Au 29e colloque de l’AQUOPS, les informations et réflexions reliées au tableau blanc interactif ne manquent pas. L’atelier de l’enseignante Gisèle Viau a joué à guichet fermé. On y a partagé une quarantaine d’exemples d’intégration pédagogique de cette technologie.
Cent participants ont été invités dans l’univers de la classe de madame Viau. À l’aide de quarante vidéos mettant en vedette ses élèves de niveau primaire, l’enseignante a présenté autant de situations d’apprentissage vécues, au quotidien, avec cet outil qui a révolutionné son enseignement.
« Plus on travaille avec le tableau, plus on a d’idées, dit-elle. C’est comme en cuisine : on peut être très bien équipé, mais ne servir que des plats ordinaires. » Pour continuer la métaphore, elle utilise le tableau blanc interactif à toutes les sauces dans toutes les disciplines.
Il faut dire que madame Viau est une enseignante passionnée qui intègre de manière créative les technologies à son enseignement depuis plusieurs années. Elle réussit à initier ses élèves de 3e cycle à des notions aussi complexes que les droits d’auteur, qu’elle est très soucieuse de respecter. Comment? En les rattachant à des projets concrets comme la diffusion d’une pièce de théâtre qu’ils ont conçue. Elle est un modèle inspirant pour ses collègues qui ont choisi de lui décerner un prix CHAPO.
« Le TBI est un outil bien ordinaire, poursuit-elle. Et il le demeurera si on ne fait pas preuve de créativité. C’est l’enseignant qui est important, car le TBI ne change pas tout.»
Pour chaque situation d’apprentissage qu’elle a projetée, madame Viau a mis au défi les participants de son atelier de passer au vote. L’exemple nécessite-t-il vraiment un TBI? Un tableau vert ou tableau blanc en porcelaine muni d’un projecteur auraient-ils été tout aussi appropriés? Les votes ont été comptabilisés en direct et de manière instantanée à l’aide de la technologie ActiVote.
A-t-on réellement besoin d’un TBI pour écrire le menu de la journée ou pour surligner un texte numérisé? Est-ce vraiment utile pour mesurer un angle ou déménager le groupe complément de phrase? Est-il pertinent pour occuper les élèves lors des récréations passées à l’intérieure? Pourrait-il être utilisé pour un combat de leçons ou pour une partie de « Fais-moi un dessin »? Peut-on s’en servir pour superposer des cartes géographiques de l’occupation du territoire ou pour afficher une bande déroulante pour rappeler un événement spécial? Dans quel contexte devrait-on lancer un vrai dé et mesurer le temps à l’aide d’un vrai chronomètre? Tels sont des exemples sur lesquels les participants ont réfléchi.
Madame Viau a également cité les résultats d’une étude démontrant les effets positifs de l’usage du TBI sur les résultats des élèves. Elle a aussi fait référence à une citation de Marc-André Lalande qui dit « Ce qu’on montre à l’élève, on lui empêche de l’apprendre ». « Les élèves doivent utiliser le TBI, corrobore-t-elle. Ça ne doit surtout pas être un outil d’enseignement magistral. Dans ma classe, les élèves savent comment l’utiliser. Quand il y a une suppléante, je ne suis pas inquiète. »
Que répond l’enseignante au principal argument du coût lié à cette technologie? « C’est cher, oui! Mais on le mérite! »