L'École branchée, un organisme à but non lucratif

S’inspirer du monde du sport pour s’entraider à donner de la rétroaction

Plus de 20 % des personnes sur le marché du travail évitent de donner de la rétroaction (aussi appelé de son mot anglais feedback) tellement elles trouvent cette tâche difficile et stressante. Sophie Gadoury, fondatrice du Centre d’entraînement du feedback, propose un modèle simple qui permet de rendre l’exercice plus agréable et efficace pour tous.

Publié le :

Classé dans :

Plus de 20 % des personnes sur le marché du travail évitent de donner de la rétroaction (aussi appelé de son mot anglais feedback) tellement elles trouvent cette tâche difficile et stressante. Pourtant, la rétroaction peut devenir un puissant levier pour créer des synergies d’équipe et amener chacun à se dépasser, toujours dans le respect de l’autre. Sophie Gadoury, fondatrice du Centre d’entraînement du feedback, propose un modèle simple qui permet de rendre l’exercice plus agréable et efficace pour tous.

Mme Gadoury a d’abord terminé des études supérieures en science de la motivation humaine, en étudiant le style de leadership qui soutient les besoins psychologiques en contexte sportif. Elle a par la suite accompagné plusieurs équipes olympiques canadiennes dans l’optimisation de leur développement et performance dans le contexte des Jeux Olympiques, en les amenant à cultiver l’art de la rétroaction.

« Dans le monde du sport, le feedback fait partie du quotidien. On est continuellement en mode rétroaction. On commente les entraînements, les performances. On discute de ses moins bons coups et on cherche des moyens de s’améliorer. Quand j’ai quitté ce milieu pour rejoindre le monde du travail “hors sport”, j’ai eu un choc. C’était comme s’il fallait être bon du premier coup, tout le temps. Ce n’est pas comme ça qu’on apprend et qu’on se développe », a-t-elle fait valoir lors d’une conférence présentée dans le cadre de l’événement Web à Québec, en mai.

La bonne nouvelle, dit-elle, c’est qu’il est possible de s’entraîner à donner de la rétroaction. « En appliquant un modèle concret pour formuler notre feedback de manière optimale, il est possible de gagner en confiance pour en donner plus fréquemment, de communiquer efficacement pour maintenir une entente optimale au boulot et de contribuer à la réussite de son équipe. » Et la méthode s’applique pour tous!

3 étapes pour une rétroaction réussie

Dans un premier temps, il faut éviter de nommer uniquement ce qui ne va pas ou d’arriver en mode reproche ou confrontation (ex. Tu devais me revenir pour telle chose et tu ne l’as pas fait; J’attends toujours que…). Il faut plutôt arriver en mode solution, en se plaçant dans la posture de l’autre et en offrant son aide. Cela implique donc de se préparer à l’avance et d’adopter une attitude positive. 

« Il faut réussir à mettre en place les conditions pour atteindre l’objectif visé et contribuer soi-même à l’atteinte de celui-ci. Au lieu de dire “Tu ne l’as pas eu”, on dira “Je vais tenter de t’aider à atteindre la cible”. »

En fonction de la méthode du Centre d’entraînement du feedback, voici les 3 étapes à franchir pour réussir une rétroaction : 

1. Identifier au moins deux pistes futures de solution

Avec les deux pistes en tête, il est possible de planifier la discussion.

  • Parfois ça aide de… Un autre truc est de…
  • Une possibilité à laquelle je pense est… Tu pourrais aussi…
  • Peut-être veux-tu essayer de… Ou encore de…

2. Valider que le défi soit optimal

Les pistes de solution doivent être réalistes et réalisables par la personne. Elles doivent contribuer aux chances de succès, tout en représentant un défi pour la personne. 

3. Offrir un choix de piste de solution

La personne doit pouvoir participer à la décision pour s’engager dans la réalisation de la solution identifiée. 

  • Quelle piste a le plus de sens pour toi?
  • Vois-tu une autre possibilité de ton côté?
  • Je t’invite à y mettre du tien et voir ce que tu choisis de faire…

Finalement, il est essentiel d’effectuer un suivi dans un délai qui pourra avoir été convenu en fin de discussion avec la personne. À ce moment, on pourra revenir avec des questions comme Où tu es rendu?, As-tu des bloquants?, Qu’est-ce que je peux faire?.

Par ailleurs, il peut arriver que vous ayez aussi de la difficulté à identifier des pistes de solution. « C’est tout à fait normal que ça arrive. À ce moment, il faut aussi être capable de le dire, tout en démontrant de l’ouverture pour trouver des pistes ensemble ». 

Êtes-vous prêt à vous entraîner?

En complément : 

À propos de l'auteur

Martine Rioux
Martine Rioux
Martine Rioux est rédactrice et gestionnaire de projets d’éditions numériques. Au fil de ses expériences, elle a développé une solide expertise en lien avec la transformation numérique dans divers secteurs d’activités (éducation, culture, administration publique, etc.). Elle maîtrise les subtilités de l’univers numérique, ses enjeux, ses possibilités et sait les vulgariser en deux clics de souris. Elle est notamment rédactrice en chef des médias de l’École branchée. Son rêve : que chacun ait accès à la technologie et puisse l'utiliser comme outil d’apprentissage et d’ouverture sur le monde.

À lire aussi

Apprendre à devenir : une visée louable pour l’éducation?

Dans sa plus récente chronique, notre collaborateur Marius Bourgeoys explore la notion de « devenir » en éducation et insiste sur l'importance de leadership pour guider les élèves et le personnel enseignant dans un monde en évolution rapide. Il utilise la métaphore du Tour de France (système compétitif et standardisé) en opposition au Tour guidé (approche personnalisée et inclusive) pour décrire le système scolaire vers lequel il faudrait tendre.

La gestion du changement : la clé pour réussir la transformation numérique en éducation

Dans le cadre de la 5ᵉ édition de l’événement Ludovia#BE, Ingrid Février, de la firme Convidencia, a présenté la conférence « Transformation numérique : de l’appréhension à l’appropriation ». Elle a abordé les défis de la gestion du changement, en particulier dans le contexte de la transformation numérique en éducation, remettant l’humain au centre du processus.

Des outils pour sensibiliser à la cybersécurité : un atelier engagé

Dans le cadre du Mois de la sensibilisation à la cybersécurité au Canada, Nicole Arsenault, déléguée pédagogique à l’École branchée, a animé une session interactive intitulée « Votre coffre à outils pour sensibiliser à la cybersécurité » pour le Conseil scolaire francophone provincial (CSFP) de la Terre-Neuve-et-Labrador. Retour sur l’activité.

Reproduction de textes et usage de l'intelligence artificielle

Sauf dans les cas où la licence est expressément indiquée, les articles de l'École branchée sont soumis au droit d'auteur. Toute demande de reproduction doit être adressée à l'organisme de gestion des droits Copibec.

Dans son processus éditorial, notre équipe fait appel à des technologies intégrant l'intelligence artificielle pour améliorer les textes, entre autres par la reformulation de passages, la révision linguistique, la traduction et la synthèse des idées. Tous les textes sont révisés par des humains avant leur publication.

Vos commentaires

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur Facebook, Twitter, Instagram ou LinkedIn.

Recevez l'infolettre Hebdo

Recevez l'infolettre Hebdo mardi #Actu et vendredi #DevProf pour ne rien manquer des nouveautés de l'École branchée!


Faites briller vos projets pédagogiques et pratiques gagnantes!

Chaque histoire positive a le potentiel d'inspirer d'autres acteurs de l'éducation à innover pour améliorer la réussite éducative! L'École branchée vous offre ses pages pour faire circuler l'information dans le milieu scolaire, alimenter la veille professionnelle et valoriser les initiatives émanant du terrain. Allez-y, proposez-nous un texte! >