ANNONCE
ANNONCE

Minecraft : ce qu’en pensent les experts (les jeunes!)

Minecraft serait le 3e jeu le plus vendu de tous les temps. Plusieurs enseignants l’utilisent même en classe. Quatre jeunes nous en parlent.
Temps de lecture estimé : 6 minutes
PROPAGER VIA :

Table des matières

ANNONCE

Minecraft serait le 3e jeu le plus vendu de tous les temps. Plusieurs enseignants l’utilisent même en classe. Quatre jeunes nous en parlent.

Avez-vous entendu parler de Minecraft, ce jeu type « bac à sable » (où l’on construit ce que l’on veut à l’aide de cubes) créé par Markus Persson, le troisième jeu le plus vendu de tous les temps? On le décrit souvent comme un jeu de Lego électronique. On y joue seul ou avec d’autres, sur plusieurs plateformes : appareils mobiles, Xbox ou ordinateur.

Hier, nos collègues de Ludomag en France publiaient justement une entrevue avec un enseignant de technologie qui utilise Minecraft dans ses cours depuis 2 ans. Au Québec aussi, plusieurs enseignants comme François Bourdon l’exploitent à différents niveaux (le magazine Les Débrouillards y a d’ailleurs consacré un reportage en septembre dernier).

Il y a quelque temps, j’avais moi-même installé sur mon iPad Exploration Lite (Android ou iOS), une application gratuite d’initiation à Minecraft. Le jeune Derek et ses soeurs y jouaient avec grand intérêt, mais ils étaient évidemment déçus de la disparition de leurs créations à la fermeture du jeu (contrainte de cette édition). J’ai donc convaincu leurs parents et le père Noël de leur offrir la version mobile complète l’an dernier.

 

Ce qu’en pense les jeunes (en dehors de la classe!)

Le mode de jeu collaboratif a été très populaire dans cette famille pendant les week-ends d’hiver. Les enfants, chacun de leur chambre, pouvaient visiter la partie des autres, voir l’univers créé par leurs frères et soeurs, tenter de découvrir les entrées secrètes des abris, déjouer les pièges. Malgré le terme « collaboratif » dans le nom de ce mode, chacun tentait de s’infiltrer dans l’univers de l’autre afin de lui faire « la guerre », détruisant une partie de sa création. La stratégie était dans l’art de camoufler, alambiquer leur microcosme, installer leurres et guet-apens. Mais il se formait aussi des alliances… et toute une dynamique s’installait.

 

Rebecca, l’architecte/designer

minecraft-chateau-rebecca-01Ce château et son intérieur ont été construits par Rebecca, âgée de 13 ans. Elle étudie au secondaire et a été intéressée par Minecraft pendant trois mois environ. Elle s’est amusée à s’y construire une maison de rêve. Selon Rebecca, Minecraft développe la créativité.

L’intérieur d’une maison de Rebecca

 

Élisabeth, qui a d’autres intérêts

Élisabeth, âgée de 11 ans, a bien sûr participé à ces « collaborations ». Elle s’est amusée pendant un certain temps à construire des maisons. Mais, dit-elle, elle a d’autres occupations, dont « Tout savoir sur les chevaux » en préparation de sa carrière d’éleveur, le bricolage, la cuisine, s’occuper de son chien et discuter de longues heures en ligne avec ses amies.

 

Derek, l’expert véritable

Derek, 9 ans, joue régulièrement, seul la plupart du temps, à forer la planète Minecraft, y construire des univers de plus en plus complexes et y vaincre quantités de monstres grâce à ses armes très perfectionnées. Deux livres lui sont utiles pour améliorer ses performances :

C’est du sérieux!

Selon Derek, « il n’y a pas de logique dans l’univers Minecraft. On peut couper un arbre avec une côtelette de porc! Avec les personnes et les monstres, il y a de la gravité, mais avec les blocs, il n’y en a pas. »

Il nous explique ensuite à sa façon les différents modes :

Le mode pacifique est le plus facile. Il n’y a pas de monstres, il n’est pas nécessaire de « manger » pour garder son énergie. Si on tombe de très haut, nos coeurs (les « vies ») et notre énergie reviennent très rapidement.

Au mode facile, il n’y a pas beaucoup de monstres et ils ne sont pas puissants. On n’a pas besoin de beaucoup de nourriture.

Au mode normal, il y a des monstres moyennement forts et ce n’est pas facile de leur échapper.

Au mode difficile, il y a beaucoup de monstres qui peuvent faire « ultra mal ». Il faut avoir beaucoup de nourriture en réserve car les vies et l’énergie reviennent très lentement.

Dans tous ces modes, on peut ressusciter si on meurt.

Au mode hardcore, on ne peut mourir qu’une fois. Une fois mort, la partie est supprimée instantanément. C’est fini, il faut tout recommencer à zéro.

Il existe aussi un mode ultra hardcore où il faut utiliser des potions ou des pommes dorées qu’on fabrique à partir de cubes et de lingots d’or. Les ligots s’obtiennent en faisant fondre le minerai d’or trouvé sous terre entre les profondeurs y=1 et y=31, localisés sous la « bedrock » (la roche mère, pour nous francophiles).

Le minerai le plus rare est l’émeraude. Il est impossible d’en trouver un sillon tout seul. On doit faire des échanges d’objets avec des villageois qui, eux, détiennent ce minerai encore plus utile que le diamant. Il est plus résistant que tout et on peut s’en servir comme arme.

 

Frédéric, 15 ans

Frédéric, un cousin de la bande, fait de la survie (une autre façon de jouer au jeu) depuis trois ans avec trois de ses amis. Il utilise Minecraft sur Xbox, plus complet que celui sur le iPad. « On y trouve plus de blocs différents et plus de couleurs. Le graphisme est plus beau », explique-t-il.

Dans leur « monde », il y a deux clans et plusieurs « boss » (vilains à combattre). L’ambition de Frédéric et ses amis est de se rendre au Ender-Dragon, l’ennemi ultime, et de le vaincre. Il leur faut pour cela pénétrer dans une dimension spéciale et trouver le portail qui les y mènera, et c’est très long pour y arriver.

 

 

* * *

Apprennent-ils vraiment avec Minecraft?

Quant je demande à ces jeunes usagers s’ils apprennent quelque chose en jouant à Minecraft, ils répondent tous que le jeu développe l’imagination et la créativité. Pourtant, il semble qu’ils y développent quantité d’autres compétences aussi sans même s’en rendre compte…

 

À propos de l'auteur(e)
Ça pourrait être vous!
Chaque histoire positive a le potentiel d'inspirer des centaines de personnes à innover pour améliorer la réussite éducative. L'École branchée est VOTRE média! Profitez de ses pages virtuelles pour mettre en valeur vos réalisations tout en alimentant la veille professionnelle de vos collègues, d'ici et d'ailleurs. Allez-y, proposez un texte! >
NOS ANNONCEURS ET PARTENAIRES :
PROPAGER VIA :
À lire aussi
De la mémoire à la réussite : stratégies gagnantes issues de la neuroéducation

Comment savoir si un élève a réellement compris une notion? Pourquoi certains semblent tout oublier après quelques jours? Comment éviter de les surcharger, soutenir leur attention ou mieux les outiller pour étudier? Lors d’une conférence présentée par l’Institut des troubles d’apprentissage, le chercheur en neurosciences Steve Masson a partagé des réponses éclairantes et, surtout, des pistes très concrètes pour aider les enseignants à améliorer la réussite de leurs élèves. Voici ce qu’il faut en retenir.

Lire la suite
Surcharge numérique : reprendre le contrôle de ses outils pour mieux enseigner

Qui n’a jamais ouvert son ordinateur en pensant gagner du temps… pour finir noyé sous les onglets, les notifications et les outils qu’il faut sans cesse apprivoiser ? Pour beaucoup d’enseignants et de formateurs, cette fatigue numérique est bien réelle et mine la créativité autant que l’énergie. Comment reprendre le contrôle et revenir à un usage plus simple, plus fluide — plus humain — du numérique ? Cet article propose des pistes concrètes pour alléger la charge et recentrer la technologie sur l’essentiel.

Lire la suite
Qu’est-ce que le « défilement anxiogène » ?

Derrière le geste banal de faire défiler des flux d’actualités se cache un phénomène nommé le « défilement anxiogène », ou « doomscrolling ». Cette habitude numérique, qui fait l’objet de cet article de La Conversation, décrit notre tendance à plonger dans un flot ininterrompu de nouvelles négatives. Un mot qui éclaire autant nos biais cognitifs que notre rapport aux technologies… et qui nous invite à reprendre le contrôle de notre attention.

Lire la suite
Commentaires, reproduction des textes et usage de l'intelligence artificielle

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur FacebookX, Instagram, Bluesky ou LinkedIn.

Sauf dans les cas où la licence est expressément indiquée, il n’est pas permis de reproduire les articles de l’École branchée. Toute demande de reproduction doit être adressée directement à l’organisme.

Dans son processus éditorial, notre équipe fait appel à des technologies intégrant l’intelligence artificielle pour améliorer les textes, entre autres par la reformulation de passages, la révision linguistique, la traduction et la synthèse des idées. Tous les textes sont révisés par des humains avant leur publication.

Connectez-vous!