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L’identité numérique… Pourquoi et comment en parler?

Au 29e colloque de l’AQUOPS, les enseignants se questionnent sur le concept de l’identité numérique. Comment prévenir les élèves que leur image virtuelle se construit souvent à leur insu sans qu’ils en mesurent les véritables enjeux? Voici le compte-rendu d’un atelier qui a grandement fait réfléchir.

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Au 29e colloque de l’AQUOPS, les enseignants se questionnent sur le concept de l’identité numérique. Comment prévenir les élèves que leur image virtuelle se construit souvent à leur insu sans qu’ils en mesurent les véritables enjeux? Voici le compte-rendu d’un atelier qui a grandement fait réfléchir.

Karine Thonnard, de la Fédération des établissements de l’enseignement privé (FEEP) se passionne pour la question de l’identité numérique. Elle rencontre ponctuellement des groupes de parents pour les informer sur le sujet et répondre à leurs interrogations. « Notre identité sur Internet dépend autant ce que nous faisons que ou de ce que nous disons, affirme-t-elle. On laisse tous des traces volontaires, c’est ce que l’on dit publiquement. On laisse tous des traces involontaires, et cela se produit chaque fois qu’on se branche. Nous devons aussi tous vivre avec les traces héritées des autres, c’est-à-dire ce qu’ils diffusent à notre sujet ».

Saviez-vous que Spokéo, Pipl, 123people et même Google sont autant de services qui permettent de vérifier l’image publique que nous projetons sur la Toile? Saviez-vous que, depuis les 60 dernières secondes, plus de 500 000 commentaires ont été postés sur Facebook et 700 000 vidéos téléchargées sur Youtube (voir Gary Social Media Count)? Saviez-vous que Tagz est une star de la récréation, comme Facebook, et que beaucoup de jeunes de 10 à 14 ans utilisent des photos peu appropriées pour se décrire? Saviez-vous que les jeunes mentent probablement au sujet de leur âge pour s’inscrire (à l’insu de leurs parents) à des sites comme DoYouLookGood? Saviez-vous que Club Penguin peut demander les numéros de carte de crédit?

Les habitudes des 0 à 17 ans doivent être revisitées, car cette clientèle représente au moins 15%  des usagers des médias sociaux. « Et ils n’utilisent pas que des ordinateurs, précise madame Thonnard. Ils possèdent des appareils mobiles. Si l’utilisation des technologies est en croissance exponentielle, l’âge des utilisateurs est en décroissance. »

Or, il s’avère que le jeune public est réticent à entendre un message de prévention. Des vidéos comme Une fois que c’est affiché, c’est permanent ou La cyberintimidation : c’est de la violence sont pourtant à l’image de ce qui se passe chaque semaine dans les écoles secondaires du Québec. « En conférence, plusieurs parents me confient que leurs enfants ne les laissent pas regarder ce qu’ils font sur la Toile, ajoute-t-elle. Pourtant, en agissant ainsi, les parents se trouvent à cautionner des actes qui sont interdits par la Loi. »

Madame Thonnard croit qu’il est inutile de bloquer l’accès à tous ces réseaux quand les jeunes sont bien informés (et c’est même inutile, puisqu’ils sont nombreux à être abonnés au réseau 3G sur leur appareil mobile). Pour que l’éducation aux bons usages devienne un levier plutôt qu’un fardeau, elle suggère d’informer, de faire réfléchir et d’accompagner. Il faut aider les enfants à penser au long terme et leur faire réaliser que ce qu’ils publient aujourd’hui peut leur nuire plus tard. Même si les réglages de confidentialités ne sont pas infaillibles, c’est une bonne idée de leur enseigner comment les régler. Et on n’insistera jamais assez sur l’importance de bien connaître les personnes avec qui ils échangent des informations : les amis des amis de leurs amis sont-ils vraiment des amis?

Mais y a-t-il du « bon » à utiliser les médias sociaux? C’est ce que se demande la coanimatrice de l’atelier, Judith Cantin, responsable du Service local du RÉCIT à la CSSMI. « Éviter la campagne de peur est un défi, soutient-elle. Regarder une vidéochoc n’a pas d’impact à long terme. Les jeunes passent un bon moment, sans plus. »

Elle suggère quelques exemples reliés à l’actualité pour analyser, évaluer, créer et réfléchir sur les médias sociaux. Quel a été le rôle de Twitter dans la libération de l’Égypte? Quel a été le rôle de YouTube dans le succès de Greyson Chance et de l’itinérant à la voix d’or? Avez-vous déjà utilisé la Twittérature ou tenté de relever les Défis Borges en classe? Connaissez-vous l’initiative de Maxime, de Sorel?

Voici d’autres ressources qui ont été évoquées au cours de cet atelier :

Vinz et Lou, le site!

Passeport pour Internet

Une porte grande ouverte

Face aux réseaux sociaux, quel type de parent êtes-vous?

Commons Sense Media (en anglais)

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