ANNONCE
ANNONCE

La pédagogie de « l’obstinage » dans une classe ultratechnologique

L’école secondaire Dalbé-Viau a lancé cette année un programme d’enrichissement des apprentissages informatisé (PEAi). Ce projet ultratechnologique a été présenté dans le cadre du 30e colloque de l’AQUOPS.
Temps de lecture estimé : 4 minutes
PROPAGER VIA :

Table des matières

ANNONCE

L’école secondaire Dalbé-Viau a lancé cette année un programme d’enrichissement des apprentissages informatisé (PEAi). Ce projet ultratechnologique a été présenté dans le cadre du 30e colloque de l’AQUOPS.

La classe du PEAi propose six tableaux blancs interactifs (TBI), utilisés par les élèves uniquement. Chaque équipe de cinq jeunes est attitrée à un tableau et leurs pupitres sont regroupés autour de celui-ci. Bien entendu, chaque élève dispose d’un portable, sous sa responsabilité pour l’année, ainsi que de l’accès à une multitude de logiciels et d’autres outils technologiques. Le bureau de l’enseignant est au centre de la classe. Même s’ils sont au secondaire, les élèves ne changent pas de local. Ce sont plutôt les huit enseignants ayant accepté de participer au programme qui s’y déplacent. Éric Durocher, coordonnateur responsable, rencontre les enseignants de façon hebdomadaire. Son rôle est de les former, leur faire des suggestions d’utilisation de logiciels pour réaliser les tâches, les sensibiliser aux nouvelles approches pédagogiques, etc.

La pédagogie de l’obstination

Selon M. Durocher, on ne peut pas aborder une classe technologique de la même façon qu’une classe traditionnelle. Il faut changer d’approche pédagogique. Au PEAi, on privilégie une approche interactive et collaborative. « J’appelle ça la pédagogie de l’obstination, explique M. Durocher. Les élèves négocient et construisent ensemble, ils doivent pousser leur raisonnement et convaincre les autres, se justifier constamment. En face d’une tâche, ils doivent en arriver à un consensus. » Le rôle de l’enseignant dans cette approche est de susciter les conflits cognitifs pour éviter qu’un leader décide de tout et que les autres n’osent exprimer leur désaccord.

Le volet enrichissement

Cette année, le projet intégrateur est la réalisation d’une émission de radio, en collaboration avec une radio communautaire de Montréal et un groupe d’élèves du primaire. Les élèves doivent réaliser l’émission complète, allant des publicités à la musique d’introduction, en passant par l’animation et le contenu.

Autrement, plusieurs projets interdisciplinaires marquent l’année de ces élèves. Quelques exemples : créer une bande dessinée sur l’Antiquité, activité sur le mois de la nutrition comprenant un sondage et une analyse statistique basée sur les données recueillies, etc.

Afin de ne pas perdre de temps en classe à maîtriser le côté technique des projets et laisser toute la place à la matière, les élèves du PEAi ajoutent à leur agenda deux cours d’informatique par cycle de neuf jours, qui se donnent le matin à 7 h 30. Éric Durocher leur montre alors les notions techniques qui serviront à réaliser les prochaines activités proposées par leurs enseignants. Par exemple, si l’enseignant d’univers social prévoit de faire un montage vidéo, les élèves apprennent d’abord comment le faire et sont ensuite prêts à le réaliser en contexte.

La sélection des élèves

Les élèves qui participent au PEAi ont d’abord été recommandés par les enseignants du primaire. Ensuite, ils ont participé aux tests de sélection qui consistent principalement à les observer en situation de travail d’équipe. En effet, l’admission au programme n’est pas basée sur les connaissances, mais bien sur l’aptitude au travail d’équipe et la motivation.

Le PEAI est un programme sur trois ans. La première année, les élèves vivent une ouverture sur leur milieu, notamment en réalisant des projets avec des écoles primaires de la commission scolaire. La deuxième année, c’est l’ouverture sur la communauté qui sera davantage mise de l’avant, par exemple en faisant la mise à jour du site Web d’un organisme communautaire, en donnant un cours d’informatique aux aînés, etc. Enfin, la troisième et dernière année sera consacrée à l’ouverture sur l’international. D’ailleurs, les élèves organiseront de A à Z un voyage à l’étranger qu’ils pourront réaliser en fin d’année.

L’école secondaire Dalbé-Viau est située dans un milieu défavorisé (niveau 9/10) et bénéficie d’un financement spécial en vertu de la stratégie Agir autrement du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec.

À lire aussi :

La classe la plus techno au pays

TBI : l’importance de la formation

Enseigner avec un TBI? Et puis après?

À propos de l'auteur(e)
Ça pourrait être vous!
Chaque histoire positive a le potentiel d'inspirer des centaines de personnes à innover pour améliorer la réussite éducative. L'École branchée est VOTRE média! Profitez de ses pages virtuelles pour mettre en valeur vos réalisations tout en alimentant la veille professionnelle de vos collègues, d'ici et d'ailleurs. Allez-y, proposez un texte! >
NOS ANNONCEURS ET PARTENAIRES :
PROPAGER VIA :
À lire aussi
Les #Édubrèves – édition du 9 décembre 2025

Voici vos #Édubrèves cette semaine! Au menu : un nouveau partenariat entre L’École branchée et l’AFT-RN pour renforcer la formation numérique en France et en Belgique, des jeunes beaucerons finalistes mondiaux en robotique à Singapour, une application albertaine qui transforme le temps d’écran en apprentissage des STIM, et le projet IA & Toi, à la recherche d’écoles dans la région de Québec. On parle aussi d’éducation aux changements climatiques, d’initiatives environnementales en milieu scolaire, d’un atelier familial sur la littératie financière, et d’un nouveau rapport sur la maternelle en immersion française.

Lire la suite
Pour les jeunes issus de milieux défavorisés, le soutien social a ses limites

Alors que les liens sociaux sont reconnus comme un pilier du bien-être, les jeunes adultes issus de milieux défavorisés doivent souvent composer avec des relations à la fois soutenantes et stressantes. Dans cet article de La Conversation, découvrez comment Jiseul Sophia Ahn et son équipe de l’Université de Montréal analysent, à travers une étude menée sur quatre ans, les effets du stress social, des dynamiques familiales et amoureuses et des difficultés économiques sur le bien-être des jeunes en transition vers l’âge adulte.

Lire la suite
De la mémoire à la réussite : stratégies gagnantes issues de la neuroéducation

Comment savoir si un élève a réellement compris une notion? Pourquoi certains semblent tout oublier après quelques jours? Comment éviter de les surcharger, soutenir leur attention ou mieux les outiller pour étudier? Lors d’une conférence présentée par l’Institut des troubles d’apprentissage, le chercheur en neurosciences Steve Masson a partagé des réponses éclairantes et, surtout, des pistes très concrètes pour aider les enseignants à améliorer la réussite de leurs élèves. Voici ce qu’il faut en retenir.

Lire la suite
Commentaires, reproduction des textes et usage de l'intelligence artificielle

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur FacebookX, Instagram, Bluesky ou LinkedIn.

Sauf dans les cas où la licence est expressément indiquée, il n’est pas permis de reproduire les articles de l’École branchée. Toute demande de reproduction doit être adressée directement à l’organisme.

Dans son processus éditorial, notre équipe fait appel à des technologies intégrant l’intelligence artificielle pour améliorer les textes, entre autres par la reformulation de passages, la révision linguistique, la traduction et la synthèse des idées. Tous les textes sont révisés par des humains avant leur publication.

Connectez-vous!