Le 23 novembre dernier, l’école élémentaire catholique St-Victor à Alfred en Ontario a ouvert ses portes à plus de 150 personnes pour le tout premier Colloque Inspiration.
S’inspirant de la conférence CLAIR au Nouveau-Brunswick et d’une pratique appuyée par la recherche de l’école laboratoire Jackman à Toronto, cette journée de perfectionnement et de ressourcement s’est déroulée dans un esprit de collaboration, d’échanges et de réseautage.
Le directeur de l’école, Jean-François Rainville, a tenu à souligner les deux grandes forces de son équipe, soit la collaboration et l’engagement communautaire. Avec ce colloque, il a souhaité offrir aux éducateurs un moment de pause, de réflexion et d’inspiration.
Pour bien entamer la journée, nous avons visionné la vidéo intitulée Le virage de l’école Saint-Victor d’Alfred.
« La vie des jeunes n’est pas une ligne droite »
La conférence d’ouverture était animée par Marc-André Girard, directeur du secondaire au Collège Beaubois, technopédagogue et collaborateur de l’École branchée, qui s’intéresse au développement des compétences du 21e siècle.
Marc-André a entamé sa présentation en rappelant l’origine historique du pédagogue. En Grèce antique, le pédagogue était un esclave qui accompagnait l’élève chez son maître et qui déployait des stratégies pour favoriser l’apprentissage.
Aujourd’hui, le maître qui dispense son savoir s’incarne à travers Google. L’école n’est plus un lieu exclusif d’apprentissage; les élèves ont facilement et rapidement accès à l’information. Une façon de les accrocher à l’école est de leur permettre d’y avoir du plaisir.
Marc-André a donc posé la question qui tue : si les élèves n’étaient pas obligés d’aller à l’école, est-ce qu’ils auraient envie d’y aller ?
C’est en abordant des thématiques comme le savoir-être, le leadership, la mentalité de croissance et le développement de l’autonomie que Marc-André a continué de capter l’attention du public.
Des élèves au cœur de leurs apprentissages
Contrairement à la plupart des journées de développement professionnel en éducation, une place centrale était accordée aux jeunes. L’un des objectifs de l’événement était justement d’offrir la possibilité aux participants de voir les élèves en action. Pendant une heure, les classes étaient ouvertes et les visiteurs pouvaient circuler librement en observant les pratiques pédagogiques des enseignants et les stratégies d’apprentissage des élèves. De plus, de nombreuses prestations artistiques des enfants ont permis d’agrémenter le programme de la journée.
Mon coup de cœur va à l’initiative de la téléscolaire, une manière créative d’impliquer les élèves dans les annonces quotidiennes. À chaque matin, ces annonces sont présentées par deux élèves et diffusées en direct dans chacune des classes. On y présente notamment les prédictions météo, les anniversaires, les événements à venir, et même les objets perdus.
Google GEO pour développer la citoyenneté mondiale
Pour terminer, deux blocs d’atelier étaient offerts par des enseignants de l’école St-Victor ainsi que des conseillers pédagogiques et des membres de l’équipe TACTIC. Le choix des ateliers était varié, allant de la programmation et la robotique à la différenciation pédagogique, en passant par la pensée design et l’apprentissage par l’enquête.
J’aimerais ici vous présenter les découvertes que j’ai faites en participant à l’atelier de Joël Charlebois sur les outils Google GEO. Le conseiller pédagogique passionné des technologies Google et Android nous a présenté diverses manières d’accroître l’engagement des élèves afin de développer la littératie géographique. Pour lui, les outils Google GEO sont des alliés puissants en éducation et ce, peu importe la matière enseignée.
En soixante minutes, nous avons expérimenté l’utilisation de Google mes cartes, Google sites, Google Earth et Youvisit.
Mettre en scène une histoire conçue de manière collaborative par les élèves :
Avec Google mes cartes, les élèves peuvent mettre des repères, les identifier, y associer des images et même des vidéos. Ils peuvent ensuite lier des extraits de textes à ces repères, permettant ainsi de situer les personnages et les actions de leur histoire dans l’espace. Il est aussi possible de superposer plusieurs couches afin de permettre un travail collectif sur une même carte en attribuant chaque couche à un élève ou un groupe d’élèves.
Pour les mathématiques :
Google mes cartes offre aussi la possibilité d’aborder des notions de mathématiques car les élèves peuvent tracer des lignes et délimiter des polygones, afin d’étudier l’aire et le périmètre.
Pour la géographie :
Une autre option est de travailler avec les formulaires Google qui peuvent ensuite être importés sur Google mes cartes. Par exemple, les élèves peuvent écrire dans le formulaire le nom des villes qu’ils ont visitées pendant leurs vacances et une carte peut être générée avec tous les points pour les différentes destinations.
Le nouveau Google Site :
Google Site est une autre nouveauté qui permet de créer des sites Web de façon collaborative et directement à partir du Drive. Cet outil peut être utilisé comme portfolio par les élèves et il est possible d’y intégrer les cartes créées avec Google mes cartes.
Développer l’empathie avec Google Earth :
Depuis le mois de juin dernier, Google Earth, qui était uniquement disponible comme application très volumineuse à télécharger, est maintenant accessible sur le Web. Il est désormais possible de découvrir des histoires de partout dans le monde avec l’onglet “voyageur”. Autour de sujets comme la culture et la nature, ces histoires sont imbriquées de vidéos, ce qui permet aux élèves de se familiariser avec d’autres réalités.
La littératie géographique n’implique pas seulement d’être capable de se retrouver physiquement sur une carte, mais aussi d’être capable de reconnaitre les gens un peu partout dans le monde. Dans cette perspective, l’atelier a aidé à comprendre dans quelle mesure les outils Google sont des alliés pour créer des citoyens responsables et conscients des autres.
Le Colloque Inspiration fut définitivement une journée enrichissante qui a permis à plus de 150 personnes de découvrir une école stimulante et une équipe éducative impliquée et dynamique.
Je termine avec une citation du directeur de l’école St-Victor :
« S’inspirer, c’est observer des pratiques et ne garder que celles qui nous font vivre. Comme lorsqu’on respire. On inspire, puis on expire ce dont on n’a pas besoin ! »