MONTRÉAL, le 27 août 2015 /CNW Telbec/ – Donner plus de pouvoirs aux enseignants et directeurs d’écoles pour choisir le contenu des cours et la façon d’enseigner, tout en les récompensant ou les sanctionnant selon les résultats, pourrait améliorer les résultats scolaires, selon une Note économique publiée aujourd’hui par l’Institut économique de Montréal (IEDM).
« Lorsqu’on applique conjointement ces principes d’autonomie et de responsabilisation, les élèves obtiennent généralement de meilleures notes, même lorsqu’on prend en compte les différences de niveau de vie », dit Mathieu Bédard, auteur de la publication. « Au Japon par exemple, pays qui trône au sommet du plus récent classement PISA, les enseignants et les directeurs choisissent seuls les politiques d’évaluation des élèves dans 98 % des cas, et le contenu des cours dans 89 % des cas. »
Le succès de cette approche tire en partie son explication du fait que des enseignants plus autonomes dans leur travail sont plus heureux et, par le fait même, plus efficaces. L’autonomie pédagogique permet aussi d’enrichir l’offre et de fournir des modèles alternatifs aux élèves, qui ont des intérêts et aptitudes variés et qui apprennent de différentes façons.
L’étude souligne que le Québec est la province canadienne où l’autonomie pédagogique est la plus élevée, même si elle reste légèrement plus basse que la moyenne des pays de l’OCDE. Le Québec compte non seulement la plus grande proportion d’élèves inscrits dans des écoles privées, qui jouissent d’un bon niveau d’autonomie pédagogique, mais cette plus grande autonomie se retrouve aussi dans les écoles publiques.
En revanche, l’aspect « responsabilisation » pourrait être développé davantage. En effet, les enseignants et directeurs ne subissent pas de conséquences directes si les notes des élèves ou les taux de diplomation sont inférieurs aux autres écoles. Il est quasiment impossible de congédier des enseignants à cause de leur incompétence, et les « bons coups » des enseignants et des directeurs ne sont pas récompensés.
« Il est donc possible d’accroître l’autonomie pédagogique et la responsabilisation au sein des écoles, notamment en s’assurant que les normes minimales imposées par le gouvernement soient suffisamment souples pour permettre différents types de pédagogie », souligne M. Bédard. Celui-ci ajoute que ces normes ne devraient pas imposer de méthode particulière, mais des résultats généraux à obtenir.
« L’expérience internationale démontre que lorsqu’on donne plus d’autonomie aux enseignants et aux directeurs d’écoles, et que ces derniers sont responsabilisés par rapport à ces choix, les performances scolaires s’améliorent », dit Michel Kelly-Gagnon, président et directeur de l’IEDM. « Et comme il s’agit, en plus, de changements qui ne coûteraient rien à l’État, le Québec et le reste du Canada devraient s’inspirer des pays qui ont emprunté cette voie avec succès. »
La Note économique intitulée « Autonomie pédagogique et responsabilisation : une recette pour améliorer les résultats scolaires » est signée par Mathieu Bédard, économiste à l’IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
SOURCE Institut économique de Montréal
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