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Comment garder des traces pour augmenter son efficacité professionnelle en enseignement

Comment permettre à chaque élève d’avoir une note finale qui reflète mieux ses connaissances et compétences réelles? En gardant des traces, bien sûr! En voici plus sur le sujet. 

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En tant qu’enseignante au secondaire, Laurie Couture trouvait souvent que les résultats des examens plus traditionnels n’étaient pas cohérents avec les observations qu’elle faisait de ses élèves en classe. Cela vous rappelle quelque chose? Comment permettre à chaque élève d’avoir une note qui reflète mieux ses connaissances et compétences réelles? En gardant des traces, bien sûr! En voici plus sur le sujet. 

Il existe une multitude de manières pour les jeunes de démontrer leurs apprentissages. De plus en plus d’enseignantes et d’enseignants choisissent de garder des traces de toutes ces petites démonstrations. Elles deviennent des preuves des acquis ou des difficultés rencontrées par les élèves et permettent de dresser un portrait global de chacun. Mais faut-il tout corriger et noter? Tout consigner?  Toujours mettre ses élèves en production? « Non! », répond Laurie Couture, conseillère pédagogique à l’École branchée. Elle a expliqué sa réponse lors d’un récent CréaCamp Découverte.

Pour certains enseignants, l’idée de garder des traces des apprentissages des élèves au-delà des examens formatifs et sommatifs peut faire peur, reconnaît Laurie Couture. Elle se fait rassurante. Il existe des façons de s’organiser pour que la collecte de traces soit simple et efficace. Cette manière de faire permet aussi à l’enseignante d’exercer son jugement professionnel quant au cheminement de ses élèves.

Elle raconte que, pour plusieurs, la décision de collecter des traces d’apprentissage est souvent précédée d’une réflexion sur le processus d’évaluation. « Ce fût mon cas lorsque j’enseignais. Je trouvais régulièrement que les résultats des examens plus traditionnels n’étaient pas cohérents avec les observations que j’avais faites en classe. Je voulais permettre à chaque élève d’avoir une note finale qui reflèterait mieux ses connaissances et compétences réelles », dit-elle.

S’organiser

La collecte de traces d’apprentissage demande un peu d’organisation au départ. Par contre, elle fait gagner beaucoup de temps par la suite. « Il s’agit toujours de définir nos intentions pédagogiques et tâches à confier aux élèves pour chacune. Ensuite, on détermine les ressources dont on dispose pour prendre des notes au sujet des traces d’apprentissage des élèves (des appareils numériques, du papier et des crayons, ou autres). Finalement, on organise notre environnement numérique, que ce soit dans Classroom, Teams ou autre, on crée des dossiers par groupe et par élèves, on détermine un code de couleurs pour identifier rapidement les élèves qui ont atteint ou non un objectif », explique la conseillère pédagogique.

Elle propose deux façons de garder des notes : soit en utilisant un tableur (Excel, Feuille de calcul, Numbers) avec des colonnes où l’on inscrit les commentaires, soit en se construisant un formulaire (Formulaires, Forms) auquel l’enseignante répond elle-même et dont les résultats se compilent automatiquement. Un mélange des deux sera aussi pertinent. Dans ce type d’outils, il est aussi possible de joindre des photos ou des capsules audio pour bonifier les commentaires. 

Au fur et à mesure que l’on entre des mentions, le document se construit. En filtrant par nom d’élèves, intentions, couleur ou autres, il est possible d’avoir rapidement un aperçu de l’atteinte des intentions par les élèves, de voir qui a plus de difficulté simplement en observant les couleurs. « Généralement, en un coup d’œil, on est capable de juger de la situation et même d’estimer une note. Bien  sûr, ce dernier point peut représenter un défi au départ, mais n’hésitez pas à en discuter avec des collègues et ayez confiance en votre jugement professionnel. »

La triangulation des apprentissages

Lorsqu’il est question de collecter des traces d’apprentissage, la triangulation est une technique généralement utilisée. Elle permet de faire ressortir des liens entre les différents modes d’expression des élèves et de donner un portrait assez complet de leurs capacités. La triangulation se fait en collectant des productions, des observations et des conversations (les trois éléments du triangle). À ce sujet, consultez l’affiche centrale du numéro de l’hiver 2022-2023 du magazine de l’École branchée. 

1- Observations

L’observation systématique de ce qui se passe tous les jours dans la salle de classe permet d’en savoir davantage sur les élèves, leurs connaissances, leurs habiletés et les stratégies dont ils se servent pour puiser dans leurs connaissances. L’observation permet de voir divers processus cognitifs à l’œuvre.

  • Pendant que vos élèves travaillent, circuler dans la classe pour discuter avec eux, leur demander d’expliquer ce qu’ils font, ce qu’ils ont compris.
  • Demander aux élèves de faire des schémas de concepts sur des surfaces non-permanentes (ils peuvent les prendre en photo et les expliquer à l’enseignant avant de les effacer).

2- Conversations

Les conversations sont des rencontres de courte durée avec un ou une élève ou un petit groupe d’élèves. Elles consistent notamment à écouter et à interroger l’élève afin de lui permettre d’expliquer et d’approfondir ses apprentissages, sa pensée, ses perceptions, etc. Les conversations peuvent aussi être des discussions entre les élèves que vous écoutez.

  • Demander aux élèves d’expliquer un concept et de l’enregistrer.
  • Faites discuter des élèves entre eux sur des thématiques et demandez-leur de s’enregistrer.

Plusieurs outils permettent d’enregistrer les conversations  : 

3- Productions

Les productions peuvent être orales, écrites ou visuelles. Elles représentent une réalisation qui rend observable l’utilisation, en contexte et tout au long d’un processus, des savoirs, savoir-faire et savoir-être de l’élève. Il est possible de faire preuve de créativité dans les tâches confiées aux élèves afin qu’elles soient variées.

  • Demander d’expliquer un concept avec le modèle de Frayer (voir ces exemples de gabarits) : caractéristiques essentielles et non-essentielles, exemples et contre-exemples (bonus : l’explication peut aussi être enregistrée!)
  • Utiliser Edpuzzle (ou YouTube si votre établissement dispose d’un accès à Google Workspace for Education)  pour intégrer des questions à une vidéo. Les élèves doivent absolument visionner jusqu’à la fin pour répondre.

La rediffusion de cette édition du CréaCamp Découverte sera disponible pour les abonnés dans les prochains jours. Le CréaCamp Découverte est une série de formation en ligne, en direct, dont la programmation s’étale sur toute l’année. Les séances qui ont lieu sont enregistrées puis rendues disponibles en rediffusion aux membres. Il est possible de s’inscrire à une séance au choix ou de devenir membre pour l’année, de façon individuelle ou pour toute l’école. Toute l’info est disponible ici. 

Pour aller plus loin : 

  • Laurie Couture peut animer des formations auprès de votre équipe école sur le sujet! Informez-vous des possibilités à partir de cette page.

À propos de l'auteur

Martine Rioux
Martine Rioux
Martine Rioux est rédactrice et gestionnaire de projets d’éditions numériques. Au fil de ses expériences, elle a développé une solide expertise en lien avec la transformation numérique dans divers secteurs d’activités (éducation, culture, administration publique, etc.). Elle maîtrise les subtilités de l’univers numérique, ses enjeux, ses possibilités et sait les vulgariser en deux clics de souris. Elle est notamment rédactrice en chef des médias de l’École branchée. Son rêve : que chacun ait accès à la technologie et puisse l'utiliser comme outil d’apprentissage et d’ouverture sur le monde.

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