Par Martine Rioux
Selon un sondage récent réalisé par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), 86,5 % des enseignant(e)s répondant(e)s souhaitent une refonte de l’évaluation des apprentissages. La majorité des gens rejoints dans le cadre de cette consultation souhaite également plus d’activités de développement professionnel en lien avec le numérique, la révision de la formation initiale et un meilleur soutien à la réalisation de leur tâche.
Les résultats de la consultation ont été dévoilés lors du Colloque pédagogique et professionnel Maîtres de notre profession! de la FSE-CSQ. Celle-ci a été réalisée à l’automne 2022 et au début de l’hiver 2023 et a été menée en deux phases : 6 048 personnes ont répondu à la première et 6 990 à la deuxième. Cela représente une participation d’environ 10 % des membres déclarés par les syndicats de la FSE.
Voici un aperçu des résultats.
Évaluation des apprentissages
- 86,5 % des personnes répondantes du secteur des jeunes souhaitent une refonte de l’évaluation des apprentissages.
- 78,5 %, des répondants pensent que trop de temps de classe est consacré à l’évaluation au détriment du temps d’apprentissage. Ils souhaitent un retour à la priorisation des apprentissages afin de passer moins de temps à évaluer leurs élèves.
- 82,4 % des personnes répondantes appuient la révision du bulletin unique. Des enseignantes et des enseignants de l’éducation préscolaire, du primaire et de l’adaptation scolaire ont été consultés spécifiquement sur ces questions. Ils croient plus particulièrement que le nombre de bulletins par an, les résultats en note et la pondération des étapes doivent être revus.
- 70,9 % des répondants affirment que la modification des attentes par rapport aux exigences du Programme de formation de l’école québécoise (PFEQ) pour répondre aux besoins des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA) est tout simple « irréaliste et irréalisable au quotidien dans leur contexte de groupe-classe ».
- 71,1 % des spécialistes au primaire indiquent à qu’ils ne sont jamais consultés avant l’établissement des plans d’intervention (PI) pour les élèves HDAA. Pourtant, 85,9 % d’entre eux estiment qu’ils devraient participer à la démarche du PI pour mieux soutenir les élèves par la suite.
Contenu des programmes
- 84,4 % des personnes répondantes de l’éducation préscolaire estiment qu’une révision des programmes d’études du primaire pourrait contribuer à une meilleure transition entre l’éducation préscolaire et le primaire (le programme du préscolaire ayant été revu récemment).
- 70 % des titulaires du primaire indiquent que le programme de français devrait être révisé.
- 92,2 % des titulaires du primaire sont favorables à ce que certaines matières puissent être confiées à des spécialistes, notamment les matières Arts plastiques, Éthique et culture religieuse ou Culture et citoyenneté québécoise et Science et technologie.
- 70,6 % des spécialistes au primaire jugent que le temps d’enseignement alloué à leur spécialité ne leur permet pas de couvrir le contenu de leur programme d’études.
Accompagnement et mentorat
- 91,6 % des personnes répondantes de l’éducation préscolaire, titulaires du primaire et spécialistes du primaire sont favorables à l’ajout d’une personne aide à la classe pour leur donner de l’air et les soutenir au quotidien dans l’exécution de tâches non pédagogiques qui ne font pas appel à leurs compétences professionnelles spécifiques.
- 97,1 % sont en accord avec la proposition d’établir une obligation pour les centres de services scolaires d’offrir au nouveau personnel enseignant qui le souhaite le soutien de personnes mentores pour les accompagner.
- 96,7 % des personnes répondantes sont en accord avec la proposition d’obliger les centres de services scolaires à offrir une formation pédagogique de base aux personnes sans formation pédagogique qui enseignent dans le réseau scolaire.
Selon les répondants francophones, les trois enjeux les plus importants pour la rétention du personnel enseignant sont :
- les groupes difficiles (4,5/6);
- la surcharge de travail (4,4/6);
- le manque de soutien et d’accompagnement pour les élèves en difficulté (4/6).
Utilisation pédagogique des outils numériques
- 78,7 % des personnes répondantes indiquent avoir suivi une formation sur l’utilisation pédagogique des outils numériques depuis mars 2020.
- La plupart des personnes répondantes indiquent avoir apprécié la pertinence du contenu des formations (70 %), la qualité de l’offre des formations (66,5 %) et l’accès à des ressources avant et après les formations (61,8 %).
- Moins d’une personne sur trois (28,6 %) indique avoir été satisfaite du temps de libération accordé afin de suivre de la formation sur l’utilisation pédagogique des outils numériques.
- Seules les personnes enseignant à la formation générale des adultes (FGA) sont majoritairement en faveur de l’enseignement à distance (56,9 %).
- 75 % des enseignants de formation générale des adultes pensent que les compétences de base numériques devraient systématiquement faire partie de l’évaluation initiale des nouveaux élèves.
- Si les enseignants sont d’accord avec l’usage du cellulaire en classe dans le cadre d’activités pédagogiques, 92,4 % des répondants au sondage affirment qu’il devrait être interdit le reste du temps.
Formation initiale
- 88,3 % des personnes répondantes sont en accord avec la transformation de la quatrième année du baccalauréat en enseignement en année de résidence pendant laquelle l’étudiante ou l’étudiant enseignerait à temps plein.
- 71,7 % du personnel enseignant du secondaire croit que la formation actuellement offerte au baccalauréat doit être revue.
- Les trois compétences le plus souvent mentionnées comme étant à améliorer sont :
- Gérer le fonctionnement du groupe-classe;
- Évaluer les apprentissages;
- Maîtriser la langue d’enseignement.
- 85,6 % sont en faveur de la proposition de réduire l’importance des exceptions de la langue française dans le test de français obligatoire pour l’obtention du brevet d’enseignement.
- 77,2 % sont en accord avec l’ajout d’un volet portant sur les compétences orales dans ce test de français, étant donné que la tâche enseignante comporte un grand volet oral.
- 83,9 % appuient l’idée que cette épreuve devrait se faire lors de l’admission au baccalauréat ou à la maîtrise (et non à la fin). Les étudiantes et étudiants en échec devraient suivre un cours d’appoint avant de repasser l’examen.
- 71,2 % croient que la réussite de cette épreuve doit demeurer un préalable pour accéder aux stages de prise en charge.
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