Tableau blanc interactif et manuels scolaires numériques vont souvent de pair. Depuis l’annonce du premier ministre du Québec Jean Charest d’équiper chaque classe d’un TBI, un engouement semble gagner les enseignants. Les éditeurs y voient-ils une opportunité de faire évoluer les manuels scolaires?
Il semble que oui. « On ne le sentait pas aussi clairement l’an passé, mais on sent un plus grand intérêt envers ces tableaux de la part des enseignants, confirme Vivianne Chénier chez ERPI. Cette année, ils sont prêts à foncer, mais ils ont besoin de matériel. »
L’arrivée des TBI en classe offre certainement l’occasion aux éditeurs de se commettre dans le domaine du numérique. C’est le cas de Grand DUC qui se préoccupe présentement de bien concevoir les manuels à projeter en classe à l’aide de ces périphériques. « La demande est là et on a focalisé sur cette réalité, affirme Virginie Chatard. Nos premiers pas se font en ce sens. »
Toutefois, en quoi le simple fait de projeter une page de cahier, conçue initialement en format portrait, est attractif pour le TBI, de format paysage? « Il n’est pas suffisant projeter, confirme madame Chatard. Nous travaillons à numériser les cahiers directement au format ActivBoard et Smart. Le visuel est différent et une page de cahier papier devient deux ou trois pages de TBI. Nous offrons également des capsules TBI, en grammaire, pour la collection Clicmots. »
Concevoir du matériel didactique numérique qui exploite tout le potentiel du TBI est probablement le plus grand pari des éditeurs. Même si les activités à projeter son belles et bien pensées, Marie-Josée Lavoie dit avoir besoin de plus d’espace et de temps pour faire manipuler ses élèves. « C’est utopique de croire que tous mes élèves pourront aller chaque jour au TBI ». Si le nombre d’élèves par classe se situe autour de la vingtaine, que font la majorité des élèves pendant qu’un camarade manipule le tableau?
« Mes élèves se lèvent, une fois sur 26, et viennent écrire au tableau sur l’image de leur manuel, observe madame Roberge dans sa classe de 2e cycle. J’aurais pu faire la même chose au tableau vert. » Les maisons d’édition commencent-elles à penser différemment? Il semble que oui. « Même si plusieurs enseignants sont encore en mode “projection”, notre plus grande préoccupation est de se demander ce qu’on peut faire de plus, confie Vivianne Chénier. Le TBI est un endroit où l’élève peut aussi apprendre en manipulant! Il faut qu’on aille plus loin, c’est bien plus qu’un simple projecteur. »
Si la tendance est au TBI, qu’en est-il des technologies portables? Les manuels scolaires numériques sont-ils destinés à prendre également ce virage? Les éditeurs consultés n’en sont pas au même point dans leurs réflexions. Du côté de Grand Duc, on continue de mettre l’accent sur les TBI. « Pour l’instant, nous n’avons pas constaté que les écoles permettaient aux élèves d’avoir en main des tablettes ou des portables. » Chez ERPI, on offre aux élèves du secondaire un accès en ligne à leur manuel approuvé, lequel pourra être visionné à l’aide d’un ordinateur portable ou d’une tablette.