Brigitte Léonard, Annie Côté et Sylvain Bérubé utilisent le même outil, mais leurs projets pédagogiques sont différents. Non seulement ils ont créé des activités signifiantes à leur image, mais ils les ont adaptées à l’âge de leurs élèves.
Dans la classe de première année de Brigitte Léonard, il n’y a que deux ordinateurs branchés sur Internet. Les élèves travaillent donc en atelier. À 6 et 7 ans, ils sont en plein apprentissage de l’écriture et de la calligraphie. « Tout ce qui est écrit sur Twitter ou le blogue est préalablement écrit papier-crayon, explique-t-elle. J’insiste beaucoup. Nous avons un cahier d’écriture, c’est là qu’on écrit. »
L’enseignante profite aussi de la souplesse de Twitter pour envoyer des photos aux classes qui les suivent. « Des photos d’objets, de paysages, mais jamais d’élèves. Je me garde une petite gêne là-dessus », nuance-t-elle. Ainsi, elle croque sur le vif une suite logique pour questionner une autre classe ou encore la couverture d’un livre pour partager une bonne lecture. « C’est rendu naturel pour mes élèves, ajoute-t-elle. C’est tellement bien intégré dans la routine de classe qu’ils ont envie de communiquer avec les amis. » Utilise-t-elle Twitter uniquement pour développer leurs compétences en écriture ? Non. En projetant les messages reçus à l’aide de son tableau numérique interactif (TNI), cela enrichit les périodes de lecture.
Si Brigitte Léonard a utilisé Twitter toutes les semaines depuis la rentrée, il en est autrement dans les groupes de Sylvain Bérubé en troisième secondaire. Au cours des deux dernières années, il a animé quelques activités ponctuelles à l’aide de Twitter. Cette année, par exemple, lors d’une tempête d’idées, il a eu recours à Twitpic, une application qui permet d’envoyer des photographies via Twitter. « J’avais écrit une cinquantaine de mots sur mon TBO, mon tableau blanc ordinaire, explique-t-il en souriant. Les élèves ont photographié le tout pour travailler la suite du projet au laboratoire. »
Ses élèves, ceux d’Annie Côté et de Delphine Regnard ont également travaillé en collaboration dans le cadre de la Semaine internationale de la langue française et de la francophonie 2012. « Nous avons rédigé ensemble les consignes pour nos élèves. À l’aide de l’outil Meeting Words, ils ont écrit une histoire en 10 tweets à l’aide de 5 mots venant du Québec et 5 autres venant de la France, raconte-t-il. À la fin de la semaine, nous avons tweeté les meilleures histoires ».
L’an passé, il a aussi invité ses élèves à participer à un ClavEd, une discussion en ligne à laquelle les édutwitters participent le mercredi midi de chaque semaine. À cette occasion, les élèves avaient la chance de s’exprimer sur l’intégration des technologies à l’école. À la suite de son expérience, l’enseignant mentionne l’importance de la préparation. « Quelques jours avant, mes élèves se sont inscrits sur Twitter. Ensemble, on a étudié l’outil. Toutefois, mes élèves ont peu participé, car ils ont eu de la difficulté à suivre la conversation ».
Les groupes d’Annie Côté ont vécu leur expérience Twitter d’une tout autre manière. L’enseignante de français en cinquième secondaire s’est contrainte à vivre son projet de devoirs seulement pour quelques semaines. « Il faut varier les moyens comme il faut varier les types de textes, sinon ce serait lassant à la longue », précise-t-elle.
Elle demande donc de travailler parfois sur de très petites unités de langue et parfois sur des textes de 500 mots. Pour elle, le thème a une grande incidence sur la motivation des élèves. « À mon point de vue, il faut qu’il soit ludique, ajoute-t-elle. Sur Twitter, mes élèves se sont franchement amusés. Le thème doit être assez large aussi pour leur permettre d’être créatifs. » Des exemples? Rendre un hommage à quelqu’un ou à quelque chose, rédiger un horoscope, un fait divers ou encore une fausse citation. Mme Côté se prête également au jeu pour rédiger ses consignes qui comptent, évidemment, 140 caractères.