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L’école sens dessus dessous : conseils et précautions d’ici la fin de l’année

Désir de contribuer, pression des parents… les raisons sont nombreuses pour pousser les enseignants à continuer d’en faire plus pour leurs élèves, à distance, depuis le début de la crise de la COVID-19. Attention aux écueils et fossés, estime Nellie Brière, consultante en communications numériques et réseaux sociaux.
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Désir de contribuer, pression des parents… les raisons sont nombreuses pour pousser les enseignants à continuer d’en faire plus pour leurs élèves, à distance, depuis le début de la crise de la COVID-19. Attention aux écueils et fossés, estime Nellie Brière, consultante en communications numériques et réseaux sociaux.

Nellie Brière a offert ce midi un « Live » sur Facebook (qu’on peut revoir en différé ici) pour répondre à de nombreuses questions qu’elle a reçu d’enseignants à la recherche de conseils pour enseigner avec le numérique. Elle débute en observant qu’on a vu de nombreux « enseignants faire comme bon leur semble » depuis le début de la crise. En effet, selon son expérience et malgré les indications gouvernementales, plusieurs se sentent obligés de faire quelque chose, poussés notamment par leur désir de contribuer et par la pression des parents.

Quelle plateforme choisir?

Celle qui se spécialise dans l’univers numérique a commencé son intervention en définissant ce qu’est une plateforme de communication en contexte éducatif. Pour elle, c’est très simplement un lieu où on enseigne. C’est une classe. Et qui dit classe dit, comme dans la vraie vie, plusieurs paramètres qui ne devraient pas être du ressort de l’enseignant. Par exemple, elle cite l’accessibilité et la sécurité. « On ne peut entrer dans une vraie classe comme on veut! Le numérique, c’est la même chose. Il doit avoir le même niveau de sécurité. »

Aussi, elle rappelle que le développement d’habiletés numériques et l’intégration de cette culture particulière par les enseignants qui n’y sont pas déjà familiers ne peut se faire en deux semaines.

Parmi les facteurs favorables, elle recommande d’abord que les enseignants puissent disposer d’une personne pour les aider lorsqu’ils font des séances vidéo en grand groupe. Elle-même, pendant son « live », était assistée d’une collègue qui pouvait répondre à différentes questions de l’auditoire et l’assister dans les partages de ressources, par exemple. Ensuite, elle suggère fortement d’utiliser une plateforme de communication soutenue par les services TI de l’établissement. Ainsi, si quelque chose tourne mal, l’enseignant sera en quelque sorte protégé.

À ce sujet, elle est notamment revenue sur le cas de la plateforme Zoom, dont des failles de sécurité ont été révélées. Se rabattre sur les solutions gratuites n’est pas toujours la meilleure chose à faire à son avis puisque le soutien est généralement laissé de côté. De plus, même si la version « entreprise » de Zoom est offerte gratuitement en raison de la pandémie, ce ne sera pas toujours le cas, rappelle-t-elle, et si on ne veut pas payer alors, il faudra recommencer et se réapproprier une autre plateforme. Elle a nommé quelques fois comme alternative intéressante l’application open source Jitsi. Toutefois, elle indique que lorsque plus de 15 personnes sont connectées à la fois, la qualité de la vidéoconférence diminue malheureusement.

Les plateformes de communication adaptées à l’éducation et soutenues par les institutions scolaires sont généralement, au Québec, celles de la suite Google ou Microsoft. Encore là, Nellie Brière reste sur ses gardes face à ces entreprises étrangères. « Elles arrivent, prennent l’argent, font leur profit et repartent ensuite ». Travailler plutôt directement avec des OSBL locaux lorsque possible est quelque chose qui tient à cœur à celle qui ne serait d’ailleurs pas surprise de voir arriver sous peu un « panier bleu » en éducation. Elle travaille d’ailleurs présentement elle-même à la constitution d’un OSBL qui aurait comme mission de former les milieux n’ayant pas les moyens de se payer « de la formation traditionnelle ».

D’ici la fin de l’année, on fait quoi?

S’il n’est pas le temps de se former à la hâte à une multitude d’outils pour finir l’année, puisque les chances sont grandes que les écoles ne rouvrent pas complètement, Nellie Brière croit que les enseignants devraient d’abord tenter de rejoindre individuellement tous les élèves afin de savoir comment ils vont, de garder un contact et de se préparer à leur dire au revoir. Ensuite, ils devraient se limiter à transmettre les informations et les trousses préparées par le ministère ainsi que s’assurer que tous sont au courant de la nouvelle programmation de Télé-Québec. Pour elle, il s’agit à ce moment-ci d’éviter de générer de l’exclusion : « même si 20 élèves sur 23 participent à votre activité en ligne, reste que 3 sont exclus ». De plus, certains élèves peuvent se trouver dans un contexte où les parents sont réticents à l’enseignement numérique, où la culture numérique familiale est faible ou dans tout autre contexte anxiogène limitant les capacités d’apprentissage. Pour elle, il n’y a aucune nouvelle solution qui puisse être réellement viable pour l’ensemble des élèves d’ici la fin de l’année en cours sans creuser de fossés.

Et si le confinement devait se poursuivre? Le plus grand souhait de Nellie Brière est que les institutions investissent dans le soutien à l’enseignement à l’aide du numérique, et dans des appareils et des outils vraiment adaptés. « Si y’a pas de budget, y’a pas de numérique. Et cet argent ne doit pas servir qu’à payer une grande entreprise qui repartira ensuite », conclut-elle.

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En complément, consultez notre article Enseigner à distance en cas de force majeure.

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