« Ce ne sont pas les plateformes qui sont mauvaises en soi. Elles encouragent certains comportements, et c’est à nous, les adultes, de les encadrer en ouvrant le dialogue avec les jeunes », a précisé Yanick Côté lors de sa conférence présentée dans le cadre du colloque annuel de l’ADFO*.
Pour cela, il a insisté sur l’importance de prendre un temps d’arrêt en famille, de discuter ouvertement de l’usage des écrans, d’élaborer un plan adapté à la réalité de chaque enfant — un plan qui dépasse la simple question du temps d’écran — et, surtout, de proposer d’autres types d’activités. « Cela demande du temps, et il faut avancer par étapes, mais c’est nécessaire pour éviter les dérives. »
TikTok, Instagram, Snapchat et YouTube figurent parmi les plateformes les plus prisées, chacune posant ses propres défis. Elles sont utilisées à des fins diverses et de façons variées. Il est essentiel que chaque parent en discute avec son enfant.
La maison, un acteur clé dans la prévention de la cyberintimidation
Un volet important abordé par le conférencier est la prévention de la cyberintimidation. Bien que les écoles prennent cette problématique au sérieux, il a souligné qu’un maillon demeure fragile : le lien entre l’école et la maison. « Dès qu’un jeune ouvre un compte sur les réseaux sociaux, il ouvre une porte publique. C’est comme si le monde avant accès à lui, en fonction des paramètres de confidentialité qu’il choisit, a-t-il expliqué. Et ces comptes ne sont pas scolaires, ils sont personnels. La famille a donc un rôle central à jouer. »
L’intervenant a proposé des pistes d’action claires :
- Apprendre à faire une capture d’écran pour garder une preuve des images ou de conversations déplacées,
- Utiliser les mécanismes de signalement anonyme,
- Adopter une posture bienveillante, mais proactive, en tant que parent.
Il a également rappelé que l’impact de l’intimidation virtuelle est souvent sous-estimé par les jeunes eux-mêmes, autant chez la victime que chez l’intimidateur. Dans ce contexte, cela devient d’autant plus important pour les adultes de souligner la gravité des actions posées et de les prendre au sérieux.
Vers une utilisation plus saine et valorisante
L’atelier a permis de développer une réflexion plus large sur les types de contenus que les jeunes consomment et publient, et même sur les usages que l’on adopte en tant qu’adulte.
Le conférencier a d’ailleurs invité chacun à faire un peu de ménage numérique : contrôler les paramètres que l’on peut sur les différentes plateformes (ex. qui peut me contacter, qui peut voir mon contenu), cacher ou se désabonner des contenus qui suscitent anxiété ou comparaison négative, et privilégier ceux qui nourrissent une passion ou une valeur personnelle.
Finalement, il a recommandé de se poser trois questions simples avant chaque publication :
- Est-ce vrai? (Publier des informations véridiques.)
- Est-ce sensé? (Réfléchir aux conséquences de publier.)
- Est-ce vraiment moi? Est-ce que cela correspond à mes valeurs? (Penser que les écrits restent.)
Loin des interdictions rigides, le message de Yanick Côté se veut responsabilisant : pour mieux vivre en ligne, il faut d’abord se comprendre, se parler… et oser faire des choix.
* La conférence de Yanick Côté était présentée dans le cadre du colloque 2025 de l’ADFO, l’Association des directions et directions adjointes des écoles franco-ontariennes. Organisé sous le thème « Inspirer, influencer, mobiliser », il a rassemblé quelque 350 leaders du réseau scolaire francophone de l’Ontario autour d’une programmation riche en échanges et en réflexions.