Par Marie-Sophie Chavey
Administratrice, L’École branchée
Chris Kennedy est le président et directeur général du district scolaire West Vancouver, en Colombie-Britannique. Lors de son allocution AI in Action: Sparking Classroom Innovations, à l’occasion du dernier Canadian Edtech Leadership Summit, il a exprimé sa vision de comment les écoles peuvent intégrer de nouvelles technologies, comme l’IA générative, de manière positive et utile.
D’abord, il a encouragé les enseignants à commencer par adopter les outils technologiques dans leur vie personnelle, avant de les intégrer en classe pour renforcer l’engagement. En se basant sur ses expériences passées, notamment lors de l’avènement des réseaux sociaux dans les écoles, il a insisté sur l’importance de modéliser l’apprentissage continu tout en restant conscient des risques. Il se rappelle bien, d’ailleurs, les premiers réflexes à l’époque, qui consistaient à tout interdire puisqu’on ne savait pas comment gérer leur déferlement dans les écoles; c’est un peu la même chose que l’on vit avec l’intelligence artificielle (IA) en ce moment dans plusieurs milieux.
Chris Kennedy a par la suite proposé quelques exercices interactifs à son audience, lui faisant expérimenter en direct des outils d’IA générative comme ChatGPT pour obtenir des perspectives personnelles. Par exemple, il a invité les gens à demander à l’IA ce qu’elle pense de l’utilisateur – la fameuse question « Que sais-tu de moi, que j’ignore peut-être moi-même? », très tendance en ce moment.
Comment la Colombie-Britannique aborde-t-elle l’intégration de l’IA générative à l’école?
Chris Kennedy a ensuite expliqué comment les districts scolaires de Colombie-Britannique abordent l’intégration de l’IA générative dans l’éducation. En effet, le ministère de l’Éducation de la province fournit une orientation générale, des directives, tandis que les districts élaborent leurs propres politiques adaptées à leurs écoles. L’approche encourage la personnalisation de l’enseignement avec l’IA, permettant aux enseignants de choisir s’ils souhaitent utiliser ces outils pour soutenir et diversifier l’apprentissage.
Un point fort de cette initiative est la collaboration entre divers acteurs : administration, enseignants, services informatiques et parents, notamment à travers des séances de sensibilisation. Le conférencier souligne l’importance de traiter des questions de biais, de discrimination et d’éthique dans l’utilisation de l’IA en classe, et insiste sur l’approche de « diffusion » plutôt que de « réplication », cherchant à promouvoir des modèles variés d’intégration de l’IA.
Enfin, il a mis l’accent sur la mise en réseau entre districts et avec des réseaux mondiaux pour partager des politiques et des ressources, renforçant ainsi la capacité collective d’adaptation face aux évolutions technologiques.