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Lors du 33e colloque de l’AQUOPS, l’enseignante Caroline Jodoin-Malo a présenté plusieurs astuces pour faire de sa classe un endroit où les élèves peuvent trouver un sens aux notions apprises. Place à la classe inversée!
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Lors du 33e colloque de l’AQUOPS, l’enseignante Caroline Jodoin-Malo a présenté plusieurs astuces pour faire de sa classe un endroit où les élèves peuvent trouver un sens aux notions apprises. Place à la classe inversée!

Du 31 mars au 2 avril dernier s’est tenu le 33e colloque de l’Association québécoise des utilisateurs de l’ordinateur au primaire-secondaire (AQUOPS), à Québec. Cet article porte sur un atelier qui a été donné à cette occasion.

Pour Caroline Jodoin-Malo, enseignante au Collège Charles-Lemoyne, inverser sa classe a répondu à un désir de changement et à un besoin de renouveau. Si cette vidéo lui a servi d’entrée en matière, elle croit que cette façon d’enseigner ne se limite pas à produire des capsules qui seront écoutées à la maison et qui expliquent la matière (tel qu’on définit parfois le concept de classe inversée). Après expérimentation, elle aborde davantage ce type de pédagogie comme une approche qui devrait permettre aux élèves de découvrir la théorie à leur rythme, à l’extérieur de la classe, et de réserver le temps en présence de leur enseignant à des activités permettant l’intégration de la matière.

Les formes que peut prendre le travail hors classe sont multiples. Parler à un expert, visionner une capsule vidéo, faire une recherche, répondre à un questionnaire sont autant de possibilités. Mais comment faire pour vérifier si les élèves ont fait leurs devoirs? « Ça dépend de ce qu’on leur a demandé », répond-elle simplement. « Le retour systématique est important, il s’agit de trouver notre manière. Par exemple, Kahoot ou une rétroaction à main levée. S’il n’y a pas de rétroaction, les élèves vont bouder les devoirs demandés. »

L’enseignante de sciences a réfléchi à ses intentions pédagogiques (et à certains irritants observés, avouons-le!) avant de faire des essais. « Ce que je souhaitais, c’est que mes élèves s’approprient le protocole du laboratoire, précise-t-elle. Je voulais qu’ils l’aient lu au lieu de leur lire moi-même ». En le rendant disponible une semaine avant le laboratoire, en impliquant les techniciens, en prenant des photos pour chaque étape, les élèves se préparent, ce qu’ils ne faisaient pas auparavant. Elle leur propose aussi de remettre leur rapport sur un support différent. Pourquoi pas un film ou un montage photo?

Plusieurs autres stratégies ont aussi été proposées pour les autres disciplines. En langue, elle réfère au corrigé commenté de Caroline Hétu, une enseignante qui l’a inspirée et qui lui a donné le goût de faire le saut. Elle suggère aussi l’utilisation de Twitter par les élèves afin qu’ils puissent écrire, commenter, répondre. Elle propose également le principe de la collaboration lors de l’écriture et de la correction. Au lieu d’écrire plus, pourquoi ne pas prendre le même texte et l’améliorer constamment? De l’autocorrection, des échanges, des ilots spécialisés en vocabulaire ou en grammaire pourraient-ils amener les élèves plus loin? L’enseignante y croit. « Les outils récoltés lors de ces collaborations pourraient-ils rapporter? Dans la vie de tous les jours, quand sommes-nous pris tout seuls avec un problème? », répond-elle à ses collègues qui argumentent qu’un tel contexte ne peut être reproduit lors des épreuves ministérielles.

En mathématique, elle défie les élèves de faire une recherche sur la suite de Fibonacci au lieu d’assister à une explication détaillée. Elle classe également les exercices en trois catégories : les faciles, les moyens et les difficiles. Pour les premiers, inutile de les corriger quand le solutionnaire est disponible en ligne et qu’on demeure disponible en cas de besoin. Pour les exercices de niveau moyen, elle préconise la collaboration en salle de classe. « La difficulté, en classe inversée, c’est de se promener », précise-t-elle. Quant aux problèmes complexes, mieux vaut les corriger et offrir une rétroaction aux élèves afin de s’assurer de la compréhension.

Pour Caroline Jodoin-Malo, la classe inversée laisse plus de temps au suivi personnalisé, permet davantage d’interaction en plus d’offrir aux élèves d’écouter à leur rythme le contenu théorique. Prendre des vidéos qui existent déjà, valider la compréhension des élèves, inverser à deux avec un(e) collègue, ne pas tout inverser la première année et accepter de ne pas toujours avoir le contrôle sont ses sages conseils qui visent à faciliter la vie à ceux qui souhaitent se lancer.

Pour consulter le site de Caroline Jodoin-Malo, c’est ici :
http://apprendreainverser.e-monsite.com

On peut aussi visionner le support de sa présentation (.pptx) au colloque de l’AQUOPS.

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