Quand des enseignantes du Saguenay travaillent ensemble pour développer le sentiment d’appartenance au majestueux fleuve Saint-Laurent, cela donne un projet pédagogique hors du commun soutenu par l’École en réseau (ÉER).
L’École en réseau soutient le développement de divers projets. Ce fut le cas avec Le fleuve aux grandes eaux, du titre du célèbre film d’animation de Frédéric Back. Près d’une demi-douzaine d’enseignantes de la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay se sont associées à Marie-Claude Boily en janvier dernier dans la préparation de ce projet. « Un premier travail conjoint sur la rivière Saguenay avait eu lieu en janvier 2019 », raconte l’enseignante de 5e et 6e années à l’école Fréchette de l’Anse Saint-Jean. « On voulait aller plus loin. On voulait faire connaître le fleuve aux jeunes, à travers le Québec. »
Pour mieux apprivoiser « cette grande artère », Mme Boily a pris soin de contacter Sonia Normandin, agente à l’éducation au Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent. « On travaille dans le même sens avec un projet comme celui-là. Des gens viennent voir les baleines. Si les baleines sont là, c’est qu’il y a des écosystèmes à faire découvrir. » Donc, à faire connaître aux jeunes.
Grâce au financement donné par l’ÉER à sa commission scolaire, l’enseignante saguenayenne a pu être libérée trois jours/semaine pour faire avancer le projet. Débuté en janvier, Le fleuve aux grandes eaux a produit quatre capsules d’environ 45 minutes (COVID-19 oblige, la 5e est en attente!). On y fait notamment la connaissance de M. Jean Cloutier, pilote sur le Saint-Laurent, et on découvre davantage le Parc marin ainsi que ses différents mammifères marins grâce à Mme Normandin. En plus de la production d’une capsule à toutes les deux semaines environ, il y a eu aussi la lecture interactive du conte scientifique Le brunissement des baleines blanches de Boucar Diouf. Viendront aussi se greffer le visionnement, bien sûr, du court métrage de Frédéric Back, un rallye informatique, un débat éthique autour de la question : comment pouvons-nous poursuivre le développement économique du fleuve Saint-Laurent tout en respectant l’environnement? Dans l’échéancier du projet, Marie-Claude Boily et ses collaboratrices donnent également des suggestions pour d’autres activités en lien avec le sujet, dont la découverte de la ressource pédagogique Mon fleuve et moi de la fondation Monique Fitz-Back.
Un soutien de Boucar Diouf
Pour souligner son appréciation face au projet, Boucar Diouf lui-même a envoyé à l’ÉER une vidéo de son cru lors du lancement. Marie-Claude Boily est d’ailleurs reconnaissante à Vincent Gagnon, coordonnateur à l’ÉER, d’avoir réussi à approcher l’équipe de l’humoriste-biologiste pour cette demande toute spéciale. C’est d’ailleurs l’un des rôles de l’ÉER d’apporter son soutien aux profs. Très souvent, « c’est du soutien technique, précise M. Gagnon. On est là pour prendre en note les besoins des profs. On est là aussi pour compiler des courriels, pour en envoyer aux participants. » Pour les présentateurs, « c’est aussi rassurant », selon Mme Normandin, puisque ça leur permet de penser à autre chose que la technique.
Alors, cette appartenance au Saint-Laurent et sa connaissance, elle s’est développée chez les enfants? Pourquoi ne pas leur laisser le mot de la fin à ce sujet!
C’était intéressant, parce que j’ai découvert plein de choses sur le fleuve. Ça me rend fière d’habiter ici!
– Charlie-Rose Capistran, 10 ans, en lien avec les capsules de Mme Sonia Normandin
C’était vraiment le fun, j’ai appris à quoi sert le Parc marin Saguenay-Saint-Laurent et pourquoi il existe.
J’ai mieux connu le métier de pilote sur le Saint-Laurent avec M. Jean Cloutier.”
– Gabrielle Gagnon, 11 ans, en lien avec les capsules de Mme Sonia Normandin et de M. Jean Cloutier
J’ai trouvé ça impressionnant le métier de pilote. Il y a des trucs auxquels on s’attendait pas, surtout le bateau tout glacé qui n’était pas fait pour l’hiver, car il venait d’un autre pays!
– Mattéo Lévesque, 11 ans, en lien avec la capsule de M. Jean Cloutier