettes électroniques ont aussi été mises à disposition de la classe de Mme Cindy en permanence pour s’assurer qu’elles soient toujours disponibles pour réaliser les activités.
Des modalités d’accompagnement variées
L’intégration du développement de la compétence numérique est devenue nécessaire dans les classes. Par contre, ce ne sont pas tous les membres du personnel enseignant qui sont à l’aise et plusieurs se demandent encore par où commencer et comment faire les liens avec le Programme de formation de l’école québécoise. La production des tutoriels permet de répondre à ce besoin.
« Chaque tutoriel est conçu pour être utilisé de façon autonome par les élèves, comme activité régulière ou comme activité d’enrichissement. Les liens avec le programme de formation et la progression des apprentissages sont bien présents, ce qui permet d’orienter les enseignants dans leur planification », fait valoir Sébastien Bergeron.
Par ailleurs, les enseignants ont aussi besoin d’accompagnement individualisé, de sentir que quelqu’un dans leur milieu peut répondre à leurs questions. Ils doivent aussi être en mesure de guider leurs élèves dans la réalisation des activités, sans leur donner les réponses.
Dans son école, Cindy St-Hilaire est rapidement devenu une référence pour ses collègues. Au fur et à mesure qu’elle les soutient, elle constate qu’ils gagnent en confiance et que certains s’entraident maintenant entre eux et veulent aller plus loin dans la mise en place de projets « technos ». Les éducatrices du service de garde lui ont même récemment demandé des conseils. « Je me rends disponible et je prends les gens là où ils sont dans leurs apprentissages », dit l’enseignante.
« Lorsqu’on voit des résultats comme ceux-là, c’est encourageant. C’est bon pour le climat scolaire, les enseignants collaborent, les élèves vivent des projets motivants, l’effet de bouche à oreille est là dans la communauté », s’enthousiasme Mme Couture. « La libération de temps, c’est vraiment la clé et c’est possible d’y arriver », conclut-elle.
Consulter toutes les activités partagées avec la communauté éducative dans ce document Padlet.