Patrick Giroux, professeur à l’UQAC et responsable du Laboratoire, était de passage au Congrès de l’ACFAS au printemps dernier afin de présenter un nouveau jalon des travaux menés par son équipe et lui au sujet des laboratoires créatifs en milieu scolaire. Outre M. Giroux, Nicole Monney, Audrey Pépin, Isabelle Brassard et Vicky Savard, tous de l’UQAC, sont aussi associés aux travaux.
Au cours des dernières années, l’équipe du Laboratoire de formation et de recherche sur la littératie numérique à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) s’est intéressé à l’implantation des laboratoires créatifs dans les écoles. Après avoir dressé un état des lieux et produit un guide d’implantation, l’équipe jette maintenant un regard sur les obstacles à surmonter.
C’est dans le cadre d’un projet de recherche financé par le ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) que l’équipe du Laboratoire a pu réaliser ses travaux. Nous en avons déjà parlé dans le fil d’actualité de l’École branchée. Retrouvez tous les liens à la fin de cet article.
Depuis la fin des années 2010, le MEQ a clairement indiqué qu’il croyait au potentiel des labos créatifs en milieu scolaire. De fait, les recherches réalisées concluent que ceux-ci permettent aux enseignantes et enseignants de faire appel à une variété d’approches pédagogiques (travail en équipe, apprentissage par projet, pensée design, autoapprentissage assisté, découverte guidée, etc.). Ils permettent aussi le développement de nombreuses compétences, tant disciplinaires que numériques et transversales.
Néanmoins, plusieurs constats témoignent aussi du défi que l’implantation des laboratoires créatifs représentent pour les établissements scolaires. Dans les recherches réalisées jusqu’à maintenant, on apprend notamment que les enseignants ont de la difficulté à établir des liens entre le programme de formation et les apprentissages réalisés ou que le recours à des organismes externes pour de l’accompagnement en classe ne rend pas toujours le milieu autonome.
Les principales embûches
« Il ne fait aucun doute que les laboratoires créatifs offrent un potentiel pour les milieux scolaires. Par contre, il faudra réfléchir aux embûches pour que ceux-ci se démocratisent et deviennent de plus en plus utilisés », fait remarquer Patrick Giroux.
Parmi les principaux défis identifiés par son équipe, on retrouve :
- Répondre au besoin de développement professionnel des enseignants, tout particulièrement en lien avec la compétence numérique (même si les laboratoires ne sont pas nécessairement que numériques).
- Vaincre la crainte de perte de contrôle (possibilités très nombreuses, par où commencer)
- Faciliter le repérage des ancrages dans le Programme de formation, tout en encourageant la créativité pédagogique.
- Formaliser les apprentissages liés aux laboratoires créatifs et les organiser dans une progression (organisation des savoirs selon les niveaux scolaires).
- Outiller les enseignants à évaluer le processus plutôt que le résultat.
- Reconnaître la pertinence de l’interdisciplinarité, surtout au secondaire, et mettre en place des conditions favorables à sa concrétisation (ce sont les projets que les jeunes nomment comme les plus stimulants pour eux à l’école).
- S’adapter à une gestion de classe différente.
Déjà paru dans l’École branchée :
- Laboratoires créatifs dans les écoles québécoises : état des lieux et questionnements
- Le laboratoire créatif expliqué en infographie
- Laboratoires créatifs : Une nouvelle formation du CADRE21
- Le laboratoire créatif à l’école : au-delà des équipements (dossier réservé aux abonnés du magazine)
- Le mouvement « maker » pour apprendre, vivre et partager : le guide maintenant disponible en français