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Minecraft : ce qu’en pensent les experts (les jeunes!)

Minecraft serait le 3e jeu le plus vendu de tous les temps. Plusieurs enseignants l’utilisent même en classe. Quatre jeunes nous en parlent.

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Minecraft serait le 3e jeu le plus vendu de tous les temps. Plusieurs enseignants l’utilisent même en classe. Quatre jeunes nous en parlent.

Avez-vous entendu parler de Minecraft, ce jeu type « bac à sable » (où l’on construit ce que l’on veut à l’aide de cubes) créé par Markus Persson, le troisième jeu le plus vendu de tous les temps? On le décrit souvent comme un jeu de Lego électronique. On y joue seul ou avec d’autres, sur plusieurs plateformes : appareils mobiles, Xbox ou ordinateur.

Hier, nos collègues de Ludomag en France publiaient justement une entrevue avec un enseignant de technologie qui utilise Minecraft dans ses cours depuis 2 ans. Au Québec aussi, plusieurs enseignants comme François Bourdon l’exploitent à différents niveaux (le magazine Les Débrouillards y a d’ailleurs consacré un reportage en septembre dernier).

Il y a quelque temps, j’avais moi-même installé sur mon iPad Exploration Lite (Android ou iOS), une application gratuite d’initiation à Minecraft. Le jeune Derek et ses soeurs y jouaient avec grand intérêt, mais ils étaient évidemment déçus de la disparition de leurs créations à la fermeture du jeu (contrainte de cette édition). J’ai donc convaincu leurs parents et le père Noël de leur offrir la version mobile complète l’an dernier.

 

Ce qu’en pense les jeunes (en dehors de la classe!)

Le mode de jeu collaboratif a été très populaire dans cette famille pendant les week-ends d’hiver. Les enfants, chacun de leur chambre, pouvaient visiter la partie des autres, voir l’univers créé par leurs frères et soeurs, tenter de découvrir les entrées secrètes des abris, déjouer les pièges. Malgré le terme « collaboratif » dans le nom de ce mode, chacun tentait de s’infiltrer dans l’univers de l’autre afin de lui faire « la guerre », détruisant une partie de sa création. La stratégie était dans l’art de camoufler, alambiquer leur microcosme, installer leurres et guet-apens. Mais il se formait aussi des alliances… et toute une dynamique s’installait.

 

Rebecca, l’architecte/designer

minecraft-chateau-rebecca-01Ce château et son intérieur ont été construits par Rebecca, âgée de 13 ans. Elle étudie au secondaire et a été intéressée par Minecraft pendant trois mois environ. Elle s’est amusée à s’y construire une maison de rêve. Selon Rebecca, Minecraft développe la créativité.

L’intérieur d’une maison de Rebecca

 

Élisabeth, qui a d’autres intérêts

Élisabeth, âgée de 11 ans, a bien sûr participé à ces « collaborations ». Elle s’est amusée pendant un certain temps à construire des maisons. Mais, dit-elle, elle a d’autres occupations, dont « Tout savoir sur les chevaux » en préparation de sa carrière d’éleveur, le bricolage, la cuisine, s’occuper de son chien et discuter de longues heures en ligne avec ses amies.

 

Derek, l’expert véritable

Derek, 9 ans, joue régulièrement, seul la plupart du temps, à forer la planète Minecraft, y construire des univers de plus en plus complexes et y vaincre quantités de monstres grâce à ses armes très perfectionnées. Deux livres lui sont utiles pour améliorer ses performances :

C’est du sérieux!

Selon Derek, « il n’y a pas de logique dans l’univers Minecraft. On peut couper un arbre avec une côtelette de porc! Avec les personnes et les monstres, il y a de la gravité, mais avec les blocs, il n’y en a pas. »

Il nous explique ensuite à sa façon les différents modes :

Le mode pacifique est le plus facile. Il n’y a pas de monstres, il n’est pas nécessaire de « manger » pour garder son énergie. Si on tombe de très haut, nos coeurs (les « vies ») et notre énergie reviennent très rapidement.

Au mode facile, il n’y a pas beaucoup de monstres et ils ne sont pas puissants. On n’a pas besoin de beaucoup de nourriture.

Au mode normal, il y a des monstres moyennement forts et ce n’est pas facile de leur échapper.

Au mode difficile, il y a beaucoup de monstres qui peuvent faire « ultra mal ». Il faut avoir beaucoup de nourriture en réserve car les vies et l’énergie reviennent très lentement.

Dans tous ces modes, on peut ressusciter si on meurt.

Au mode hardcore, on ne peut mourir qu’une fois. Une fois mort, la partie est supprimée instantanément. C’est fini, il faut tout recommencer à zéro.

Il existe aussi un mode ultra hardcore où il faut utiliser des potions ou des pommes dorées qu’on fabrique à partir de cubes et de lingots d’or. Les ligots s’obtiennent en faisant fondre le minerai d’or trouvé sous terre entre les profondeurs y=1 et y=31, localisés sous la « bedrock » (la roche mère, pour nous francophiles).

Le minerai le plus rare est l’émeraude. Il est impossible d’en trouver un sillon tout seul. On doit faire des échanges d’objets avec des villageois qui, eux, détiennent ce minerai encore plus utile que le diamant. Il est plus résistant que tout et on peut s’en servir comme arme.

 

Frédéric, 15 ans

Frédéric, un cousin de la bande, fait de la survie (une autre façon de jouer au jeu) depuis trois ans avec trois de ses amis. Il utilise Minecraft sur Xbox, plus complet que celui sur le iPad. « On y trouve plus de blocs différents et plus de couleurs. Le graphisme est plus beau », explique-t-il.

Dans leur « monde », il y a deux clans et plusieurs « boss » (vilains à combattre). L’ambition de Frédéric et ses amis est de se rendre au Ender-Dragon, l’ennemi ultime, et de le vaincre. Il leur faut pour cela pénétrer dans une dimension spéciale et trouver le portail qui les y mènera, et c’est très long pour y arriver.

 

 

* * *

Apprennent-ils vraiment avec Minecraft?

Quant je demande à ces jeunes usagers s’ils apprennent quelque chose en jouant à Minecraft, ils répondent tous que le jeu développe l’imagination et la créativité. Pourtant, il semble qu’ils y développent quantité d’autres compétences aussi sans même s’en rendre compte…

 

À propos de l'auteur

Ninon Louise Lepage
Ninon Louise Lepage
Ninon Louise LePage est pédagogue et muséologue récemment sortie d’une retraite prématurée pour renaître comme désigner pédagogique. Elle a enseigné à l'Université du Québec à Montréal et à l'Université de Sherbrooke en didactique des sciences, en plus de travailler au Réseau canadien d'information sur le patrimoine comme expert-conseil en muséologie. Elle écrit également pour nos amis français chez Ludomag. Elle invite par ailleurs tous les intéressés à la contacter afin qu’elle parle de vous, vos élèves, votre école et vos expériences particulières en éducation au numérique et à l’informatique.

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