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Le projet WOW : une vision du numérique pour tous (bilan de l’année 2022-23)

Depuis le début du projet WOW, qui vise à rassembler des acteurs de la formation générale aux adultes (FGA) afin qu’ils découvrent des outils numériques et partagent des apprentissages, l’École branchée a suivi ses activités. Dans cet article, Karine Jacques, l’orthopédagogue à l’origine du projet, trace le bilan de l’année 2022-2023.
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Table des matières

Par Karine Jacques, orthopédagogue pour l’accompagnement national en FGA-FP
Article orignal paru dans la revue annuelle du RÉCIT FGA (p. 20), reproduit avec la permission de l’auteure

« Nous venons de terminer l’an 2 du Projet WOW. L’an 3 est confirmé et nous allons offrir des accompagnements mensuels aux centres qui ne font pas partie du groupe WOW existant, mais qui veulent le faire à leur façon. C’est tellement un beau mouvement de changement à la FGA! Nous apprenons tous les une des autres, personnellement et professionnellement », confirme Karine Jacques au moment de confirmer la republication de cet article orignal de la revue annuelle du RÉCIT FGA. 

Le portrait de classe pour soutenir le changement vers la réussite  

Forte de son expérience de la première année, l’équipe du Projet WOW a poursuivi son accompagnement et deux nouveaux centres de services se sont joints à l’aventure. Ce sont donc 9 centres de services scolaires qui participent à ce changement de pratique et à ce changement philosophique afin que le numérique soit au service de l’apprentissage et de faire de l’intelligence collective, le chemin pour la réussite de tous les élèves. 

Nous avons toujours les trois mêmes objectifs de départ. Cette année, trois rencontres communes en comodal ont permis à l’ensemble des intervenantes et des intervenants de codévelopper des pratiques pédagogiques et des interventions préventives pour les élèves de la FBC (Formation de base commune). Les rencontres entre enseignantes et enseignants, conseillers pédagogiques disciplinaires, conseillers pédagogiques RÉCIT, ressources SEC (Services éducatifs complémentaires) et ressources SARCA (Services d’accueil, de référence, de conseil et d’accompagnement) ont permis de mieux comprendre les rôles de chacun, mais surtout de mettre en lumière ce qu’ensemble, nous pouvons faire pour soutenir NOS élèves. 

Pour mieux planifier nos interventions, nous avons exploré le portrait de classe. Il s’agit d’un outil de consignation de données évolutif permettant de mieux connaître ses élèves et d’identifier des besoins généraux nécessitant le recours à l’expertise des conseillères ou conseillers pédagogiques et du personnel intervenant en classe. 

Dans l’approche individualisée préconisée à la formation générale des adultes, les intervenantes et les intervenants sont accoutumés à répondre aux besoins spécifiques des adultes-apprenants et de s’adapter à chacun. Un des plus du portrait de classe, c’est qu’il permet d’identifier les besoins communs chez plusieurs élèves. En planification des interventions, ces besoins peuvent donc être travaillés en mini leçons ou encore en sous-groupes. Le recours à des ressources spécialisées telles que les orthopédagogues et des conseillères ou conseillers en orientation peut se faire en classe plutôt qu’en rencontre individuelle à l’extérieur de celle-ci.  

1 portrait de classe composé de 4 portraits à coconstruire 

Aucun gabarit n’a été imposé pour construire l’outil de collecte de données permettant de bâtir les portraits de classe; ce fut plutôt une démarche collective encadrée par la nécessité de mieux connaître les élèves qui habitent les classes selon quatre axes qui a été mise de l’avant. 

  • Le portrait personnel pour faire ressortir les données nominatives des apprenants telles que l’âge, le lieu de résidence, l’arrivée en FGA ainsi que les manifestations pouvant affecter l’apprentissage. 
  • Le portrait technologique est nécessaire pour déterminer les besoins  des élèves au niveau de l’utilisation autonome du numérique. 
  • Le portrait professionnel pour connaître les objectifs professionnels des élèves ou l’absence d’objectifs et les acquis extrascolaires. Cette analyse s’inscrit dans la vision de l’éducation des adultes selon laquelle les acquis se font tout autant en classe qu’à l’extérieur de celle-ci (Politique de l’éducation des adultes et de la formation continue, 2002) et que les acquis influencent la persévérance scolaire et doivent être considérés dans un enseignement efficace (Réunir Réussir, 2016). Ici, l’apport des intervenants des SARCA et des SEC est indéniable et permet à l’enseignant de constater que plusieurs actions sont réalisées avant que les apprenants arrivent en classe. 
  • Le portrait disciplinaire est celui qui a été identifié comme prioritaire pour les enseignants. En communauté de pratique, les différents référentiels d’intervention ont servi d’assises aux réflexions. L’expertise des différentes Équipes-choc SÉC et des conseillers RÉCIT nationaux et régionaux a permis de renouveler les connaissances et d’actualiser les pratiques. Par des activités de dépistage, les besoins prioritaires ont pu être ciblés. Ce portrait permet de suivre les progrès, les besoins, les interventions à prioriser et les ressources à mobiliser.

Le numérique pour répondre aux besoins des élèves

L’analyse en équipe des portraits a mené à l’intégration d’outils numériques en classe en réponse aux besoins des élèves. Les apprenants ont été encouragés à utiliser de façon constante certains outils et à recourir aux fonctions d’aide de ceux-ci. Cela a permis de développer leur autonomie et de travailler l’un des buts de la Formation de base commune, soit de développer l’agir compétent des adultes afin qu’ils incarnent des citoyens actifs et autonomes en société (MELS, 2007).  

Pour que tout cela prenne forme, il est impératif que les intervenants croient au potentiel des apprenants et des outils numériques. Certains mythes doivent être déconstruits comme l’idée que les outils numériques sont de la triche ou rendent les gens paresseux (Lachance et Demers, 2022) ou encore que la technologie alourdit la gestion de classe. Il faut voir l’intégration du numérique comme une plus-value, il faut voir le potentiel de la technologie pour la réussite de nos élèves et pour leur insertion professionnelle. Comme le dénote le Conseil supérieur de l’éducation dans son Rapport sur l’état et les besoins de l’éducation 2018-2020, la fracture numérique est importante chez les gens moins scolarisés et ces mêmes personnes ont d’importantes difficultés à utiliser le numérique au travail. Nous avons un grand rôle à jouer ici.

Il est aussi impératif d’enseigner explicitement l’utilisation des outils technologiques. Il ne suffit pas de laisser les élèves utiliser leurs outils; l’enseignant doit jouer le rôle de modèle, et ce, peu importe la discipline et l’âge des apprenants (Lafontaine, 2014).

Du Projet WOW vers l’Approche WOW 

À petits pas, on ne recule pas! C’est le leitmotiv du projet WOW. L’analyse de deux groupes de 15 élèves dont l’un des deux a participé au projet WOW et l’autre non, nous a permis de faire ressortir quelques réussites: une diminution de la durée pour un même cours, une diminution de l’absentéisme, une augmentation du nombre de passations d’examens. Un sondage auprès des intervenants des centres participants indique une amélioration au niveau de la collaboration et une meilleure compréhension des rôles de chacun. Le recours aux différents services du RÉCIT est en augmentation dans les centres participants. Rappelons qu’au départ, 7 intervenants sur 10 n’avaient jamais interpellé les CP RÉCIT régionaux et nationaux pour des besoins en lien avec la pédagogie.  

En terminant, le cadre pédagogique connu par les acteurs de la FBC peut aussi s’actualiser en répondant à des besoins communs. La FGA ne doit pas être un calque de l’école secondaire, certes, mais il demeure qu’elle peut être active, inclusive et s’actualiser autour des besoins des élèves qui la fréquentent. 

The English community participation

By Avi Spector, Pedagogical consultant, RÉCIT Adult General Education 

The English community participation in the WOW project is on a much smaller scale than in the French sector, but progress is being made. At the New Horizons Centre (ETSB), there is a conscious effort to promote the use of Google’s Read&Write add-on. From intake to the classroom, the goal is to help all learners and teachers to integrate technology into their learning and teaching respectively. A new tracking system will be put in place in the spring so as to follow individual students and obtain targeted statistics on their progress. 

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site web du projet WOW

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