ANNONCE
L'École branchée, un organisme à but non lucratif
ANNONCE

Contrer la désinformation en y exposant les enfants

Pour rendre les enfants plus vigilants face à la désinformation, il faut les exposer… à plus de désinformation. Tout en les initiant à des stratégies de base de vérification des faits, précise une étude menée auprès d’enfants âgés seulement de 4 à 7 ans.

Publié le :

Classé dans :

Par Pascal Lapointe — Agence Science-Presse (www.sciencepresse.qc.ca)

Le premier réflexe des parents aurait peut-être été d’essayer d’immerger l’enfant dans un environnement validé, composé de sources fiables, afin de le tenir loin des influenceurs qui carburent aux fausses nouvelles. Mais il serait beaucoup plus profitable pour ces parents d’équiper le plus tôt possible leur enfant d’outils qui l’aideront à développer le réflexe d’évaluer les informations avec un regard critique. 

Trois chercheurs américains en psychologie ont soumis 122 enfants à différents tests, dont un qui consistait à leur mettre entre les mains un livre numérique sur les animaux. Celui-ci comportait différentes affirmations, les unes vraies, les autres fausses (comme un zèbre composé de rayures rouges et vertes), mais dans des proportions différentes d’un enfant à l’autre.

Dans un autre test, on leur montrait un extraterrestre à trois yeux, puis une série des mêmes extraterrestres, mais avec des lunettes de soleil leur cachant les yeux. L’enfant se faisait demander si ces extraterrestres avaient toujours trois yeux, mais, avant de répondre, il avait la possibilité d’enlever les lunettes des personnages pour le vérifier. 

Ce que les chercheurs ont constaté, c’est que les enfants qui avaient été soumis à un premier livre composé uniquement de vraies informations étaient moins enclins à vérifier avant de répondre à la question.

« Les enfants peuvent adapter leur niveau de scepticisme en fonction de la qualité de l’information qu’ils ont vue auparavant », affirme l’un des coauteurs, Evan Orticio, dans le communiqué de l’Université de Californie. 

Ce projet s’inscrit dans une série de recherches récentes qui ont révélé que, aux États-Unis par exemple, un tiers des enfants de neuf ans ont déjà utilisé un réseau social. Et que des adolescents ont été confrontés à de la désinformation en santé sur TikTok quelques minutes à peine après avoir créé leur compte. Les empêcher d’être confrontés à des fausses nouvelles serait donc utopique. 

Même des plateformes créées spécifiquement dans le but de les « protéger », comme YouTube Kids, ont été envahies depuis des années par des contenus « toxiques » et de la désinformation. De telles plateformes donneraient donc un faux sentiment de sécurité aux parents : ceux-ci s’imagineraient pouvoir contrôler la qualité de l’environnement numérique auquel seront exposés leurs enfants, alors qu’il serait plus avisé, du moins d’après cette recherche, de commencer très tôt à les aider à développer de bons réflexes. 

L’étude est parue le 10 octobre dans la revue Nature Human Behaviour.

Lien vers l’article original 

https://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2024/10/17/contrer-desinformation-exposant-enfants

À propos de l'auteur

Collaboration spéciale
Collaboration spéciale
L'École branchée diffuse des textes provenant d'acteurs de la communauté éducative. Vous pouvez contribuer vous aussi! Profitez-en pour transmettre vos idées, parler d'un projet pédagogique vécu en classe, etc. Trouvez les détails dans le menu À propos / Soumettre un article.

À lire aussi

Votre coffre à outils pour préparer la Semaine éducation médias

La Semaine éducation médias se déroulera partout au Canada du 21 au 25 octobre. L’École branchée y contribue grâce à différentes ressources pour aider le personnel scolaire à développer la littératie médiatique des jeunes et à aiguiser leur esprit critique face aux médias numériques. Découvrez-les ici!

Comment combattre la désinformation : renouez avec le robot conversationnel de Radio-Canada.ca

Communiqué - La désinformation ne prend pas de répit. Et les Décrypteurs l’ont bien compris! C’est pourquoi l’équipe d’Innovation numérique de Radio-Canada a procédé à une mise à niveau de son robot conversationnel contre la désinformation, axée notamment sur les nouvelles technologies d’intelligence artificielle et les apprentissages liées à la pandémie de COVID-19.

Désinformation et théories du complot : les adolescents plus à risque

Les adolescents sont un peu plus à risque que les adultes de tomber dans les pièges de la désinformation et des messages complotistes, selon un sondage américain paru en août. L'Agence Science-Presse présente les résultats de ce sondage.

Reproduction de textes et usage de l'intelligence artificielle

Sauf dans les cas où la licence est expressément indiquée, les articles de l'École branchée sont soumis au droit d'auteur. Toute demande de reproduction doit être adressée à l'organisme de gestion des droits Copibec.

Dans son processus éditorial, notre équipe fait appel à des technologies intégrant l'intelligence artificielle pour améliorer les textes, entre autres par la reformulation de passages, la révision linguistique, la traduction et la synthèse des idées. Tous les textes sont révisés par des humains avant leur publication.

Vos commentaires

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur Facebook, X, Instagram, Bluesky ou LinkedIn.

Recevez l'infolettre Hebdo

Recevez l'infolettre Hebdo mardi #Actu et vendredi #DevProf pour ne rien manquer des nouveautés de l'École branchée!


Faites briller vos projets pédagogiques et pratiques gagnantes!

Chaque histoire positive a le potentiel d'inspirer d'autres acteurs de l'éducation à innover pour améliorer la réussite éducative! L'École branchée vous offre ses pages pour faire circuler l'information dans le milieu scolaire, alimenter la veille professionnelle et valoriser les initiatives émanant du terrain. Allez-y, proposez-nous un texte! >