Un entretien avec Maude Lamoureux, facilitatrice lors de l’événement CréaCamp du 17 novembre 2017, qui nous parle notamment de la richesse pédagogique derrière le processus de rétroaction.
Maude Lamoureux est conseillère pédagogique au RÉCIT de l’enseignement privé. L’élément qui a déclenché son intérêt pour la rétroaction active provient certainement du temps où elle étudiait à la maîtrise. Je l’ai rencontrée pour en parler à l’occasion du CréaCamp du 17 novembre 2017, à Montréal.
Elle m’a confié, « hors des ondes », avoir dû recommencer pas moins de 17 fois la conclusion de sa thèse. Et, comble de malheur après tant d’efforts, elle a oublié de l’inclure lors de son dépôt final. Heureusement, elle a tout de même obtenu un « A ». Comment cela se fait-il? Ses professeurs avaient en main suffisamment de traces dans ses nombreuses itérations pour savoir que sa conclusion était complète et parfaite. Ceci porte à réflexion.
D’ailleurs, lorsqu’elle enseignait, Maude constatait qu’elle corrigeait trop et qu’elle n’avait pas assez d’impact sur les élèves. C’est ce qui l’a amenée à se poser des questions sur sa pratique, en gardant en tête l’expérience qu’elle avait vécu comme étudiante à la maîtrise.
Évaluer mieux, évaluer moins
À yeux de Maude, la rétroaction permet d’engager le dialogue avec l’élève pour que celui-ci prenne conscience de ses forces et de ce qu’il peut améliorer. Les plateformes numériques permettent facilement d’offrir de la rétroaction avant et pendant la réalisation des travaux des élèves, les engageant ainsi dans leurs apprentissages. Quand les traces de leur progression sont bien documentées, il devient possible d’évaluer mieux, et d’évaluer moins. Tout cela permet d’appuyer plus facilement son jugement professionnel comme enseignant. Voilà la richesse derrière le processus de rétroaction.
Les 4 commandements de la rétroaction
Dans l’atelier qu’elle a coanimé avec Edith Sabourin de l’Académie Lafontaine lors du CréaCamp du 17 novembre 2017, les participants ont d’abord survolé tout ce qui a un lien avec la rétroaction tout en explorant plusieurs outils. À travers leurs échanges, ils ont défini les 4 commandements de la rétroaction, que Maude vous partage :
- Rapide tout au long de la réalisation
- Efficace
- Gentille (« Honnête sans être méchante »)
- Précise
La rétroaction pour soutenir le droit à l’erreur
Quand on parle de rétroaction, il est difficile de ne pas parler du droit à l’erreur. Lors des discussions, le consensus était sans équivoque : nous avons droit à l’erreur. Une fois cela établi, la question qui suit est : que fait-on après? Sans la prétention d’avoir toutes les réponses, les participants ont conclu que s’ils intègrent le droit à l’erreur dans leur approche pédagogique, ils doivent aussi revoir leur façon d’enseigner et de planifier. En effet, dans ce contexte, l’enseignant(e) doit pouvoir rapidement signifier à l’élève qu’il est dans l’erreur pour lui permettre de se reprendre.
Si ce sujet a piqué votre intérêt, Maude vous propose de continuer à vous renseigner. Elle vous invite surtout à réfléchir sur les façons possibles d’appliquer la rétroaction et le droit à l’erreur dans votre quotidien. Elle vous encourage à débuter une analyse sur votre pratique et à explorer des outils.
Au final, ce sont les élèves qui deviennent de plus en plus responsables de leurs apprentissages. Ils ont par contre besoin de temps : du temps pour s’observer, se remettre en question et apprécier l’apprenant qu’ils sont de façon constructive et juste. La rétroaction, c’est un levier pédagogique puissant!
Notez aussi que cet atelier sera offert à nouveau lors du CréaCamp du 23 février 2018, qui se tiendra à Québec. Bienvenue à tous! Inscription ici.
Quelques applications suggérées :
Ressources :
- Vidéo Critique and feedback: The story of Austin’s butterfly
- Lecture : L’utilité de la technologie pour la rétroaction pédagogique
Pour suivre Maude :
- Site Web du RÉCIT de l’enseignement privé
- F : @recitqc
-
T : @maulamm