Par Susanne Bergmann
Avez-vous déjà fait pousser des fines herbes avec l’aide de la technologie? C’est le défi qu’a lancé Marie-Claude Simard à ses élèves. L’enseignante de 3e année, de l’école primaire Sainte-Thérèse du Centre de services scolaire des Bois-Francs, à Val-Alain, a développé le projet Des fines herbes… de la technologie à l’assiette qui contenait plusieurs volets, dont un système d’arrosage automatisé.
La technologie fait déjà partie du paysage à l’école primaire Sainte-Thérèse. Tous les élèves à l’école ont accès à des tablettes, la robotique et la programmation sont aussi régulièrement au programme. Il était donc logique que le projet de culture des fines herbes contienne un volet techno.
L’enseignante a été accompagnée par le conseiller pédagogique, Sébastien Bergeron, et par deux entrepreneurs de la région dans la réalisation de certaines étapes. Les deux entrepreneurs se sont même déplacés en classe pour témoigner de leur vie entrepreneuriale et de leurs défis.
Du prototypage au système automatisé
Le projet de Mme Simard s’est déployé en plusieurs volets, si bien qu’il a duré presque 6 mois. Concernant plus spécifiquement le volet technologique, les élèves ont commencé leur réflexion en janvier, ont fait des recherches, développé des prototypes, analysé des systèmes d’arrosage automatisés et finalement fait le choix d’utiliser Micro: bit pour réaliser leur système.
L’enseignante voulait que les enfants puissent bâtir et construire leur propre système d’arrosage. Évidemment, le projet était jumelé à d’autres apprentissages, notamment en sciences. Ainsi, les élèves ont d’abord élaboré un système d’arrosage manuel pour les fines herbes, puis un deuxième permettant de les arroser automatiquement. Ensuite, ils ont pu comparer les deux systèmes. « Un tel projet encourage les jeunes à se dépasser et apprendre des nouvelles connaissances et des compétences de vie », dit l’enseignante.
Le système d’arrosage conçu permet d’analyser le taux d’humidité dans le sol et de déclencher l’arrosage en cas de besoin. Il a fallu trouver le bon taux d’humidité et faire en sorte que l’arrosage soit suffisant, sans inonder les plants. De plus, les jeunes devaient prendre en considération qu’ils sont absents de l’école la fin de semaine, mais que les plants ont quand même besoin d’eau à ce moment.
La touche techno
Un des objectifs de Marie-Claude était d’impliquer le plus grand nombre possible d’enfants de l’école dans le projet et les collaborations entre les élèves ont été nombreuses. Au départ, ce sont des élèves de 3e année qui ont pris l’initiative du projet. Puis, des élèves jusqu’en 6e année s’y sont joints.
Chaque élève avait des tâches différentes et adaptées, selon son âge et son niveau scolaire. Aux dires de l’enseignante, « ça sentait bon dans le corridor » puisque les élèves cultivaient des fines herbes, comme le basilic, et cela alimentait leur motivation.
Elle a mentionné que la culture d’un jardin personnel, qui gagne en popularité, n’était pas nécessairement inconnu des jeunes (l’école est également située dans un milieu agricole). Cependant, l’ajout d’un système d’arrosage automatisé, c’est-à-dire la construction et la programmation de celui-ci, donnait une petite touche technologique au projet et, surtout, le distinguait des autres réalisations.
Accomplir de grandes choses soi-même
Selon l’enseignante, la plus grande retombée du projet est sans doute que les élèves ont réalisé ce qu’ils pouvaient accomplir par eux-mêmes. De plus, une belle collaboration avec la municipalité s’est installée.
Marie-Claude croit d’ailleurs que l’esprit entrepreneurial, éveillé par le projet Des fines herbes… de la technologie à l’assiette peut créer des possibilités pédagogiques infinies entre l’école et les entrepreneurs locaux.
Lors de la 24e édition du Défi OSEntreprendre, ce projet a figuré parmi les finalistes pour le Centre-du-Québec et a même fait partie des lauréats locaux du volet scolaire de 2021-2022. Le projet a reçu une aide financière de 3 000 $ qui permettra sa poursuite dans les prochaines années.
Marie-Claude Simard envisage d’acheter une imprimante 3D et de produire des étiquettes d’identification de jardin qui pourraient être vendues dans la communauté. Une idée inspirée d’un projet vécu dans une école de sa région.